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Soutien au radicalisme religieux
Publié le lundi 29 fevrier 2016  |  Le prétoire




Le Président de Sabati 2012 accuse les politiques
A l’initiative du Mouvement Sabati 2012, un colloque national sur le radicalisme religieux se tient du 27 au 29 février 2016 au Cicb. L’événement a pour thème : «lutte contre le radicalisme: quel rôle pour les structures religieuses».
Le terrorisme est un phénomène qui assaille le monde entier. Les terroristes, agissant au nom de l’Islam, une religion d’amour et de tolérance, intriguent le monde musulman. C’est pourquoi, le mouvement Sabati a organisé le présent colloque, regroupant plus de 60 associations musulmanes et de la société civile, pour clarifier les choses.

Dans son intervention, Moussa Boubacar Bah, président du mouvement Sabati 2012, rappellera que son mouvement a pour principaux objectifs : la culture de la paix et de la stabilité, la bonne gouvernance et la justice pour tous. Et la présente s’inscrit dans cet état d’esprit. Pour Moussa Boubacar Bah, les agissements des pseudos djihadistes sont contraires aux principes de l’Islam. L’envahissement de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye, ainsi que les attentats du 11 septembre 2011 aux USA ont marqué un tournant décisif dans l’organisation du phénomène du radicalisme armé. La guerre contre Kadhafi a permis à certains groupes terroristes déjà installés au Sahel de se dresser en une véritable force militaire en accaparant les armes parachutées par l’Otan et l’arsenal militaire libyen après l’assassinat de Kadhafi. Le radicalisme religieux était resté une menace que nous voyons lointaine. C’est juste le 17 janvier 2012, date à laquelle le Mnla a attaqué le Mali, que la réalité du radicalisme armé s’est installée dans notre pays. Une situation qui interpelle tous. «Les puissances étrangères viennent tout détruire, prennent leurs bagages et laissent leur place au troubadour. Ce scénario, nous l’avons vu en Irak, caractérisé par le plus grand mensonge du siècle, les armes de destruction massive. Oui, nous l’avons vu, ce scénario, en Lybie, caractérisé par la haine et la vengeance contre un homme. Le radicalisme religieux n’est pas un cas isolé. Il suit un processus. Un objectif bien précis. Il s’attaque aux musulmans, aux mosquées, aux vraies valeurs de l’Islam, c’est-à-dire la paix et la tolérance», a déclaré le président de Sabati. Partant, il s’indignera de l’image négative que les occupants du nord du Mali ont donnée de l’Islam. «L’Islam au Mali a toujours été une religion de paix, de tolérance et de dialogue, tel qu’il a été enseigné par le Prophète Mahomet (PSL). Il n’a jamais cautionné le radicalisme, la violence, encore moins le terrorisme. Il a toujours inscrit ses actions dans le cadre du respect de l’ordre républicain. C’est pourquoi, aucune association ou structure, et aucun responsable musulman n’a adhéré aux idéaux des envahisseurs radicaux durant leur 10 mois d’occupation des régions du nord du Mali. Le peuple du Mali, dans son ensemble, à commencer par les autorités religieuses islamiques, a salué l’intervention militaire de la France. Car l’arrivée de ces groupes fondamentalistes à Bamako était facile. Non pas parce que nous n’avions pas d’armée, mais parce que la force de frappe de l’ennemi était d’autant plus puissante qu’aucune armée en situation de la nôtre ne pouvait y faire face», martèlera Moussa Boubacar Bah. Sur ce, il ajoutera que le rejet de toute forme de violence de la part des autorités religieuses du Mali ne fait aucun doute. Les lieux de culte religieux ont toujours servi de rempart contre le radicalisme religieux armé. Ainsi, ajoutera-t-il, les leaders religieux doivent être mis à contribution pour délégitimer le radicalisme religieux qui ne fait point honneur à l’Islam. Mieux, souligne M. Bah, cette rencontre permettra, entre autres, d’identifier les causes du radicalisme religieux, de conscientiser les gens sur les conséquences du radicalisme et d’identifier les couches vulnérables au phénomène.

Moussa Boubacar Bah s’en prend aux hommes politiques
Sans détour, le Président du mouvement Sabati 2012, Moussa Boubacar Bah, a critiqué les politiques pour leur soutien présumé au radicalisme religieux. Dans son intervention, il fut on ne peut plus explicite : «les politiques : maires, députés et autres sont ceux qui ont soutenu les radicaux. On ne doit pas avoir peur des religieux ou des leaders religieux, mais plutôt des politiciens. Les moquées maliennes sont devenues des remparts contre le terrorisme et toute menace contre le pays», a déclaré M. Bah.

