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Terrorisme au Mali : Iyad triomphe, Manuel Valls refuse de négocier
Publié le mardi 23 fevrier 2016  |  Le Républicain
Iyad
© Autre presse
Iyad Ag Ghali




En visite au Mali le week-end dernier, le Premier ministre français Manuel Valls a désigné le djihadiste malien Iyad Ag Ghali comme l’une des principales cibles des françaises. Le Premier ministre français prend ainsi le contre-pied de plusieurs personnalités maliennes qui réclament l’ouverture des négociations entre les autorités maliennes et les djihadistes du pays. Le problème est que la présence militaire française ne rassure plus les Maliens qui observent avec impuissance le progrès des djihadistes. Ceux qui réclament au Mali des négociations avec les djihadistes fondent leur postulat sur l’incapacité des forces en présence à faire barrage à la survivance des djihadises.

Pour Manuel Valls il s’agit de mener une lutte de longue haleine contre le terrorisme au Sahel, convaincu que c’est peut-être le combat d’une génération. Mais les Maliens sont pressés d’en finir avec cette insécurité persistante qui gagne du terrain au nord comme au sud du pays d’autant plus que l’armée nationale est en difficulté face à la recrudescence des attentats terroristes qui prennent même pour cibles la capitale.
Le Mali n’est pas seul dans ce combat étant donné que les forces françaises de l’opération Barkhane sont installées au nord du pays. Le Premier ministre français compte sur ce dispositif pour combattre Iyad Ag Ghali qui est pour l’une des rares fois cité par un haut responsable français comme étant l’ennemi à abattre au Mali après l’Algérien Mokhtar Bel Mokthar du groupe terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Les Maliens qui souhaitent que leur pays négocie avec Iyad estiment que les forces internationales ont montré leurs limites dans la lutte contre le terrorisme. L’ancien député Ali Nouhoum Diallo qui est de ceux-là soutient qu’Iyad et Amadou Koufa du Front de libération du Macina (FNLM) doivent être fréquentables au même titre que certains des groupes armés engagés dans le processus de paix malgré les crimes qu’ils ont commis.
Le FNLM n’existait pas en 2013 lorsque les soldats français de l’opération Serval débarquèrent au Mali pour stopper la poussée djihadiste vers le sud du pays. Les terroristes alors constitués en groupes visibles étaient facilement identifiables et combattus par cette intervention étrangère renforcée un peu plus tard par les soldats de la mission onusienne au Mali: les casques bleus de la MINUSMA.
Mais les djihadistes qui se sont fondus dans la population locale n’allaient pas tarder à se réorganiser pour faire face au dispositif de sécurité mis en place par la France et le Mali. La stratégie était prévisible : mener des attentats à la bombe et miner les voies de communication là où l’Etat malien est le plus fragilisé sur le terrain. Les difficultés de la quête d’un accord de paix avec les groupes armés non djihadistes allaient faciliter les choses.
C’est de cette manière que Amadou Koufa, qui n’était qu’un lieutenant obscur sous l’autorité d’Iyad Ag Ghali, a pu créer le FNLM en 2015 dans les marécages du delta central, dans la région de Mopti. Ni la présence des forces françaises, ni celle des casques bleus encore moins celle de l’armée malienne n’a permis de situer ce djihadiste dont les agissements ne cessent de s’accroitre dans la région de Mopti et le centre du pays.
Ceux qui réclament au Mali des négociations avec les djihadistes fondent leur postulat sur l’incapacité des forces en présence à faire barrage à la survivance des djihadises. Pour l’opposant Tiébilé Dramé, c’est maintenant ou jamais qu’il faut négocier avec ces djihadistes maliens qui ne sont moins implantés que Boko Haram avec qui les Nigérians envisagent de négocier.
Soumaila T. Diarra
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