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L’œil du Reporter : Bye Bye Minusma !
Publié le mercredi 2 mars 2016  |  Le Reporter
Mali
© Autre presse par DR
Mali : un camp de la Minusma pris pour cible par des tirs d’obus à Gao




À une guerre imposée, un accord pour la paix importé et signé à base de réconciliation et de pardon entre Maliens, pour le Mali. L’assistance mondiale comme réponse à cette crise au Mali qui s’exprime en sous-régional et international est de mise. Seulement, à la demande du Mali. Bienvenue donc à la Minusma, avec comme missions, entre autres, l’appui mondial au Mali pour sa stabilisation en déstabilisation permanente et à l’instauration d’un climat de paix pour son développement. Ce n’est peut-être pas bon de le dire, mais l’on voit bien que le Mali vit d’une dignité assistée.
Si, ce n’est pas un cas unique dans le monde, il reste que, pour le Mali, on observe bien un Etat dans un Etat. Oui, l’Etat malien coexiste avec l’Etat mondial au Mali : la Minusma. Avec un Représentant, plutôt un Président nommé comme il est de règle, un gouvernement regroupant d’experts, bien frappé sur celui du gouvernement du Mali. Ce, dans les domaines prioritaires : Experts en Sécurité et Défense, Experts en Gouvernance publique, Experts en Humanitaire et à la Solidarité, en Développement local, en Justice et en Protection des droits de la personne, en Promotion féminine, en Communication et NTIC…
L’Etat souverain, celui du Mali, face à l’Etat mondial, peine à s’affirmer. Au nom de l’hospitalité légendaire, si ce n’est de la faiblesse de l’Etat, ou alors du manque de leadership au sommet. Pendant que l’Etat mondial, sous son appellation Minusma au Mali, s’attèle bien à sa mission. Des contingents militaires au front, des actions de développement au bénéfice des communautés, de l’appui-conseil, de la création d’emploi. Il se dit que la Minusma recrute plus que la Fonction publique, du business et surtout de la communication. Un rendez-vous hebdomadaire avec la presse, une communication NTIC bien portée, une radio de paix et de réconciliation, un projet de télévision mondiale au Mali. L’Etat mondial est bien visible que l’Etat souverain, matérialisé par sa logistique au logo frappé UN.
La bonne information sur la sécurité nationale, sur des projets et sur les attaques sont de la Minusma au Mali. Alors que l’Etat souverain se démêle dans sa gouvernance publique à odeur de scandales. Chaque fois révélés par les opposants, traités chaque fois de hassidis. Que s’est-il passé pour que le Mali en arrive à être assistée dans sa dignité, dans sa souveraineté nationale ? Rien ou peu de chose, simplement de la violence à l’irresponsabilité de certains Maliens. Du pareil au même, car le résultat reste le même : faire tomber et maintenir le Mali dans leur bon vouloir au prix du sang et de la sueur d’autres Maliens.
Les premiers, partisans de la violence, se sont réveillés un beau jour pour transformer leur rêve en réalité. Diviser le Mali. La République de l’Azawad est née. À son avènement, des morts, des viols, du narcotrafic, avec en prime la venue et l’installation des jihadistes au Mali. Le pays est en insécurité, il s’effondre dans ses fondements. Un processus accéléré par un déficit de démocratie, un coup d’Etat débile et l’invasion du Mali par les seconds. Politiques, cadres, serviteurs de l’Etat et bien d’autres, plus intelligents, ils se servent du Mali, d’un pays en crise. Résultat : on tue au Mali et on tue le Mali. Un pays, une nation qui ne doit pas disparaître, selon les principes qui fondent le gouvernement mondial à travers l’ONU.
L’assistance mondiale est demandée et obtenue. Un appui à travers la Minusma qui s’allonge et se prolonge. Mais la présence de l’ONU ne se conjugue pas à la paix, au développement. Haïti, RD Congo, RCA et bien d’autres pays qui accueillent l’assistance mondiale, peinent à amorcer un processus de développement durable et humain. Cadence : cessez-le-feu violé, accords non respectés, ne dispose points de ristourne.
Elle ne constitue pas en tout cas un indicateur de croissance. On ne le dit pas assez, mais la présence de la logistique frappée au logo UN ne symbolise pas forcément un climat favorable aux investissements, à la réalisation de projets. Bref, elle n’incite pas à une ambiance de croissance. L’investissement sécurisé fuit un climat d’insécurité, même sous protection des faiseurs de paix de l’ONU.
Au Mali, cela n’inquiète personne. Oui, la guerre nous a été imposée, l’accord de paix importé, mais le danger sur l’avenir de nos enfants, sur le devenir de notre pays, suite à l’assistance prolongée de la Minusma, peut être évité. En cela, deux facteurs. Le premier réside dans ce courage public à dire à la Minusma, bye-bye. Ce qui sera sans dommage, étant donné que le pays est redevenu respectable, suite au paiement de sa cotisation à l’ONU.
Le second facteur est de croire en nous-mêmes. En se remémorant que «dans quel contexte que ce soit, le Mali ou le Malien a su puiser dans ses valeurs ancestrales pour recoudre le tissu social et retrouver l’entente et la fraternité séculaires très caractéristiques de sa culture». L’expression, «Kasigidia : vivre en harmonie», est malienne. Alors, ensemble, disons bye-bye à la Minusma et œuvrons ensemble à «Sigi kadia».
Mais, en pleine quarantaine de notre maman, la chère Patrie, décès constaté le 15 mai et confirmé le 20 juin 2015 à Bamako, on voit bien que les comportements et autres agissements sont aux antipodes des vertus de «Sigi ka dia». L’accord pour la paix peine à se matérialiser. Pourtant, il le faut. Simple vœu d’un autre hassidi, qui ne voit pas l’Azawad sur la carte du Mali, qui pense bien que le pouvoir se partage.
Piètre journaliste, non recruté par la Minusma, qui voudrait nous voir galérer comme lui. Un de ceux qui ne comprendra jamais que l’accord pour la paix, taillé à la paix et à la réconciliation nationale, constitue un fonds de commerce, une réponse au chômage national, sous-régional et international, un support de visibilité social et politique. Et que sa mise en œuvre dément cette croyance qui veut que de l’œuf, on ne peut avoir que des omelettes et des poussins. Il est vrai que celui qui l’a dit, n’est pas vivant. Hé, oui !
Békaye DEMBELE
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