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Soutien au radicalisme religieux : Le Président de Sabati 2012 accuse les politiques
Publié le lundi 29 fevrier 2016  |  Le Prétoire
Législatives
© aBamako.com par Dia
Législatives 2013 au Mali: Le Mouvement SABATI 2012 se forme
Bamako, le 29 Septembre 2013 au CICB. Le Mouvement SABATI 2012 a ouvert un atelier de formation à l`endroit de ses militants, sur le thème " Quel député pour un Mali nouveau ". La cérémonie a été présidée par son président , M. Moussa Boubacar BAH.




A l’initiative du Mouvement Sabati 2012, un colloque national sur le radicalisme religieux se tient du 27 au 29 février 2016 au Cicb. L’événement a pour thème : «lutte contre le radicalisme: quel rôle pour les structures religieuses».

Le terrorisme est un phénomène qui assaille le monde entier. Les terroristes, agissant au nom de l’Islam, une religion d’amour et de tolérance, intriguent le monde musulman. C’est pourquoi, le mouvement Sabati a organisé le présent colloque, regroupant plus de 60 associations musulmanes et de la société civile, pour clarifier les choses.

Dans son intervention, Moussa Boubacar Bah, président du mouvement Sabati 2012, rappellera que son mouvement a pour principaux objectifs : la culture de la paix et de la stabilité, la bonne gouvernance et la justice pour tous. Et la présente s’inscrit dans cet état d’esprit. Pour Moussa Boubacar Bah, les agissements des pseudos djihadistes sont contraires aux principes de l’Islam. L’envahissement de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye, ainsi que les attentats du 11 septembre 2011 aux USA ont marqué un tournant décisif dans l’organisation du phénomène du radicalisme armé.

La guerre contre Kadhafi a permis à certains groupes terroristes déjà installés au Sahel de se dresser en une véritable force militaire en accaparant les armes parachutées par l’Otan et l’arsenal militaire libyen après l’assassinat de Kadhafi. Le radicalisme religieux était resté une menace que nous voyons lointaine. C’est juste le 17 janvier 2012, date à laquelle le Mnla a attaqué le Mali, que la réalité du radicalisme armé s’est installée dans notre pays. Une situation qui interpelle tous. «Les puissances étrangères viennent tout détruire, prennent leurs bagages et laissent leur place au troubadour. Ce scénario, nous l’avons vu en Irak, caractérisé par le plus grand mensonge du siècle, les armes de destruction massive. Oui, nous l’avons vu, ce scénario, en Lybie, caractérisé par la haine et la vengeance contre un homme. Le radicalisme religieux n’est pas un cas isolé. Il suit un processus.

Un objectif bien précis. Il s’attaque aux musulmans, aux mosquées, aux vraies valeurs de l’Islam, c’est-à-dire la paix et la tolérance», a déclaré le président de Sabati. Partant, il s’indignera de l’image négative que les occupants du nord du Mali ont donnée de l’Islam. «L’Islam au Mali a toujours été une religion de paix, de tolérance et de dialogue, tel qu’il a été enseigné par le Prophète Mahomet (PSL). Il n’a jamais cautionné le radicalisme, la violence, encore moins le terrorisme. Il a toujours inscrit ses actions dans le cadre du respect de l’ordre républicain. C’est pourquoi, aucune association ou structure, et aucun responsable musulman n’a adhéré aux idéaux des envahisseurs radicaux durant leur 10 mois d’occupation des régions du nord du Mali. Le peuple du Mali, dans son ensemble, à commencer par les autorités religieuses islamiques, a salué l’intervention militaire de la France. Car l’arrivée de ces groupes fondamentalistes à Bamako était facile.

Non pas parce que nous n’avions pas d’armée, mais parce que la force de frappe de l’ennemi était d’autant plus puissante qu’aucune armée en situation de la nôtre ne pouvait y faire face», martèlera Moussa Boubacar Bah. Sur ce, il ajoutera que le rejet de toute forme de violence de la part des autorités religieuses du Mali ne fait aucun doute. Les lieux de culte religieux ont toujours servi de rempart contre le radicalisme religieux armé. Ainsi, ajoutera-t-il, les leaders religieux doivent être mis à contribution pour délégitimer le radicalisme religieux qui ne fait point honneur à l’Islam. Mieux, souligne M. Bah, cette rencontre permettra, entre autres, d’identifier les causes du radicalisme religieux, de conscientiser les gens sur les conséquences du radicalisme et d’identifier les couches vulnérables au phénomène.

Moussa Boubacar Bah s’en prend aux hommes politiques

Sans détour, le Président du mouvement Sabati 2012, Moussa Boubacar Bah, a critiqué les politiques pour leur soutien présumé au radicalisme religieux. Dans son intervention, il fut on ne peut plus explicite : «les politiques : maires, députés et autres sont ceux qui ont soutenu les radicaux. On ne doit pas avoir peur des religieux ou des leaders religieux, mais plutôt des politiciens. Les moquées maliennes sont devenues des remparts contre le terrorisme et toute menace contre le pays», a déclaré M. Bah.

Le radicalisme n’est pas que religieux, selon Mahamoud Dicko

Dans son intervention, le président du Haut conseil islamique du Mali, Imam Mahamoud Dicko, a salué cette initiative de Sabati 2012. Toutefois, il précisera qu’il aurait préféré le thème «lutte contre le radicalisme». Car, souligne-t-il, le radicalisme n’est pas que religieux. Il est aussi économique et politique. «Quand le radicalisme entre dans une action, il la ternit, c’est la sagesse qui l’embellit», indique-t-il. Mais, pourquoi le radicalisme aujourd’hui ? C’est la question que tout le monde doit se poser, a-t-il affirmé.

Car, précise-t-il, «il n’existe pas de religion radicale. C’est l’usage qu’on en fait qui peut la rendre radicale. Les causes de la radicalisation doivent être cherchées. On doit faire un diagnostic réel du phénomène». D’ores et déjà, l’Imam Dicko estime que le radicalisme est une question d’éducation et non religieuse. Il y a une crise de confiance entre les gens qui favorise le radicalisme. Pour lui, le monde ne doit pas être un monde de diktat. Pour Mahamoud Dicko, la gouvernance mondiale doit être revue, car personne ne se sent en sécurité aujourd’hui. «Le fait de refuser d’accepter la manière de vivre de l’autre, c’est aussi du radicalisme. Donc, il existe aussi le radicalisme politique», soulignera-t-il.

Oumar KONATE
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