Le radicalisme n’est pas que religieux, selon Mahamoud Dicko
Dans son intervention, le président du Haut conseil islamique du Mali, Imam Mahamoud Dicko, a salué cette initiative de Sabati 2012. Toutefois, il précisera qu’il aurait préféré le thème «lutte contre le radicalisme». Car, souligne-t-il, le radicalisme n’est pas que religieux. Il est aussi économique et politique. «Quand le radicalisme entre dans une action, il la ternit, c’est la sagesse qui l’embellit», indique-t-il. Mais, pourquoi le radicalisme aujourd’hui ? C’est la question que tout le monde doit se poser, a-t-il affirmé. Car, précise-t-il, «il n’existe pas de religion radicale. C’est l’usage qu’on en fait qui peut la rendre radicale. Les causes de la radicalisation doivent être cherchées. On doit faire un diagnostic réel du phénomène». D’ores et déjà, l’Imam Dicko estime que le radicalisme est une question d’éducation et non religieuse. Il y a une crise de confiance entre les gens qui favorise le radicalisme. Pour lui, le monde ne doit pas être un monde de diktat. Pour Mahamoud Dicko, la gouvernance mondiale doit être revue, car personne ne se sent en sécurité aujourd’hui. «Le fait de refuser d’accepter la manière de vivre de l’autre, c’est aussi du radicalisme. Donc, il existe aussi le radicalisme politique», soulignera-t-il.
Oumar KONATE

LES BREVES...

INSECURITE AU CENTRE ET AU NORD DU MALI

284 écoles fermées
L’insécurité ambiante a occasionné la fermeture de 284 écoles dans les zones affectées par la crise. Du moins, c’est le constat alarmant dressé par le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans son dernier rapport mensuel sur la période allant de décembre 2015 à janvier 2016.
Ce rapport de 6 pages fait l’état des lieux des situations dans les zones affectées par la crise. Le nombre d’écoles fermées en lien avec l’insécurité a augmenté dans le centre du pays (région de Mopti et de Ségou), selon ledit rapport. Le taux de fermeture d’écoles est particulièrement préoccupant dans les centres d’animation pédagogique de Téninkou, soit 71 écoles fermées sur un total de 93, et Djenné, 22 écoles fermées sur un total de 100. Le même rapport note qu’au delà de l’insécurité, le manque de cantines scolaires ainsi que les besoins de réhabilitation des infrastructures scolaires nuisent à la fréquentation des écoles dans le centre du pays. Cependant, dans le Nord du Mali, une tendance inverse est enregistrée. Les progrès en matière de réouverture d’écoles se poursuivent particulièrement dans les régions de Tombouctou et Kidal. Aussi, le rapport note-t-il un signe positif quant à la réouverture de certaines écoles. Car, une mission conjointe, composée des membres du ministère de l’Education nationale, de la CMA et la Plateforme s’est rendue dans les régions de Ségou, Gao, Tombouctou et Kidal pour évaluer la situation et encourager la réouverture des écoles. Suite à cette évaluation, un plan de réouverture des écoles a été élaboré par le ministère avec les acteurs humanitaires.

KAYES

Bientôt une unité de transformation du pain de singe à Kalaou
Le village de Kalaou, dans la commune de Ségala, sera bientôt équipé d’une unité de transformation du pain de singe. C’est dans le cadre des préparatifs de cet événement qu’une réunion a été organisée le mercredi 24 février avec les associations féminines des villages de Kalaou et Mouliné. Le projet sera financé par l’ONG AMASSA - Afrique verte.

APRES AVOIR BATTU CAMPAGNE POUR IBK

Seydou Badini tire le diable par la queue
Ce jeune opérateur économique qui faisait partie de l’équipe de campagne d’IBK en 2002. Lui qui était dans toutes les manifestations politiques auprès des proches d’IBK a du mal, avec certains cadres du bureau politique national du RPM, à voir le bout du tunnel. Car ils ont voulu lui barrer le chemin avec une affaire de motos. En effet, Coumba Sacko Dougara et Hamady Sow, voulant acheter des motos Kynco, ont sollicité Seydou Badini afin qu’il intervienne auprès de son ami Simpara. Une fois le marché conclu, les motos ont été cédées à 1.250.000 FCFA l’unité au lieu de 1.500.000Fcfa. Mais, coup de tonnerre, IBK appelle Badini pour lui sermonner, sous prétexte que ce dernier a aidé Mandiou Simpara à lui vendre des motos à 1.250.000Fcfa l’unité qui, en réalité, ne couterait que 350.000FCFA. Depuis ce temps, l’homme est devenu la proie de certains cadres véreux qui ont réussi à le saboter auprès d’Ibrahim Boubacar Kéita. Aujourd’hui, ce jeune ne demande que l’injustice orchestré contre sa personne soit lavée par ses cadres du parti RPM.

