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Tiébilé Dramé à la rentrée politique du Parena : • « Le gouvernement n’est pas à hauteur de la tâche » • « Il faut imposer les indispensables concertations nationales pour éviter que le pays n’aille au mur»
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Le Républicain
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Le Parti pour la Renaissance Nationale (Parena) a fait sa rentrée politique 2016 dans les jardins du palais de la culture le samedi 20 février. L’espace de rassemblement et de luttes démocratiques et citoyennes intitulé “JIGIYA NI LAHIDU KÈNÈ” organisé à cet effet a été l’occasion pour le parti du bélier de passer en revue l’état délétère de la nation et de faire des propositions de sortie de crises. Tiébilé Dramé, le président du parti, a insisté sur l’absence d’un grand dessein pour le Mali, car les autorités ne sont pas à hauteur de la tâche. Et pour amener le pouvoir à changer de cap, selon lui, il revient aux Maliens d’imposer démocratiquement les indispensables concertations nationales pour éviter que le pays n’aille au mur.

Ils étaient nombreux à venir répondre à l’appel du Parena : les chefs et représentants de partis politiques (Modibo Sidibé, le président de Fare An Ka Wili, Nouhoun Togo du PDES…), les autorités coutumières et religieuses, les militants et sympathisants…

Les militants n’ont pas attendu l’heure du démarrage officiel des travaux pour prendre leurs quartiers dans le jardin du Palais de la Culture. Déjà à 8 h, la cour du grand espace culturel du Mali grouillait de monde. Vêtus aux couleurs du Parena, les jeunes du parti se trémoussaient sur le « takamba » de Leyla et les envolées lyriques du rappeur Mylmo. La Plusique, mélange de poésie et de musique, était, aussi, de la partie avec Robert Dissa et Mme Niaré Fatoumata Keïta.

Dans son intervention, le président du Parena, Tiébilé Dramé, a remercié les militants et les sympathisants pour la grande mobilisation. « Je vous salue pour votre attachement au Mali, notre bien commun», a déclaré, à l’entame de ses propos, le président du Parena. Dans son diagnostic de l’état actuel du Mali, Tiébilé Dramé mettra un accent particulier sur la profonde crise sécuritaire que traverse le Mali : « Le Mali va mal comme chacun le sait. Nous sommes dans une profonde crise de sécurité. Le 5 février l’attaque contre Tombouctou a fauché à la fleur de l’âge l’un des meilleurs officiers du Mali, le commandant Niang. Le 12 février, c’était Kidal où la vie de 7 soldats guinéens a été fauchée avec un grand nombre de blessés. Entre le 5 février et 12 février, trois militaires maliens sont morts. Vous avez la route Goundam-Tombouctou où plusieurs militaires maliens sont morts. Vous avez Hombori. Le 19 février à Anderaboukane deux militaires maliens sont morts. Deux jours avant sur la route d’Ansongo-Menaka, un chef de fraction, un chef religieux, a été exécuté par les bandits dans son village ». Selon lui, les Maliens n’ont pas du tout l’impression que notre gouvernement et le président de la République ont un plan, une stratégie pour sortir le pays de la crise sécuritaire, pour protéger les Maliens. Si ce plan existe, ajoute-t-il, le peuple malien voudrait bien le savoir.

Absence de projet pour sortir de la crise sécuritaire

De l’avis de Tiébilé Dramé, huit mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, tous les protagonistes, à l’exception du gouvernement malien, se plaignent de la lenteur et de la non-exécution de l’accord. Cela indique très clairement, selon lui, que notre gouvernement n’a pas de plan et de stratégie. Mieux, dira le président du Parena, le président de la République du Mali n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire. « Notre président n’a pas de projet pour le nord du Mali, il n’a pas de plan pour restaurer la paix, pour restaurer la sécurité au nord du Mali. S’il avait un projet, on l’aurait su depuis longtemps. Plus de deux ans et demi après son entrée en fonction, on en aurait vu les grandes lignes. S’il avait un projet, on l’aurait vu parce que les tâtonnements conduisent aux situations dramatiques et tragiques que nous déplorons tous aujourd’hui. Ces tâtonnements sont bien la preuve qu’il n’y a pas de projet, ni de plan et ni de stratégie. Est-ce que vous avez une idée du projet du président pour le Mali ? Est-ce que vous avez une idée des grandes lignes de ce projet ? Quelqu’un peut-il nous dire quelles sont les caractéristiques principales du projet du président de la République pour le Mali ? C’est triste pour notre pays», a martelé Tiébilé Dramé. Avant d’ajouter qu’il n’y a pas de dessein pour sortir le Mali de la crise, pour préparer l’avenir et pour faire face aux besoins croissants des 17 millions de Maliens.

