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Rentrée politique du Parena : « Le Mali ressemble à un balafon crevé », dixit Tièbilé Dramé
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Le Prétoire
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Le président du Parti pour la Renaissance Nationale n’est pas allé par le dos de la cuillère pour épingler une fois de plus le régime du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, lors de sa rentrée politique 2016. Tièbilé Dramé a dénoncé la lenteur et les tâtonnements dans l’exécution de l’Accord de paix d’Alger, le manque de dessein des dirigeants pour le Mali. « Le Mali ressemble à un balafon crevé », a-t-il déclaré, avant d’inviter le peuple malien à mettre fin à cette pagaille au sommet de l’Etat.
C’était dans les jardins du Palais de la Culture Hamadou Hampaté Ba où un nombre important de partisans et de sympathisants du PARENA est venu suivre cette rentrée politique qui a servi d’espace de rassemblement et de luttes démocratiques et citoyennes dénommé « Jigiya Ni Lahidu Kènè ».
Selon le président du parti du bélier blanc, Tièbilé Dramé, le Mali va du mal en pis tous les jours avec la profonde crise sécuritaire, se caractérisant par les attaques recrudescentes, dont les plus exacerbantes sont celles du 5 février à Tombouctou, fauchant à la fleur de l’âge un meilleur officier du Mali, le commandant Karim Niang ; celle du 12 février à Kidal ayant fauché sept jeunes Guinéens et fait de nombreux blessés, celle de Mondoro où 3 militaires sont morts, celle sur la route de Goundam à Tombouctou qui a fait plusieurs victimes dans les rangs des FAMA, et celle d’Hombori le 19 février où 2 militaires maliens sont morts. Autant dire que le Mali connait une grave crise sécuritaire qui l’amène au chaos.
Aux dires du président du PARENA, l’impression qui se dégage aujourd’hui est que le gouvernement et le président de la République n’ont pas un plan, une stratégie pour sortir le pays de la crise sécuritaire, pour sécuriser les maliens, pour protéger le Mali et le sécuriser. « Si ce plan existe, le peuple malien voudrait bien le savoir », a souhaité monsieur Dramé. Lequel a ajouté : «En vérité, quand on constate que 5, 6, 7 et 8 mois après la signature de l’Accord de l’Alger que tous les protagonistes à l’exception du gouvernement se plaignent de la lenteur, de la non exécution de l’accord, cela indique très clairement que notre gouvernement n’a pas de plan, ni de stratégie ; mieux le président de la République n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire, restaurer la paix, la sécurité et la stabilité au nord du pays. S’il avait un projet, on l’aurait su et vu longtemps ».
Pour le président du PARENA, ce sont là des tâtonnements du président IBK et ses ministres, qui continuent de conduire le peuple aux situations dramatiques que tout malien déplore. « Ces tâtonnements sont bien la preuve qu’il n’y a pas de plan, de projet et de stratégie pour le Mali », a-t-il expliqué. Car dit-il, s’il y en avait depuis deux ans après l’entrée en fonction du président IBK, le peuple en aurait les grandes lignes. Interrogeant l’assistance en ces termes : « Est-ce vous avez une idée du projet du président pour le Mali, les grandes lignes du projet pour le Mali ? Quelqu’un peut nous dire quelles sont les caractéristiques principales de ce projet ? », Tièbilé dira que la réponse de celle-ci est claire : « Il n’y en a pas ».
C’est triste pour notre pays, a regretté Dramé qui fera savoir « qu’on ne voit pas de grands desseins » du côté des dirigeants « pour sortir le Mali de la crise, préparer l’avenir du Mali, faire face aux besoins croissant des 17 millions de maliens, lesquels besoins s’expriment en termes de scolarisation, de création d’écoles, de formation des enseignants et de leurs préparations pour former la jeune génération, de santé, de sécurité, de l’aménagement du territoire, de politique de l’habitat pour les 25 millions de maliens dans dix ans et de lutte contre le chômage des jeunes».
A en croire Tièbilé Dramé, les 25 logements à Yorosso et les 20 à Bla ont suscité l’ire et les critiques du président de la République même à l’encontre de son ministre de l’urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, à qui il aurait fait comprendre « que ce sont des logements qui ressemblent à des poulaillers ». Ce sont là les réponses de président aux demandes des millions de maliens qu’il prétend loger décemment ? a-t-il interrogé.
Selon Dramé, ce qui manque en réalité au Mali, un pays en crise profonde et à son président IBK, c’est le grand dessein. « Je ne vais pas dire que le président de la république et le gouvernement n’ont pas d’ambitions pour le Mali, qu’ils n’aiment pas le Mali. Loin s’en faut, ils aiment le Mali. Nous aimons tous le Mali à la même hauteur, tout le monde le sait. Ce qui se passe est que, ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui pour conduire le pays hors de la crise et répondre aux aspirations profondes de peuple malien ne sont pas à la hauteur de la tâche », a précisé Tièbilé.
Pour sortir de l’ornière, Tièbilé Dramé fera comprendre qu’il revient alors au peuple malien de se mobiliser, de se donner les mains et de ne pas laisser le Mali couler, sombrer et pourrir. « Levons nous tous ensemble, comme à l’unisson, pour défendre notre pays, notre démocratie et la bonne gouvernance », a lancé Tièbilé. Ceci, indique-t-il, pour une société démocratique et solidaire calquée non seulement sur la lutte contre la mauvaise gouvernance, la corruption, la gabegie et le chômage des jeunes, l’humiliation de notre pays, l’immixtion de la famille dans les affaires publiques et le terrorisme, mais aussi pour la création des richesses et d’emplois et l’application diligente de l’Accord d’Alger.
Par ailleurs, Tièbilé Dramé a également appelé le peuple à imposer aux gouvernants actuels, qui conduisent le peuple au mur, un changement de cap dans le pays. Ainsi a-t-il martelé en ces termes : « Faisons en sorte qu’on ne conduise pas le Mali dans le mur. Nous en avons la capacité ; Il ne dépend que de nous, nous devons nous serrer les mains, nous concerter pour imposer un changement de cap, pour imposer au président de la République les indispensables concertations nationales, sans lesquelles le pays irait au mur, pour une application efficace de l’accord d’Alger ». Pour lui, il faut élargir la conférence nationale d’entente requise par l’Accord pour traiter de tous les maux qui minent le Mali et ce qui n’est pas prévu par cet accord afin de débattre de la défense et de la sécurité du pays pour que les militaires disent ce dont ils besoin pour la sécurité, pour que le peuple puisse y apporter sa contribution, « c’est une affaire de tous ».
« Le Mali ressemble à un balafon crevé », a déploré Tièbilé Dramé qui dira enfin qu’il est temps qu’on se soustraie au cortège d’informations funèbres, en ne laissant plus tomber sous les balles des ennemis « nos militaires et jeunes officiers ».
Cyrille ADOHOUN
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