GESTION DU POUVOIR

Le mouvement Sabati 2012 en veut aux collaborateurs d’IBK
Décidemment, Sabati 2012 n’est pas prêt à caresser les politiciens de notre pays dans le sens du poil. Selon les responsables de ce mouvement, si les Maliens ne sont pas satisfaits de la gestion du président IBK, c’est bien à cause de ses collaborateurs. Pour Moussa Boubacar Ba, il ne faudra pas s’en prendre à IBK seul dans la gestion chaotique du pays, mais aussi aux responsables politiques de notre pays. Il en veut pour preuve le fait que plusieurs candidats à l’élection de 2013, à savoir Me Mountaga Tall, Dramane Dembélé et autres qui avaient de bons projets de société, n’arrivent pas à gérer un département ministériel comme il se doit. Pourtant ces derniers aspiraient à gouverner le Mali.

CPI

Report de l’audience de confirmation des charges contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi
L’audience de confirmation des charges contre le chef d’un groupe islamiste lié à Al-Qaïda, premier jihadiste à comparaître devant la CPI, a été reportée au 1er mars, a annoncé mercredi dernier la Cour pénale internationale. Ahmad Al Faqi Al Mahdi, soupçonné d’avoir dirigé la destruction de mausolées à Tombouctou en 2012, est également le premier suspect arrêté dans l’enquête sur le Mali et le premier poursuivi par la CPI pour destructions d’édifices religieux et monuments historiques. Al Faqi, transféré à La Haye en septembre dernier, est par ailleurs le premier suspect arrêté dans l’enquête de la CPI ouverte début 2013 sur notre pays et portant sur les exactions commises par les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.


DEVELOPPEMENT REGIONAL ET LOCAL

Le Gouvernement parie sur les ADR

Faire des Agences de développement régional (ADR) des instruments adaptés aux besoins spécifiques des collectivités territoriales pour promouvoir leur développement économique et donner des indications et orientations nécessaires pour leur fonctionnement. Voilà la volonté que le gouvernement a voulue réaffirmer à travers la première conférence annuelle des ADR, tenue le jeudi 25 février 2016, au Centre international de conférence de Bamako.

Si l’on en croit les organisateurs de ladite conférence, notamment le ministère de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, l’organisation de cette première rencontre annuelle des ADR s’inscrit, pour le Gouvernement, dans le cadre de sa détermination à donner un signal fort pour la mise en œuvre de la régionalisation, mais surtout de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. En effet, le rôle de la région a été retenu, lors des états généraux de la décentralisation, comme un moyen prioritaire pour approfondir le processus de décentralisation au Mali. la création des Agences de développement régional s’inscrit donc dans ce cadre et émane de la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de créer dans chaque région une structure technique d’appui, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques pour assurer la pérennité de l’appui à la maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales.
Cette première conférence annuelle avait donc pour objectifs, de façon spécifique, de renforcer la connaissance des ADR par les acteurs de la décentralisation; présenter le bilan d’étapes de mise en place des ADR; partager les programmes d’activités et les budgets 2016 des ADR et mobiliser les partenaires au développement pour l’accompagnement des Agences de développement régional.

Il importe de rappeler qu’à ce jour, une Agence de développement régional a été mise en place dans chacune des régions du Mali, excepté celles de Ménaka et de Tessalit, ainsi que dans le district de Bamako. L’Etat a alloué à ces neuf ADR, en 2015, au titre de la dotation initiale, 1 200 000 000FCFA. Ces ressources ont essentiellement permis d’acquérir des équipements.
En 2016, la dotation de fonctionnement de chaque agence est de 171 400 000 FCFA. Un dispositif de suivi et d’accompagnement a été mis en place, avec l’appui de certains partenaires techniques et financiers. Faut-il rappeler que les ressources des ADR sont constituées par les subventions de l’Etat, les partenaires et des collectivités, les dons et legs; les produits d’aliénation des biens meubles et immeubles, les revenus de placement et du patrimoine et les produits divers. Les trois organes d’administration et de gestion des ADR sont: le Conseil d’administration, la Direction générale et le Comité de gestion.
Ce qu’il y a toutefois lieu de souligner et que le ministre de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a tenu à rappeler lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle, c’est que les ADR n’ont nullement la vocation de se substituer aux collectivités territoriales. Elles ont plutôt pour mission de les assister et de les accompagner dans l’exercice de la maîtrise d’ouvrage du développement régional et local. Ce, dans le respect du rôle de chaque acteur.

