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L`attaque d`In Amenas fait ressurgir le cauchemar de la guerre civile
Publié le mardi 22 janvier 2013  |  AFP




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ALGER - L'Algérie a voulu tourner la page de la guerre civile contre l'islamisme par la réconciliation nationale, mais l'attaque spectaculaire contre un complexe gazier du Sahara menée par un groupe radical commandé par des Algériens venus de l'extérieur, a réveillé le cauchemar.

"Le terrorisme ne passera pas", affirmait lundi le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal lors d'une conférence de presse, sa première depuis sa nomination il y a près de cinq mois.

Il entendait rassurer, notamment ses compatriotes qui avaient suivi heure par heure cette attaque, accompagnée d'une prise d'otages de quatre jours, contre l'un des poumons de l'économie algérienne: une première dans ce pays.

Menée par des islamistes lourdement armés de six pays (Egypte, Mali,
Tunisie, Niger, Mauritanie et du Canada), l'opération n'en avait pas moins été
dirigée par un Algérien, agissant sous les ordres d'un autre Algérien: Mokhtar
Belmokhtar avait chargé Mohamed Amine Benchenab, alias Aboubakr El Masri, de
cette attaque qui aurait été organisée au Mali il y a deux mois.

Benchenab, tué par les forces spéciales, dirigeait un "Mouvement du Sahara
pour la justice islamique", soutenu par Belmokhtar et un autre Algérien,
Abdelhamid Abou Zeid, tous deux dans la mouvance d'Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi), selon des sources officielles. Ils avaient créé des cellules
que la sûreté nationale avait réussi, en 2011, à démanteler.

Selon Mohamed Mokaddem, un expert du terrorisme régional auteur de
plusieurs ouvrages bien documentés, Benchenab "représentait un mouvement
sécessionniste qui n'a pas d'importance mais il s'était transformé en 2007 en
organisation terroriste exploitant la souffrance des Algériens du Sahara".

Algérie "déversoir des violences" ?

Chafic Mesbah, un expert militaire algérien, souligne que "l'opinion
publique algérienne a peur de voir l'Algérie devenir un déversoir de la
violence".

Il y a une technique de guerre qui consiste à chercher une cible ailleurs,
In Amenas par exemple, quand il y a concentration de l'offensive en un point,
souligne-t-il. En l'occurence l'offensive des armées française et malienne au
Mali frontalier.

"C'est une guerre qui va durer très longtemps", prédit cet observateur.
L'Algérie n'y échappera pas, confirme M. Mokaddem. "Les organisations
terroristes veulent transformer le désert algérien en une zone d'activités et
de repli s'ils sont sous forte pression au Mali".

"Il faut rester très vigilant", a averti lundi M. Sellal.

Quelque 200.000 personnes ont péri lors de la guerre civile lancée en 1992
après l'interruption du processus électoral qui promettait la victoire aux
islamistes. Mais l'armée algérienne avaient réussi à pousser hors du
territoire les chefs islamistes les plus sanguinaires.

Malgré une paix relative née en 2006 de la réconciliation nationale, à
l'initiative du président Abdelaziz Bouteflika qui offrait l'amnistie à des
islamistes repentis, des actes terroristes spectaculaires et meurtriers se
sont poursuivis.

Les attentats suicide ont alors été introduits en Algérie par le chef
d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel. Le premier, un double attentat en avril 2007
contre le palais du gouvernement et le siège de la police de l'est algérois, a
fait 20 morts et 222 blessés.

Le tout, agrémenté de multiples prises d'otages notamment, dont la plus
spectaculaire a été le rapt de 35 touristes étrangers dans le sud, libérés
ensuite contre rançons en 2003.

Depuis le début de la crise malienne en mars, au moins deux attentats ont
été commis par un mouvement s'affirmant dissident d'Aqmi, le Mujao (Mouvement
pour le Jihad et l'unicité en Afrique de l'Ouest) à Tamanrasset (1.800 km au
sud d'Alger) et Ouargla (environ un millier de km d'Alger). Ils avaient été
dirigés contre des centres des forces de sécurité réputés ultra-protégés, tout
comme celui de mercredi à In Amenas.

Les groupes impliqués sont tous de la nébuleuse d'Aqmi opérant dans le nord
du Mali.

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