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Journée internationale de la femme : Il faut encore déblayer le terrain pour l’émergence des Maliennes
Publié le lundi 7 mars 2016  |  Le Prétoire
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier de validation de l`avant-projet de décret d`application de la loi instituant la promotion du genre
Bamako, le 11 février 2016 à l`hôtel Mandé. L`Institut National Démocratique (NDI) et le Ministère de la Promotion de la Femme, de l`Enfant et de la Famille en soutien au Réseau des Femmes Parlementaires (REFEP), ont organisé l`atelier de validation de l`avant-projet de décret d`application de la loi n 2015-052 du 18 décembre instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l`accès aux fonctions nominatives et électives.




Demain 08 mars 2016, le Mali, à l’instar du reste du monde, va célébrer la journée internationale de la femme sous le thème : « Egalité Genre et autonomisation de la femme». Il s’agira pour les 51% de la population malienne de se faire entendre, dresser le bilan des années écoulées et poser les jalons d’une réelle émergence du genre.
La journée du 08 mars, décrétée par les Nations Unies comme la journée internationale de la femme, est l’occasion de dresser le bilan des réalisations en faveur de l’épanouissement et l’émergence de la femme. Elle est propice pour souligner les insuffisances et inviter les populations au changement en faveur de la promotion des femmes.
La commémoration est également une aubaine pour encourager et récompenser les mérites de certaines femmes pour leur apport en faveur de la promotion de leurs paires. La place et le rôle des femmes sont prépondérants au Mali, quand on sait que sur les 14,5 millions d’habitants, les femmes représentent 51%, et plus des 70% d’entre elles vivent en milieu rural. Selon nos décideurs, la priorité est accordée à la promotion de la femme avec l’adoption, le 24 novembre 2010, de la Politique nationale genre (PNG), sans oublier que le gouvernement s’est engagé pour la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Rappelons que le PNG du Mali s’intéresse au renforcement de la capacité économique des femmes, la reconnaissance de la contribution des femmes au développement économique par l’insertion des femmes aux circuits et à l’accès égal aux opportunités économiques, l’emploi et aux facteurs de production. En vue de réduire les inégalités et les disparités entre les femmes et les hommes, le gouvernement a pensé alors à la promotion des femmes dans tous les secteurs de développement, conformément aux objectifs de développement, à l’horizon 2030.
Selon le PNG du Mali, l’investissement dans l’autonomisation économique des femmes est l’une des voies les plus sûres pour l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive. Car les femmes, quelles que soient leurs entreprises, apportent une contribution dans les exploitations agricoles, au sein de leurs familles à travers le travail rémunéré.
Cependant, les femmes sont confrontées à certaines discriminations basées sur le genre, qui les condamnent parfois à des emplois précaires et mal rémunérés. La différenciation homme-femme est flagrante devant les chiffres criards qui démontrent la sous-représentativité des femmes dans les instances de décisions. L’Assemblée nationale, faut-il le rappeler, comporte seulement 14 femmes sur 147 députés, soit moins de 10%. Pire, le gouvernement ne contient que 6 femmes sur les 33 membres qui le composent.
Toujours selon l’étude d’ONU-Femme au Mali, les femmes représentent seulement 30% des agents de la Fonction publique. Il est constaté 15,8% de taux de chômage chez les femmes, contre 5, 4% chez les hommes. Outre ces insuffisances freinant la promotion de la femme, les femmes sont confrontées aux difficultés d’accès au crédit agricole. En effet, seuls 9, 3% des femmes chefs d’exploitation ont accès à au crédit, contre un financement de 22, 3% chez les hommes agriculteurs.
Même si les femmes sont plus présentes en milieu rural, elles connaissent au quotidien des difficultés liées à l’encadrement, à l’accès à la terre et aux semences améliorées, sans oublier les engrais chimiques, etc. Malgré leur forte implication dans les activités agricoles, les exploitations gérées par les femmes occupent de petites superficies, 54% ont moins d’un hectare, contre 17% des hommes. Dans d’autres domaines de développement, d’énormes défis demeurent pour prétendre au plein épanouissement des femmes au Mali, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation, en plus de la violence basée sur le genre.
Toutefois, rappelons que l’édition de 2016 de la journée internationale de la femme se déroule dans un cadre singulier, compte tenu de la situation sécuritaire dans laquelle notre pays se trouve. Ce qui d’ailleurs a amené les décideurs à lancer un appel à l’unité nationale pour la sauvegarde de la paix, de la sécurité et de l’émergence de la nation.
Aussi, à travers cette célébration, le département de tutelle renouvelle-t-il son engagement pour la résolution de l’épineuse problématique de la promotion des femmes dans notre pays, dans le sens de la mise en œuvre des ODD (Objectifs de Développement Durable). Les femmes vont, une fois de plus, échanger sur les progrès réalisés, informer et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur la situation de la femme au Mali et inciter les partenaires techniques et financiers à accompagner les projets et programmes en vue de permettre l’autonomisation des femmes du Mali.
Khadydiatou SANOGO

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