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Le président de la fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra livre ses vérités : “Le président Issiaka Sidibé a donné la preuve que l’on aurait pu économiser 14 mois d’efforts inutiles, d’errements et de supputations”
Publié le samedi 27 fevrier 2016  |  Aujourd'hui-Mali
Football:
© aBamako.com par mouhamar
Football: Premier point  de presse de Henry Kasperczak
Bamako, le 30 décembre 2013 à la FEMAFOOT. Le nouvel entraîneur des Aigles, Henry Kasperczak, a animé son premier point  de presse ce lundi au siège de la Fédération malienne de football .




Discret, le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, l’est vraiment, malgré les multiples gesticulations de ceux qui cherchent tous les jours à produire de l’écume en ce qui concerne la crise que traverse la Fédération malienne de football depuis un an. Mais sous l’écume se cache certainement la vérité que nous sommes allés chercher auprès du président de la Femafoot, à travers cet entretien exclusif qu’il nous a accordé. Selon lui, “c’est une situation qui nous est imposée par la bêtise et l’égoïsme. Le président de l’Assemblée Nationale Issiaka Sidibé a donné la preuve que l’on aurait pu économiser 14 mois d’efforts inutiles, d’errements et de supputations. L’heure est à une réelle prise de conscience pour revenir au respect des textes, à la justice sportive”.

AUJOURD’HUI: Comment se porte le football malien aujourd’hui ?

Boubacar Baba Diarra : Merci de m’avoir donné cette opportunité pour m’exprimer. En toute modestie, je dirais que le football malien se porte bien, même très bien, pour avoir atteint des résultats jamais égalés depuis l’Indépendance, en 1960. Il s’agit de la participation à toutes les phases finales des équipes nationales dans toutes les catégories confondues. Nous avons remporté le trophée de la CAN des cadets à Niamey.

Nous avons joué une finale de la Coupe du monde des cadets au Chili et une demi-finale mondiale des juniors avec la 3ème place en Nouvelle Zélande ; et à la clé un titre de meilleur joueur du Monde pour Adama Traoré. Tout récemment, nous avons été vice-champion d’Afrique au Rwanda, lors de la 4ème édition du Championnat d’Afrique des Nations (Chan). Ce n’est pas tout. Nous avons pu placer le Stade Malien de Bamako en phase de poule en Coupe CAF en 2015. Vous le constatez un grand pas a été réalisé en termes de résultats sportifs.

Pouvez-vous faire le bilan depuis votre arrivée à la tête de la Femafoot ?

Sur le plan des résultats, je viens de citer les réussites qui comptent dans le bilan technique. A cela, on peut ajouter l’électrification de quatre terrains d’entrainement, le gazonnage naturel de quatre terrains ainsi que le gazonnage artificiel du terrain de Koulikoro. Nous avons aussi entamé un projet de gazonnage artificiel de Tombouctou.

A l’heure actuelle, les travaux sont à la phase terminale. Ce projet s’inscrit dans un ambitieux programme d’électrification des terrains du Nord depuis notre arrivée à la Fédération. Cela, avec le soutien financier et technique de la Fédération internationale de football association (Fifa). Aujourd’hui, après Tombouctou, le choix de l’entreprise chargée des travaux du Stade Kassé Kéita de Gao a été effectué par la FIFA. C’est dire que les travaux démarreront incessamment. Nous avons aussi amélioré le fonctionnement de notre administration et notre gestion financière avec l’établissement d’un manuel de procédures. Il faut rappeler que nous avons tenu des assemblées générales ordinaires statutaires, conformément aux textes qui régissent notre football.

La visite de travail des membres de la Fifa et les différents stages techniques animés par les experts de la CAF et de la FIFA à l’intention des acteurs du football ont aussi contribué au renforcement des capacités des acteurs du football malien. C’est dire que nous avons de très bons rapports avec l’instance dirigeante du football mondial.

Selon vous, quels sont les points à améliorer ?

Les points à améliorer, c’est d’abord la relecture des textes .En ce sens il y a nécessité à adapter les textes de la Fédération Malienne de Football à l’évolution constante de l’environnement du Football. Il faut aussi diversifier les accords de sponsoring et de partenariat. Sans oublier la formation des cadres techniques et administratifs. L’un des points essentiels également, c’est de créer les conditions pour favoriser l’instauration du professionnalisme dans le football au Mali.

Un autre aspect est le volet Communication. Les deux années de pratique et les évènements vécus nous ont fait comprendre toute l’importance d’une bonne politique de communication. De nos jours tout le monde est très sensible et les médias jouent le rôle d’amplificateur avec la dose de distorsion de l’information. Un bon manipulateur des faits peut rendre difficile une situation des plus simples. Nous avons bien compris que c’est un aspect à ne pas négliger.

Quel regard portez-vous sur la crise qui secoue le football malien ?

A mon avis, c’est une situation qui nous est imposée par la bêtise et l’égoïsme. Dommage que cette crise inventée et entretenue par une infime minorité ait trouvée un soutien auprès d’une certaine autorité. Dommage que des responsables, au grand dam des textes, se prêtent à cette mascarade qui n’honore personne. L’heure est à une réelle prise de conscience pour revenir au respect des textes, à la justice sportive et à oublier les esprits retors pour que le football, dans son ensemble, demeure le football géré par les textes en vigueur.