Pour sa part, le Premier ministre Modibo Keïta, convaincu de leur pertinence et de leur opportunité, a presque parié sur les ADR, avec la ferme conviction que le développement national ne sera une réussite que quand nous réussirons le développement régional et local. Partant, le chef du Gouvernement a rappelé que les ADR doivent être perçues comme des structures qui doivent pallier l’insuffisance de personnes ressources dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage et du développement régional et local. «Ceci dit, il faut une complémentarité entre les agences et les conseils régionaux des collectivités territoriales de tous ordres, pour que ces agences puissent apporter non pas seulement une assistance, mais un soutien et des conseils… », a conseillé M. Keïta, présidant la cérémonie d’ouverture de cette première conférence annuelle.
Bakary SOGODOGO

BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET FINANCEMENT DU TERRORISME

L’Assemblée nationale adopte la loi uniforme de lutte

Lors de la séance plénière du jeudi 25 février 2016, les députés ont adopté le projet de loi uniforme portant sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. C’est à l’unanimité, soit 101 voix, que ce projet de loi a été adopté.
Initiée par le ministre de la Justice, Mme Sanogo Aminata Mallé, la loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a été adoptée en Conseil des ministres du 14 octobre 2015.
La nouvelle loi contient plusieurs éléments innovants qui devront renforcer les capacités législatives de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) pour barrer la route aux trafics financiers illicites de tout genre.
Le blanchissement des capitaux et le terrorisme sont deux phénomènes qui ont pris une proportion inquiétante à travers le monde. Les statistiques prouvent à suffisance l’ampleur du phénomène. Les activités criminelles engendrent environ 1500 milliards de FCFA par an.
La lutte contre ces phénomènes constitue pour le Mali, comme pour beaucoup de pays, une composante essentielle de la coopération internationale.

Conscient du danger, le gouvernement du Mali a adopté en 2006 et 2010, respectivement la loi contre le blanchiment des capitaux et la loi contre le financement du terrorisme.
Harmoniser ces textes avec le contexte sous-régional et international dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme était devenu une nécessité pour le Mali. Cette loi permet de contrôler le transfert des capitaux à l’intérieur du Mali et entre le Mali et l’extérieur afin d’identifier les cas de blanchissement. A la lecture du rapport de la commission des lois, il ressort que le présent projet de loi a été élaboré par des institutions communautaires et doit être transposé en termes identiques dans le droit interne de chaque pays membre de l’Uemoa. Elle prend en charge les recommandations du groupe d’action financière en intégrant des dispositions relatives à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Composé de 164 articles répartis en 8 titres, ce projet de loi a pour objectif de prévenir et de réprimer le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il permet également aux autorités de déterminer les mesures visant à détecter et à faciliter les enquêtes et les poursuites relatives aux infractions. Les innovations de la nouvelle loi portent, entre autres, sur la limitation de l’utilisation des espèces dans les transactions, la prise en compte des déclarations des transports physiques transfrontaliers d’espèces et instruments négociables au porteur. Mais aussi, elle définit les lignes directrices en matière de protection de données et de partage d’informations à l’intention des institutions financières nationales appartenant à un groupe international, la précision des méthodes et moyens de recherche ainsi que la constatation de l’infraction de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme par l’administration des douanes.

Les recommandations faites par la commission saisie au fond sont, entre autres: l’opérationnalisation effective du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, le renforcement des capacités opérationnelles des services des douanes, l’encouragement de la bancarisation, l’accentuation de la surveillance des transferts d’argent par téléphonie mobile. Lors des débats, certains députés ont voulu savoir s’il y a un lien entre le blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, a souligné que les deux expressions sont indépendantes, mais se trouvent souvent liées quelque part. Partant, elle a estimé que le faible taux de bancarisation rend difficile la traçabilité des capitaux. Elle a ajouté que le pôle judiciaire spécialisé en charge de la lutte contre le terrorisme est fonctionnel depuis plus d’un an. Mieux, di-t-elle, sa capacité a été renforcée à travers l’affectation de nouveaux magistrats en son sein. Cette volonté politique du gouvernement s’est traduite par la transmission de plus de 160 dossiers à la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Nouhoum DICKO

HOMMAGE AUX DISPARUS

Le Pasj se souvient de ses défunts militants

Le Centre international de conférence de Bamako a servi de cadre aux festivités de la cérémonie d’hommage du Parti africain pour la solidarité et la justice (Pasj) à ses militants disparus. Ce fut une occasion pour le président du parti, Pr Tiémoko Sangaré, de saluer cette belle initiative du bureau politique national.
«Les morts ne sont pas morts», disait l’écrivain Birago Diop. Le parti de l’Abeille semble avoir fait sienne cette assertion en organisant une cérémonie d’hommage à ses militants disparus. Le parti vient ainsi de prendre langue avec les familles des défunts. Ces derniers sont, entre autres: Bocar Sall, Wally Condé, Siaka Bagayoko et Nock Ag Attia. Pour le président du parti, Pr Tiémoko Sangaré, cette cérémonie certes sobre a beaucoup de signification, car elle permet de saluer la mémoire des camarades militants décédés. Elle permet aussi de renouer avec les fondements du parti. C’est la première fois que le parti organise une telle initiative, et cela ne relève pas du hasard.