Le président du Parena dénoncera ce manque de projet et l’incapacité du président de la République à sortir le Mali de la crise : « On ne voit pas de projet de centre de santé. On ne voit pas de projet pour faire face au chômage des jeunes. On ne voit pas de projet pour l’aménagement du territoire. Quelle politique de l’habitat pour les 25 millions de Maliens que nous seront dans 10 ans ? En d’autres termes, il n’y a pas de réponse politique en termes d’habitat. Il n’y a pas de réponse en politique de création d’emplois, pas de politique appropriée pour combattre l’insécurité. Aujourd’hui ce qui manque aux Maliens, c’est un grand dessein. Et ce grand dessein manque au gouvernement de la République du Mali. Je ne vais pas dire que le président n’a pas d’ambitions pour le Mali. Je ne vais pas dire que notre gouvernement n’a pas d’ambitions pour le Mali. Nous aimons tous le Mali à la même hauteur. Mais ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui pour conduire le pays hors de la crise et répondre aux aspirations profondes du peuple du Mali ne sont pas à la hauteur de la tâche. Ils ont de l’ambition pour le Mali. Ils aiment le Mali comme chacun d’entre nous. Mais s’ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas. »

Les concertations nationales, la solution du Parena pour le Mali

Le président du Parena a appelé les Maliens à une mobilisation générale afin de sauver le Mali. A l’en croire, les gouvernants actuels ne savent plus quoi faire. Il revient donc, selon lui, au peuple malien de se mobiliser pour imposer au gouvernement un changement de cap. « Donnons-nous la main. Ne laissons pas couler le Mali. Ne laissons pas sombrer notre pays. Donnons-nous la main. Levons nous tous ensemble comme chanté dans l’hymne nationale: « les champs fleurissent d’espérances, les cœurs vibrent de confiance ». Cela exige de chacun d’entre nous de nous lever à l’unisson comme un seul homme pour défendre notre pays, pour défendre la démocratie, pour défense la bonne gouvernance, pour imposer au gouvernement un changement de cap », a préconisé Tiébilé Dramé. De son avis, ceux qui dirigent le pays, nous amènent dans le mur. Chose qu’il faudrait éviter à tout prix, selon le président du Parena.

Tiébilé Dramé est revenu sur la proposition de son parti : organiser des concertations nationales pour traiter les maux dont le Mali souffre. «Faisons en sorte qu’on ne conduise pas le Mali dans le mur. Nous avons la capacité, nous avons la possibilité. Il faut se donner la main et se concerter suffisamment pour imposer au président de la République les indispensables concertations nationales sans lesquelles le pays ira au mur. Le Mali ressemble à un balafon crevé. Nous avons besoin d’une concertation nationale pour une application de l’accord d’Alger. D’ailleurs, l’accord prévoit une conférence d’entente nationale. Au Parena, nous avons proposé qu’on élargisse l’objet de la conférence d’entente nationale pour embrasser et traiter tous les problèmes dont souffre notre pays», a indiqué Tiébilé Dramé avant de s’interroger sur la volonté du gouvernement de mettre en œuvre l’accord d’Alger. Car, ajoute-t-il, la concertation nationale, c’est dans le tiroir du gouvernement. « Il prévoit d’organiser ça en novembre peut être après la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Est-ce qu’ils veulent vraiment mettre en œuvre l’accord d’Alger ? Faisons en sorte que le président de la République organise les concertations nationales pour permettre au pays d’avancer et éviter que le pays n’aille dans le mur pour une application correcte et diligente de l’accord d’Alger. Au Parena, nous pensons que cela est possible. En discutant, nous pouvons mieux préparer et améliorer l’accord d’Alger pour mieux l’appliquer. Faisons la concertation nationale sur la défense et la sécurité. La défense et la sécurité, c’est l’affaire de nous tous. Nous ne pouvons pas laisser nos militaires, nos jeunes tombés chaque semaine avec son cortège d’oraison funeste. Ce pays a besoin de concertations nationales sur la défense et la sécurité pour permettre à nos militaires de dire ce qu’il faut pour défendre le pays. Que le peuple puisse dire, à travers ses représentants, sa contribution pour la défense du pays, pour la sécurité du pays. »

Lors de cette rentrée politique, Djiguiba Keïta dit PPR, le secrétaire général du Parena, Madame Tamboura Mah Keïta, la présidente des femmes du Parena et Seydou Cissé, le président des jeunes du parti, dans leurs discours respectifs, sont revenus sur les maux du Mali et les frasques du pouvoir en place. Selon Djiguiba Keïta, beaucoup de scandales ont défrayé la chronique durant les deux ans et demi de pouvoir d’IBK. Il citera, entre autres, la surfacturation des équipements militaires, l’achat d’un avion présidentiel dans des conditions opaques, l’affaire dite de l’engrais frelaté, l’affaire des 1000 tracteurs du président de la République. Madame Tamboura, la présidente abondera dans le même sens. Selon elle, l’impasse est évidente. «On nous a promis le ciel et nous sommes tombé dans un gouffre profond. On nous a promis le paradis, nous voilà à la porte de l’enfer», a-t-elle dit. Pour sa part, Seydou Cissé, le président des jeunes, s’est appesanti sur la problématique de l’emploi jeune au Mali. Il dira que la jeunesse malienne est réduite à la débrouillardise. «Les pouvoirs politiques maliens sont décidés à abandonner la jeunesse au désespoir et à la désespérance par la qualité médiocre de l’éducation, de la formation au Mali… », a expliqué Seydou Cissé.

Madiassa Kaba Diakité
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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