Quelle appréciation faites-vous de la médiation entamée par l’Assemblée nationale pour trouver une solution à la crise ?

Réellement, j’ai un sentiment mitigé à ce sujet. En apprenant que l’Assemblée nationale s’était saisie de la question, j’ai applaudi des deux mains. Pour moi, l’Assemblée nationale dont la mission primordiale est de voter les lois qui régissent notre République, est une Institution trop sérieuse pour ne pas analyser la question et en tirer les conclusions qui s’imposent dans le sens de la légalité, du droit, au regard des statuts et règlements en vigueur. Aujourd’hui je dis que l’intervention de l’Assemblée Nationale à travers son président est à saluer et a été salutaire. Ceux qui étaient sceptiques ont vite revu leur copie ; ils ont rapidement reconsidéré leur jugement ou plutôt leurs préjugés. En moins de 48 heures la situation qui se présentait inextricable, voire sans issue s’est, comme par miracle, éclaircie.

Le dégel est arrivé presque naturellement avec la qualité et la célérité des recommandations. Par son comportement le président de l’Assemblée a donné la preuve que l’on aurait pu économiser 14 mois d’efforts inutiles, d’errements et de supputations. La mise en place de cette médiation à temps aurait pu éviter à notre football des tensions désagréables aux conséquences inimaginables. Si cette médiation avait été mise en marche en temps voulu, elle aurait empêché les graves et profondes déchirures dans la famille du football …

Où en est-on par rapport aux travaux de réalisation du gazonnage des terrains du Nord ?

Je vous déjà répondu et je précise que pour la ville de Tombouctou, nous sommes au stade de finition des travaux. Nous pensons que la réception se fera dans quelques semaines. C’est après que débuteront les travaux du terrain Kassé Kéïta de Gao. Cela ne saurait tarder.

Que préconisez-vous pour une sortie de crise ?

Si l’on avait laissé de côté les intérêts sordides et mercantiles, cette fausse crise aurait duré le temps d’une simple application de textes, c’est à dire le temps d’une lecture, d’une référence aux articles et d’une décision.

Un mot à propos de la 2ème place du Mali au Chan Rwanda 2016 ?

Ce fut vraiment merveilleux ! Au regard des conditions de préparation de l’équipe et de la qualité des adversaires, je ne peux qu’être reconnaissant du résultat obtenu et d’adresser les vifs et sincères remerciements à tous les acteurs qui ont contribué à ce résultat. Ils sont partis sur la pointe des pieds, mais ils sont revenus par la grande porte avec un mérite et des honneurs.

Les Aigles au Chan 2016 ont mérité de la Nation. C’est la preuve, une fois de plus, que le football n’a pas besoin de faux problèmes pour se développer et obtenir des résultats satisfaisants.

Quelles sont les perspectives au niveau de la Femafoot ?

C’est toujours le développement du football qui se poursuit avec la reprise des activités, une relecture des textes, la poursuite du développement des infrastructures sportives et la création de meilleures conditions de la pratique du football au Mali. Il est important que l’administration du football se modernise et en cela nous avons besoin de cadres compétents formés à l’école de la CAF et de la Fifa.

A quand le début du championnat national Ligue 1 ?

Nous avons déjà programmé une sortie de crise avec le concours de l’Assemblée Nationale et nous restons fidèles au respect des décisions prises et paraphée par toutes les parties en question. Nous pensons que rien ne viendra perturber cet accord et le Championnat National pourrait enfin débuter.

Quel est votre point de vue sur l’élection du président de la Fifa le 26 février prochain ?

La Fédération malienne de football fait partie d’un ensemble qui est la Confédération africaine de football (CAF). C’est ensemble que les différentes fédérations nationales africaines choisiront leur candidat. Déjà la CAF a donné une indication de vote en faveur du Prince Shaman de Bahreïn et l’UFOA a confirmé cela par une résolution prise lors de son Assemblée Générale Elective du 17 Février 2016 à Dakar.

Que dire de la gestion des ressources financières de la Femafoot ?

Je pense que c’est l’une des plus transparentes du pays. Avec le manuel de gestion, le contrôle est encore plus simple. Vous savez que la CAF et la Fifa ne lésinent pas sur la gestion financière. La Fédération malienne de Football a déjà été félicitée par ces instances pour la qualité des documents produits. En plus, les délégués des différentes ligues et des clubs sont très exigeants. En un mot, les comptes de la Femafoot sont sans tâche. Il est important de chercher à diversifier et à augmenter les ressources. Ce qui est plus facile à dire qu’à réaliser.

Où en êtes-vous avec le Tribunal arbitral du sport (TAS) ?

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a déjà rendu un premier verdict qui condamne la partie adverse. Ce qui veut dire qu’elle n’a pas eu gain de cause dans le procès. Malheureusement, ce verdict non favorable à la partie adverse n’a provoqué aucune réaction de l’Autorité qui aurait dû saisir cette occasion pour arrêter définitivement les velléités contre productives. Une telle attitude constitue un précédent très grave car de nature à privilégier et à encourager la persistance dans l’erreur coupable.

Réalisé par Alou BADRA HAÏDARA
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