En effet, depuis son 5ème congrès ordinaire tenu en mai 2015, le parti a amorcé une dynamique de renouveau dont l’épine dorsale est le retour aux valeurs fondatrices. Cette option fondée sur les conclusions d’un diagnostic sans complaisance de l’état du parti, réalisé par les délégués représentant l’ensemble des structures et des mouvements affiliés, est la seule qui permettra à l’Adema-Pasj de retrouver sa place dans le cœur des Maliens et au cœur des institutions de l’Etat, des collectivités, de la société civile et la scène politique de notre pays. La présente cérémonie, aux dires de M. Sangaré, est organisée pour la mise en œuvre des résolutions pertinentes du 5ème congrès du parti. «Autrement, comment renouer avec les fondamentaux du parti sans célébrer la mémoire de ceux qui ont contribué à les mettre en place et à les enraciner dans la conscience des populations et qui ne sont plus», soutiendra-t-il. Le président du parti de l’Abeille dira que «la cérémonie, au-delà de ces quatre, est la célébration de tous les camarades, illustres ou anonymes, qui ont été des compagnons de route dans la fabuleuse saga que constitue l’histoire du Parti africain pour la solidarité et la justice. Le comité exécutif envisage dans ce sens d’autres actions pour la célébration de la mémoire des camarades qui nous ont quitté, après avoir tout donné pour le rayonnement des idéaux du parti. Nous voulons créer les conditions permettant de faire en sorte que leur exemple puisse inspirer les nouvelles générations.»

Des témoignages poignants ont été rendus aux quatre camarades disparus par des amis et camarades de lutte, notamment par Mme Ly Madina Tall, Siaka Sanoh, Mohamadoun Dicko, Assarid Ag Imbarcaouane et Mme Sy Kadiatou Sow. A commencer par leur parcours scolaire, carrière professionnelle et les difficultés de la vie, entre autres. Pour clore son intervention, Mme Sy Kadiatou Sow fera savoir qu’il est temps d’engager la réflexion au sein de la famille Adema/Pasj pour mettre l’accent sur les valeurs du parti, notamment la solidarité. Car aujourd’hui, les militants de ce parti ne sont plus solidaires. Toute chose qui a fait que cette formation politique est en train de perdre les valeurs qui ont poussé des Maliens à créer ce parti. Aussi, beaucoup de militants ne se reconnaissent-ils plus dans les idéaux du parti. Elle soutiendra qu’il faut savoir valoriser les militants émérites pour éclairer la vision des jeunes militants du parti, afin qu’ils aient des repères. A noter que cette cérémonie d’hommage a regroupé les veuves et enfants des disparus.
Paul N’GUESSAN

BREHIMA BOMBOTE AU SUJET DE LA SECTION III RPM

«Mon bureau est bel et bien valide»

Après la mise en place d’une nouvelle section RPM en commune III, dirigée par l’ancien député, Bréhima Bomboté, on a assisté à la mise en place d’une section parallèle, avec à sa tête Bakary Séméga. Pour édifier l’opinion publique, nous avons approché M. Bomboté.
Aujourd’hui, la section RPM en commune III est caractérisée par un bicéphalisme né de la mise en place de deux sections. La première section, dirigée par Bomboté, a été mise en place le samedi 13 février, suivie de la mise en place de celle dirigée par Bakary Séméga, le 20 février 2016.
A priori, on a constaté que lors de la mise en place de la section du clan Séméga, aucun membre du bureau politique national (BPN) n’était présent. Contrairement à la mise en place du bureau dirigé par Bomboté. Partant, l’ex-député RPM élu en commune III affirmera : «Mon bureau est bel et bien valide. Car, explique-t-il, la section que je dirige a été mise en place sous la supervision de 3 membres du bureau politique national. Il s’agit de Bakoni Ballo, Issa N. Traoré et Siaka Coulibaly. Ces derniers, en mission du bureau politique national, ont travaillé au renouvellement des instances du parti dans la commune III du 6 août 2015 au 13 février 2016». C’est sur cette base, poursuivra-t-il, à la suite du renouvellement des 30 comités et 11 sous-sections sur les 13 qui composent la section, que ces émissaires ont procédé à la conférence de section. A laquelle ont pris part les secrétaires généraux fraichement élus à la tête des 11 sous-sections qui ont pu être renouvelées. Mais, souligne le secrétaire général de la section III RPM, il semblerait que la délégation du BPN devrait se limiter au renouvellement des comités et des sous-sections, pour ensuite présenter un rapport. Et qu’après, la même délégation ou une autre allait procéder à la mise en place de la section. Notre interlocuteur indiquera qu’au moment où il était en train de voir des bonnes volontés pour faire venir ses camarades «égarés» à la raison, il a été surpris de les voir mettre en place, en toute illégalité, une section, avec les secrétaires généraux des anciennes sous-sections. «Aucun secrétaire général des 11 nouvelles sous-sections mises en place par le BPN n’a participé à la rencontre du présumé bureau de Séméga. Je leur lance le défi. Qu’ils me disent un seul nom», soutiendra-t-il.

