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Conférence inaugurale de la rentrée culturelle 2016 : N’Diaye Ramatoulaye Diallo dévoile les ambitions de son département
Publié le samedi 27 fevrier 2016  |  Le Reporter
Rentrée
© aBamako.com par A.S
Rentrée littéraire 2016
Bamako, le 34 février 2016 Le ministre de la Culture, de l`artisanat et du tourisme Mme N`Diaye Ramatoulaye Diallo a procédé à l`ouverture des travaux de la Rentrée littéraire 2016 au musée national




Du 18 au 20 février 2016 se sont déroulées les activités de la Rentrée culturelle organisée à Bamako à cause de la crise que connaît notre pays. Cette manifestation ouvre la voie, durant trois jours, à plusieurs activités du département de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Cette année, dès l’ouverture de la rencontre, c’est Mme le ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo qui a animé la conférence inaugurale. Une manière pour elle de planter le décor ; de mieux présenter les différentes articulations de son département avec à la clé, la renaissance culturelle.
Selon N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, «la violence de l’onde de choc de la crise a eu des effets collatéraux sur les secteurs de la culture, de l’artisanat et du tourisme au Mali. Ces secteurs ne sont pris en compte suffisamment dans les politiques de développement». D’où, selon elle, la nécessité de recourir à nos valeurs et à nos traditions ancestrales perçues durant la crise. Le Mali, poursuit-elle, ne doit pas être en marge de la dynamique de l’agenda de développement post 2015.
«Le concept de la renaissance n’est pas une spécificité malienne. L’historien René Raimond dit qu’une renaissance se caractérise par l’apparition de nouveaux modes de diffusion de l’information ; la lecture scientifique des textes fondamentaux ; la remise à l’honneur de la culture ‘’antique’’ ; le renouveau des échanges commerciaux ; les changements de représentation du monde», a expliqué Mme Rama.
Pour la patronne du département de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, la renaissance culturelle, artisanale et touristique est un concept-projet qui a l’ambition de fédérer l’ensemble des dynamiques de développement de ces trois secteurs. Elle se concrétisera par la renaissance par l’action en 2016. Qui sera basée sur le retour et la consolidation des grandes manifestations culturelles. Elle a cité la Biennale artistique et culturelle, la Rencontre des chasseurs de l’Afrique de l’Ouest, le Triangle du balafon à Sikasso et le spectacle des Contes de la paix, sans oublier la benjamine des activités cultuelle au Mali, le Marché des arts plastiques.
Selon Rama, la renaissance ne concernera pas que les grandes activités ou les manifestations, il y aura aussi de la réflexion. Ce qui permettra à la renaissance d’impulser une réflexion forte sur notre compréhension du monde. C’est dans ce sens que la Pyramide du souvenir donnera le ton, le 26 mars prochain, avec une table-ronde sur notre compréhension de la démocratie. Puis, la Tour de l’Afrique apprendra l’Afrique à nos enfants. «La Concertation nationale sur le tourisme donnera les nouvelles orientations pour mon développement. Les Journées culturelles du patrimoine permettront de saisir le rôle de cette richesse dans l’évolution de notre pays», soutient Mme le ministre.
La patronne N°1 de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme au Mali n’a rien oublié lors de son exposé, et en perspective, elle voit le patrimoine culturel comme un véritable levier de renaissance des capacités de résilience et de résistance des communautés, comme un grand espoir pour la reconstitution du patrimoine culturel et pour la renaissance culturelle. C’est aussi une opportunité pour les communautés et tous les acteurs du développement culturel et touristique pour promouvoir les ressources culturelles qui sont aussi celles du tourisme.
La ministre a classé les perspectives en deux catégories. La deuxième concerne le domaine de l’artisanat et de la renaissance, avec l’entrée en vigueur au Mali du Code communautaire artisanat de l’Uemoa qui appelle à des réformes à l’échelle nationale. Sans oublier l’incitation au «consommer malien» et à la définition de mécanismes performants de financement du secteur.
«Des projets structurants à impact rapide pour les régions du Nord ; tourisme et renaissance pour faire de la renaissance culturelle, un nouvel argument d’attrait touristique ; booster la mobilité touristique des Maliens dans les limites géographiques du pays ; développer le marché du tourisme domestique, d’affaires et d’événementiel ; accroître les potentialités du tourisme scolaire et universitaire», tels sont les grands axes sur lesquels Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo compte bien travailler ardemment.
