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La région de Mopti dans l’impasse
Publié le mercredi 2 mars 2016  |  Le Canard de la Venise




Après la mort subite du tourisme, c’est la mort douce de l’économie locale
L’accord a été signé depuis juin 2015, même des sous accords sont signés entre certains protagonistes cousins parce qu’ils n’ont pas confiance à la mise en œuvre de l’accord principal. Des forces de défenses multidimensionnelles sont déployées dans la région de Mopti jusque dans les petits villages. Mais hélas, les résultats sont invisibles, car l’économie locale de la région de Mopti, basée sur l’agriculture, la pêche, l’élevage et le petit commerce est en train de s’écrouler au vu et au su du gouvernement malien. Première destination du tourisme au Mali, la région de Mopti paye de l’argent pour aller voir des touristes blancs, certains tremblent quand ils voient un blanc dans leur village pour ne pas les confondre avec les autres peaux et barbes blanches.
Hier c’était des attaques isolées çà et là, mais aujourd’hui ce sont des coupeurs de route qui égorgent les autorités locales et les commerçants des foires villageoises. Les grandes foires internationales existent dans la région de Mopti, surtout du côté du Burkina Faso : La foire de Diallassagou qui dépasse en chiffre d’affaire beaucoup de marchés de beaucoup de chefs-lieux de cercle du Sud du Mali à plus forte raison ceux du Nord ; la foire de Koulogo encore dans le cercle de Bankass, le grand marché de divers de Douna-pen dont le maire a été fusillé à bout portant ; de l’autre côté de Dinangourou-Monodoro, ils n’ont rien à envier aux marchés de certains quartiers de Bamako. Mais dans ces derniers temps, les commerçants ne peuvent plus voyager avec plus de cinquante mille francs CFA sur eux car il n y a pas de système bancaire pour soutenir les échanges, le troc a disparu avec les naufrages culturels. La région de Mopti est donc cernée par les extrémistes de tous les côtés. Au nord, Hombori, confiné dans la ville et Douentza ne se remet pas encore des assassinats, à Tombouctou, on commence à cibler les leaders locaux, à Ténenkou et Youwarou, les fonctionnaires ne répondent pas à l’appel, à Djenné, l’esprit malin de Amadou Kouffa plane dans tout le Macina, Bankass, malgré les patrouilles des forces de défense malienne et de la Minusma, les villages ne dorment plus bien ; à Koro c’est la débandade, même avec des bruits de seaux au bord du puits ; et la boucle se boucle encore à Douentza avec Konna, la martyre.
Dans tout ça, que font le gouvernement et la Minusma pour cette région ? Beaucoup de chose selon eux : des discours, des patrouilles opposées à l’ennemi, le lancement des transferts des compétences en matière de tourisme sans réelles stratégies de transferts des ressources, en un mot, on se déplace sans bouger, donc, du sur place ! Le festival des dogon à Bamako a défié les hésitations du gouvernement. Ils ont démontré que si les touristes ne viennent pas à eux, le tourisme peut venir aux touristes. Mais hélas, la production des produits touristiques ne peut pas perdurer si l’économie locale reste menacée par des attaques çà et là.
Comment faire pour sortir de cet engrainage d’insécurité dans la région de Mopti ? La réponse est surtout de faire appel aux populations et l’organisation d’une sécurité basée sur la confiance et le renseignement. Il s’agira de faire un débat sur l’insécurité dans tous les cercles de la région en vue de déterminer des stratégies locales. Ensuite, dans une méthode non intellectualiste, aller vers un forum régional sur la paix, pas comme ça se déroule avec la Commission Vérité, Justice et réconciliation par formalité, mais dans une approche systémique qui fait appel aux vrais connaisseurs des conflits intercommunautaires et des attitudes face à l’ennemi invisible. Il ne faut pas, non plus, tout attendre de l’Etat pour sa propre sécurité, mais essayer de donner des moyens possibles aux niveaux locaux avec des structures souvent locales, comme les associations des ressortissants, l’association des anciens élus locaux à créer dans chaque cercle, etc. Le seul défi lié au fonctionnement de ces structures locales est leur politisation politicienne.
Je ne suis pas un militaire, mais pour le moment, il n’y a aucune armée qui a gagné la guerre contre le terrorisme, donc ne perdons pas le temps avec l’armée pour vaincre ce dernier. L’éducation et la lutte contre les inégalités et les injustices sont les seules moyens efficaces contre le terrorisme.
D’ailleurs avec la régionalisation, la sécurité et l’aménagement du territoires sont les priorités dans la construction de la paix. Il ne s’agit pas donc de chipoter les concepts mais de me mettre au travail de recherche d’actions à tous les niveaux ; mettre en cause nos anciennes méthodes de réflexion causale ; puiser dans nos valeurs culturelles (il ne s’agit de faire que de festivals), etc.
Le Mali, comme les autres pays africains cherche un Président panafricain capable de mettre en cause nos méthodes dites modernes sans bavure.
L’heure de la résistance démocratiquement africaine a sonné, « naan laara, an saara ».

SDF
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