«En ma qualité de membre du bureau politique national, j’ai assisté à cette rencontre où le BPN estime que sa délégation devrait se limiter au renouvellement des comités et sous-sections. Il s’agit maintenant d’envoyer une mission pour juste mettre la forme. Sinon il n’y a rien de spécial, il n’a pas été question de remettre en cause ma section. D’ailleurs, personne ne peut remettre en cause mon bureau», déclarera-t-il.
Faut-il le souligner, notre entrevue a été une occasion pour Bréhima Bomboté d’appeler ses camarades au calme. Car, a-t-il regretté, «ces agitations ne nous mènent nulle part. Ce genre de comportements ne sont pas dignes d’un parti au pouvoir».
Oumar KONATE

LUTTE CONTRE LA SURCHARGE DANS L’ESPACE UEMOA

L’application du règlement 14 en question

Les acteurs du secteur des transports étaient en conclave le vendredi 26 févier 2016, à Bamako, pour étudier les modalités pratiques de la mise en œuvre du règlement 14 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), adoptée en décembre 2005.
Cet atelier s’inscrit dans un vaste programme d’information et de sensibilisation des acteurs sur la surcharge routière du ministre en charge des transports, en partenariat avec l’Union européenne. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Equipement et des Transports, Mamadou Hachim Koumaré.

Depuis décembre 2005, les Etats membres de l’Union ont décidé d’adopter des codes de conduite en matière de protection et de préservation du patrimoine routier au sein de la communauté. Au sortir du Conseil des ministres de l’Uemoa, il a été adopté le règlement 14 (R14), le 16 décembre 2005. Ce règlement, qui n’est pas respecté, est relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport des marchandises dans les Etats membres de l’Uemoa.

Cette situation de non-respect a été confirmée par une étude sur la problématique de la préservation des investissements routiers, menée dans la région de 2008 à 2013.
Selon les experts, dix ans après son adoption, l’application dudit règlement demeure en deçà des résultats escomptés. Pour preuve, l’étude de 2013, menée dans les Etats de l’Union, indique que «le niveau actuel de surcharge sur les routes occasionne une agressivité 5 à 7 fois supérieure à la norme admise par le règlement communautaire, avec pour corollaire une durée de vie moyenne de 5 ans pour des routes dimensionnées pour 15 ans».
Selon le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, les conséquences de la surcharge routière sont connues dans l’espace communautaire. «Elles ont pour noms: dégradation précoce de nos routes, insécurité routière, coûts élevés des transports, etc», a-t-il dit
N. DICKO

CONSEIL NATIONAL DE LA NORMALISATION ET DU CONTROLE DE QUALITE

40 projets de normes adoptés

La salle de conférence du ministère du Commerce et de l’Industrie a abrité la 8ème session du conseil d’administration du Conseil national de la normalisation et du contrôle de qualité (Cnncq), le jeudi 25 février dernier, sous la présidence du ministre Abdel Karim Konaté. L’ordre du jour portait essentiellement sur l’adoption de quarante projets de normes nationales.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Konaté a souligné que le Conseil national de la normalisation est un instrument de proposition et de promotion du label Mali. Selon lui, la normalisation au Mali est régie par un ensemble de textes dont le plus important est la loi n°92-013/AN-RM du 17 septembre 1992, instituant un Système national de normalisation et de contrôle de qualité.

Le ministre pense qu’aujourd’hui, avec la mondialisation, on ne doit pas perdre de vue l’importance des normes dans l’élaboration de nos politiques et stratégies de développement. La compétitivité de nos entreprises sur le marché mondial dépend fortement des normes de qualité. Pour ce faire, le ministre «Empé» estime que le respect des normes par les entreprises est fondamental pour les rendre compétitives dans un monde où la concurrence devient de plus en plus rude et les consommateurs de plus en plus exigeants. Il conclut en lançant un appel pressant à l’ensemble des entreprises nationales, privées et publiques, à intégrer la dimension norme et qualité dans leurs activités quotidiennes, gage d’une amélioration continue de leur performance.
A noter qu’à ce jour, le Système national a institué douze comités techniques de normalisation qui ont élaboré et fait homologuer deux cent cinquante neuf normes maliennes, dont trois règlements techniques. Les domaines couverts sont : les céréales et dérivés, les fruits, légumes et oléagineux, la chimie et l’environnement, les textiles, cuirs et peaux, entre autres.
Ainsi, à l’issue de cette session, les administrateurs se sont penchés sur quarante projets de normes nationales. Ces projets de normes concernent, entre autres, le fer à béton, le ciment, les fruits et légumes, les céréales, le thé, la qualité de l’air, les principes généraux de gestion des forêts.