Pour elle, la renaissance n’est pas un concept qui se construit et se met en œuvre en une année. Mais en cette année 2016, il s’agira de créer les bases d’un ancrage culturel, artisanal et touristique dans les réflexes de développement. Au cours de cette même année, il s’agira aussi de recourir à toutes les expertises nationales pour mettre en œuvre les stratégies nationales de développement des secteurs de la culture, de l’artisanat et du tourisme. Mais surtout de nouer les partenariats utiles pour palier le problème de financement des différents secteurs. «En 2016, enfin, il s’agira pour nous de maintenir la flamme de l’espoir et cela n’est pas possible sans vous tous ici réunis. Allah ka san hèrèw tchaya» a-t-elle conclu.
Comme on le voit, c’est là un véritable projet pour une vraie renaissance. Reste maintenant le financement de ces activités. Déjà, Orange-Mali a donné le ton. Espérons que les autres sociétés et entreprises lui emboîteront le pas, pour le bonheur de nos artistes, artisans et autres opérateurs touristiques qui souffrent depuis le début de la crise en 2012.
Kassim TRAORE
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Le ministre N’Diaye Ramatoulaye Diallo à la Rentrée culturelle, artisanale et touristique du Mali 2016 : «Non, non et non, la culture malienne ne s’est pas laissée mourir dans les turpitudes de la crise»
«Non, non et non, la culture malienne ne s’est pas laissé mourir dans les turpitudes de la crise. Non, la culture malienne n’est pas morte avec les successions de crises depuis bientôt une décennie. Et, non, la culture malienne n’a pas été réduite en cendres pour qu’elle veuille aujourd’hui renaître de ses cendres». Telle est la forte conviction que Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, a tenu à partager lors de la cérémonie d’ouverture de la Rentrée culturelle, artisanale et touristique du Mali 2016. Lisez l’intégralité de son discours !
«Mesdames et Messieurs,
Non, non et non la culture malienne ne s’est pas laissé mourir dans les turpitudes de la crise. Non, la culture malienne n’est pas morte avec les successions de crise depuis bientôt une décennie. Et, non, la culture malienne n’a pas été réduite en cendres pour qu’elle veuille aujourd’hui renaître de ses cendres.
Mesdames et messieurs,
Je veux garder à l’esprit avec vous qu’au plus fort de la guerre contre les narcotrafiquants, reconvertis en terroristes, la culture a été une cible privilégiée. Je veux garder à l’esprit avec vous qu’il a été souhaité la mort de notre culture, dans toute sa diversité et dans toutes ses expressions, quand les pierres de nos mausolées tombaient une à une.
Je veux garder à l’esprit que les artistes et les artisans dans leur large majorité ont vécu (et continue par moment de vivre) chaque incursion dans notre stabilité comme une attaque contre leurs professions. Je peux, mesdames et messieurs, continuer de dresser ce tableau noirci de nos secteurs à charge, mais je préfère noter avec satisfaction le courage, la détermination et l’abnégation de tous à brûler avec ferveur le linceul que certains préparaient pour les secteurs du tourisme, de l’artisanat et de la culture.
Mesdames et messieurs,
Partant de ce liminaire, on pourrait croire que nous sommes en déphasage avec le thème de la Rentrée Culturelle, Artisanale et Touristique 2016, qui se conjugue sous le sceau de la Renaissance. La conférence inaugurale, que j’aurai le plaisir d’animer, reviendra longuement sur notre entendement de ce concept de la renaissance culturelle, artisanale et touristique. Mais avant, je voudrais souligner une particularité de cette édition 2016 de la Rentrée.
En effet, la fusion des départements de la culture et celui de l’artisanat et du tourisme a été l’occasion de renforcer la synergie entre ces trois secteurs et d’en faire des secteurs interdépendants, de sorte à ce que nous puissions les percevoir comme étant des maillons d’une même chaîne qui se met au service du développement du Mali.
Pour schématiser, la culture est l’agent commercial du tourisme qui, lui-même, sert de boutique à l’artisanat. C’est cette vision qui justifie que nous ayons souhaité faire une rentrée à la fois culturelle, artisanale et touristique. Et, contrairement aux autres années, la Rentrée 2016 est étalée sur trois jours aux fins de permettre une réflexion approfondie sur le retour et le schéma d’organisation de la Biennale artistique et culturelle en 2016.
Mesdames et Messieurs,
La Rentrée culturelle, artisanale et touristique est un exercice auquel nous nous plions pour exposer, échanger et vulgariser les grandes orientations de notre politique, à travers notamment les actions prioritaires que nous comptons entreprendre dans le secteur public et/ou en partenariat avec les acteurs privés et les partenaires techniques et financiers.
Avec ambition, nous avons axé le thème sur la «Renaissance culturelle, artisanale et touristique» pour souligner la nécessité d’une prise de conscience collective et le refus du peuple malien de voir ces secteurs mourir, parce que vider de leur essence première. Autant, nous voulons travailler à un retour plus dynamique de ces secteurs, comme sources de création de richesses, autant, nous souhaitons un retour au fondement même de ces secteurs qui ont fait la grandeur et la renommée du Mali.