Il faut aussi retenir que c’est l’Agence malienne de normalisation (Amanorm) qui est chargée de la mise en œuvre de l’ensemble de ces projets qui entrent dans le cadre de la politique nationale de normalisation et la promotion de la qualité 2015-2018, adoptée par le gouvernement en juin 2015.
Harber MAIGA


COL. SEYDOU DOUMBIA, DIRECTEUR GENERAL DE LA PROTECTION CIVILE

«Nous sommes certes ambitieux, mais ce ne sont pas des avions qu’il nous faut»
Insuffisance des moyens matériels et des effectifs, faible maillage du territoire national, insuffisance des dotations et des textes. Ce sont là, entre autres, les difficultés auxquelles la Protection civile malienne est confrontée. Cette situation est pourtant loin d’entamer la détermination des sapeurs pompiers qui, si l’on croit le Col. Doumbia, ont réalisé 13308 interventions, dont 655 morts et plus de 19 000 blessés en 2015.

Le jeudi 25 février 2016, le Directeur général de la Protection civile, Col Seydou Doumbia, a animé une conférence de presse dans les locaux de sa structure, à l’ACI 2000. A cette occasion, le conférencier a expliqué à ses interlocuteurs du jour les missions et les actions des services de la Protection civile. Mais, il a surtout levé un coin de voile sur les difficultés auxquelles les sapeurs pompiers sont confrontés. Ainsi, après avoir fait la genèse de ce corps, des années 1950 jusqu’en 1998, date de la création de la Direction générale de la protection civile, le Col. Doumbia a rappelé que celle-ci a pour missions d’élaborer la politique nationale en matière de protection civile et de veiller à la mise en œuvre de cette politique. Ainsi, elle est chargée d’organiser, de coordonner et d’évaluer les actions de prévention des risques et des secours en cas de catastrophe, de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de secours et de protection. L’autre mission des sapeurs pompiers, c’est de veiller à assurer la protection des personnes, des biens et de l’environnement en cas d’accident, de sinistre et de catastrophe, en liaison avec les autres services concernés.

La Protection civile en chiffres

Selon le Col. Seydou Doumbia, la Protection civile compte au total 1660 éléments repartis en trois catégories. La première catégorie est constituée des professionnels du corps de la Protection civile. Ils sont au nombre de 1646, repartis entre le corps des administrateurs (73 agents), le corps des techniciens (au nombre de 192), le corps des agents techniques (un effectif de 883) et enfin le corps des sapeurs pompiers qui compte 500 élèves sapeurs pompiers, dont 105 femmes. La deuxième catégorie est formée par le personnel militaire de la gendarmerie, détaché auprès de la Protection civile. Ils sont au nombre de 5 officiers et 3 sous-officiers. La troisième catégorie est celle du personnel civil mis à la disposition de la Protection civile par la fonction publique. Leur nombre est de 6, dont 2 femmes.

Si l’on en croit le Directeur général, en 2015, les services de la Protection civile ont effectué, sur toute l’étendue du territoire national, au total 13308 interventions totalisant 655 morts et 19356 blessés. Les accidents de la circulation prédominent avec 11140 cas dont 410 morts et 18287 blessés. Les incendies comptent 948 interventions pour 13 morts et 28 blessés. Les inondations et les noyades, les secours à victimes comptent 1220 cas signalés, 232 morts, 1041 blessés. Toutefois, cet exploit cache mal les nombreuses difficultés auxquelles les services de la Protection civile font face, à savoir l’insuffisance des moyens matériels et des effectifs, le faible maillage du territoire national, l’insuffisance des dotations et des textes, la caducité de certains textes existants, etc. Partant, le Col. Doumbia dit fonder beaucoup d’espoir sur la loi d’orientation et de programmation sécuritaire en cours d’élaboration, pour résorber ces difficultés et donner une nouvelle impulsion à la Protection civile.

L’ambition dans le réalisme ?

Face à l’insuffisance des moyens, le Col. Doumbia a affirmé que la Protection civile se bat aujourd’hui pour avoir au moins deux ambulances dans chaque centre de secours. «Nous avons certes des ambitions, mais ce ne sont pas des avions qu’il nous faut», a-t-il répondu à un confrère qui avait fait allusion à un pays de la sous-région qui disposerait des avions pour lutter contre les incendies. Selon le conférencier, l’expertise étant déjà là, la Protection civile ne se dotera en moyens aériens que le jour où cela s’avérera nécessaire. Pour l’instant, estime-t-il, la seule doléance qui vaille, c’est surtout d’avoir un meilleur maillage du territoire.

Le conférencier a par ailleurs noté de bons rapports entre l’administration de la Protection civile et les syndicats. Pour lui, l’agression, il y a quelques semaines, du syndicaliste Sinaly Berthé n’a aucun caractère syndical. «Je n’ai pas placé cette agression dans un cadre syndical. C’est un élément de la Protection civile qui a été agressé. Après l’agression, j’ai immédiatement rendu compte au ministre pour nous aider dans les enquêtes. Nous nous investissons pour démasquer les agresseurs», a-t-il souligné.
Il est à rappeler que le nommé Sinaly Berthé avait, quelques jours avant son agression, dénoncé ce qu’il appelle la caporalisation de la Protection civile, en ce sens qu’elle est dirigée par un gendarme.