La Renaissance doit s’entendre comme notre lutte à reconquérir notre glorieux et riche passé culturel, artisanale et touristique pour conquérir, à nouveau, le monde. Ce transvasement du passé vers l’avenir ne sera pas un mécanisme dont les automatismes nous sont connus. Il s’agit d’un combat de longue haleine, auquel chaque contribution sera une volonté patriotique de faire revivre de son meilleur souffle la culture, l’artisanat et le tourisme malien.
L’esprit de la Renaissance se détermine par un certain nombre de signes, dont l’apparition de nouveaux modes de diffusion de l’information ; la lecture scientifique des textes fondamentaux ; la remise à l’honneur de la culture «antique» ; le renouveau des échanges commerciaux ; et enfin, les changements de représentation du monde.
Mesdames et Messieurs,
Pour 2016, je le disais tantôt, nous sommes ambitieux. Cette ambition est marquée, en ce qui concerne la culture, par le retour souhaité de la Biennale artistique et culturelle, mais aussi par l’organisation du Triangle du Balafon, de la Rencontre des chasseurs de l’Afrique de l’Ouest et du très attendu, Marché des arts plastiques. Ces activités visibles n’occulteront pas ce travail engagé pour la professionnalisation du secteur. Dans le domaine de l’artisanat et du tourisme, le Mali n’attendra plus de subir l’onde de choc de la crise, le Mali se vendra par son savoir faire au niveau national et international, par son savoir-être et par son authenticité nourrie dans une culture multiséculaire.
Ce savoir-faire doit se professionnaliser davantage par une formation soutenue de nos artisans, en vue de donner un cachet, une crédibilité au «Made in Mali». Il est à en déduire que le retour de nos artisans sur la grande scène des foires et autres salons internationaux, la création de nouvelles opportunités d’exportation de notre artisanat, suivant l’harmonisation de nos textes conformément aux dispositions des organes de la sous région, sont au cœur de notre action.
Quant au tourisme, pour cette année, il sera porté par les conclusions à venir des Concertations nationales sur le tourisme, qui réuniront tous les acteurs (partant des hôteliers, des tours opérateurs aux guides, en passant par les représentants de notre diplomatie). Ces conclusions, je l’espère, valideront notre propension à développer le tourisme scolaire et universitaire ainsi que notre ambition à trouver de nouveaux débouchés, de nouveaux visiteurs de toutes les richesses du Mali. Aussi, le tourisme d’affaire et le tourisme événementiel auront un regain d’intensité avec le grand rendez-vous du Sommet Afrique-France, qui est une opportunité que nous saisissons déjà.
Mesdames et messieurs,
L’ambition demande de l’abnégation, certes, mais elle se nourrie volontairement ou non de l’apport des uns et des autres. C’est pourquoi, je voudrais remercier sincèrement la Direction d’Orange-Mali qui contribue à faire de ce projet de «Renaissance» une réalité en ouvrant la voie à un financement de ses grandes activités. Évidemment, je profite de l’occasion pour lancer un appel à tous pour soutenir financièrement la culture, l’artisanat et le tourisme malien.
La première de toutes ses contributions, reste, sans doute, notre capacité à consommer malien. Au-delà, je voudrais saluer la détermination des artistes maliens, des artisans du Mali et de tous ceux qui exercent dans le domaine du tourisme, à vouloir sortir de l’ornière ces secteurs. De même, je voudrais saluer la constante disponibilité du CNPM et du GPAC, qui n’ont ménagé aucun effort à accompagner nos projets de réforme. Merci de continuer à nous proposer des idées novatrices. Merci de croire en l’esprit de ce partenariat public-privé pour le Mali.
Mesdames et messieurs,
L’ambition, dans la sphère politique et gouvernementale, est une utopie quand vous n’avez pas le quitus de la hiérarchie. C’est pourquoi, je voudrais ici remercier le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, ainsi que le Premier ministre, pour leur lecture du rôle que doivent jouer les secteurs de la culture, de l’artisanat et du tourisme au Mali. Cette lecture, dans sa mise en œuvre, est un travail collégial avec tous mes collègues, à qui j’adresse ici mes vifs remerciements pour l’accompagnement présent et futur.
Mesdames, Messieurs,
La sagesse bien de chez nous dit que "Si le baobab existe encore de nos jours, c’est qu’il n’a pas cherché à résister aux vents". Je souhaite que la Rentrée culturelle, artisanale et touristique s’inspire, encore longtemps, de ce réflexe du baobab pour exister toujours.
Sur ce, je déclare ouverte l’édition 2016 de la Rentrée culturelle, artisanale et touristique.
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