Soulignons enfin que cette conférence de presse s’inscrivait en droit ligne du plan de communication du ministère de tutelle. Lequel plan de communication veut que chaque mois, l’un des services centraux du département de la Sécurité et de la Protection civile s’ouvre à la presse en lui expliquant notamment ses missions, ses actions et les difficultés auxquelles il est confronté.
Bakary SOGODOGO


INTEGRATION DES ENSEIGNANTS COMMUNAUTAIRES DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Le Snec s’insurge contre la récupération politique d’un cadre de l’Education
Acquise à la suite d’une longue lutte syndicale, l’intégration des enseignants communautaires dans la Fonction publique des collectivités fait l’objet d’une tentative de récupération politique de la part d’un cadre du ministère de l’Education nationale.
Décidément, la politique s’invite dans tous les secteurs socioprofessionnels dans notre pays. L’intégration dans la Fonction publique qui était restée en marge de cette histoire intéresse certains cadres.

Faut-il le rappeler, sur injonction de la Banque mondiale et du FMI, certaines écoles de formation avaient été fermées (Ipeg, Insec), créant une pénurie d’enseignants à tous les niveaux. Au même moment, l’Etat avait la volonté d’augmenter le taux brut de scolarisation à travers l’opérationnalisation du Prodec (Pise). Pour compenser la pénurie d’enseignants née des injonctions des institutions de Bretton Woods, rappelle le Secrétaire général du Snec, Maouloud Ben Kattra, le gouvernement d’Alpha Oumar Konaré avait recruté des volontaires vacataires et encouragé la création des écoles communautaires. Or, ajoute-t-il, l’école étant obligatoire et gratuite, selon notre Constitution, le fait de faire payer les enseignants par les communautés constituait une entrave à la loi fondamentale.

Le Snec, tirant des leçons de cette pénurie d’enseignants et participant au processus de la conception du Prodec, avait mis en place une section syndicale des enseignants des écoles communautaires pour défendre leurs intérêts. Car, ils étaient payés mensuellement et de deux façons: 25 000 FCFA comme subventions de l’Etat pour certaines écoles et le paiement en nature (céréales) pour d’autres.
Ces enseignants qui, pour la plupart, n’avaient pas de niveau, poursuit l’orateur, ont acquis une somme d’expérience dans la pratique.

Au regard de leur apport dans la hausse du taux brut de scolarisation, explique Ben Kattra, le Snec a, au cours de son congrès de 2005, demandé la transformation des écoles communautaires en écoles publiques, le maintien des enseignants à leurs postes. Tout en demandant leur formation continue sur la didactique des disciplines. Ainsi que leur intégration dans la Fonction publique des collectivités.

Fort de ce constat, poursuit notre interlocuteur, le Snec a demandé l’appui institutionnel de l’International de l’éducation, en partenariat avec Oxfam Novide, une ONG Hollandaise, et la Coalition malienne pour l’éducation pour tous afin de former les enseignants, dans un premier temps à Kayes, Bamako, Sikasso. Et dans un second temps, 3 000 enseignants dans la région de Ségou.

Au regard des efforts obtenus par le Snec, Oxfam et la Coalition, le gouvernement a accédé à la demande d’intégration des enseignants des écoles communautaires dans la Fonction publique des collectivités, en 2012. Cela, en guise de reconnaissance à ces milliers d’enseignants des écoles communautaires.

«Pendant que le Snec salue cette initiative de portée politique du gouvernement, notamment du ministre de l’Education, c’est en ce moment que certains agents du Département, dont nous taisons volontairement les noms, veulent en faire une récupération politique», regrette le Secrétaire général, Maouloud Ben Kattra. Par des méthodes peu orthodoxes, ajoute-il, ces derniers installent des cellules en faveur de leurs proches et de leurs alliés. «Le Snec s’insurge contre ces oiseaux de mauvais augure qui sèment la confusion et la confrontation entre les enseignants sur le terrain par des informations contradictoires visant à annuler la dernière décision de l’intégration des enseignants des écoles communautaires dans la Fonction publique des collectivités». Pour lui, ces responsables d’une autre époque veulent saboter le travail colossal que l’actuel ministre de l’Education nationale est en train de mener par des actions contraires à la politique du Département. Selon notre interlocuteur, cette structure de l’Education est dirigée par un directeur qui se croit tout permis. Le Tout en se disant serein, le Snec, par la voix de son Secrétaire général, appelle ses militants à la vigilance et n’entend pas céder d’un pouce ses acquis sociaux.

Oumar KONATE
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