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AMAP : Vers une « ethnicisation » de la Communication ?
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Le Point




Si les dés sont pipés à l’ORTM avec la nomination programmée de Sidiki N’Fa Konaté comme nouveau D.G., ils le seraient aussi à l’Agence malienne de presse et publicité, où est attendue presque avec certitude la nomination de B. Touré, actuel Rédacteur en chef du quotidien national L’Essor, comme nouveau patron. Les deux nominations auraient dû intervenir mercredi dernier en conseil des ministres, mais elles devraient finalement intervenir à la faveur de sa prochaine session, c’est-à-dire la semaine prochaine, s’il n’y a pas chamboulement de programme, comme un voyage présidentiel par exemple. Bref, sauf coup de théâtre.
Nous avions déjà attiré l’attention sur ce dossier, expliquant que, face à la difficulté (éthique) de nommer sa propre épouse, Fatoumata Maïga (L’Essor), Choguel a pu s’incliner devant le choix de celle-ci porté sur le sieur B. Touré, famille oblige.
L’ascension du sieur Touré est pour le moins atypique. Arrivé il y a peu (relativement à beaucoup d’autres cadres) du secteur privé (Les Echos précisément, mais en passant par un concours d’entrée à la Fonction publique) et avec un diplôme inférieur ou au mieux égal à ceux de ses prédécesseurs, B. Touré a vite gravi les échelons.
A la grande incompréhension des autres journalistes, qui ne s’expliquaient pas une telle injustice et se demandaient en quoi le nouveau venu serait-il meilleur à eux. Il sera nommé Directeur de l’Agence, puis Rédacteur en chef de L’Essor, poste qu’il occupe depuis un peu plus d’un an. Sauf retournement fâcheux de situations voire un miracle, il devrait occuper dès la semaine prochaine le fauteuil de Directeur Général de l’AMAP. Comme on dit, « Aux âmes bien nées… ».
B. Touré fait partie, selon nos sources, des trois noms retenus pour le dernier round, à savoir Abdoulaye Traoré et Allassane Souleymane.
Pourquoi parle-t-on d’ « ethnicisation » ?
Si les calculs de nos analystes se confirmaient, à défaut de Bréhima Touré, Choguel Kokala Maïga devrait se rabattre sur Allassane Souleymane, également de la « Famille » sinon de la Communauté.
Abdoulaye Traoré a déjà été Directeur de l’Agence à l’AMAP. Il avait été ensuite nommé Conseiller à la communication à la présidence de la République par Alpha O. Konaré, mais il avait décliné l’offre. Préférant s’aventurer quelque peu, semble-t-il, dans le monde plus libre des ONG. Il a donc décroché depuis longtemps et sauf coup de piston politique (ne pouvant compter sur la faveur communautariste ou le critère familial), il a peu de chance de souper au « fakoye ». Ce n’est pas tout.
Le D.G. sortant de l’AMAP (qui fait valoir ses droits à la retraite) s’appelle Cheick Oumar Maïga. Certains confrères, dit-on, ont ainsi pu bénéficier de certains privilèges au nom du communautarisme, du seul fait de leur patronyme ou de leur appartenance à la même « culture familiale ».
Tout dernièrement, Choguel a nommé Check Oumar Maïga (dit Gilbert) comme Secrétaire Général de son département, avec à ses côtés Allassane Souleymane (surnommé pendant quelque temps ‘’le journaliste putschiste’’ parce qu’il avait accompagné dans son aventure la Bande à Amadou Aya Sanogo, notamment à l’Administration Territoriale aux côtés de la Matière Grise des Putschistes, général Moussa Sinko Coulibaly ; c’est d’ailleurs curieux qu’Allassane Souleymane, qui n’a jamais travaillé à l’AMAP, se retrouve à ce stade de la compétition, damant le pion à des candidats qui auraient pu se croire favoris…) et Gamer Dicko, Conseiller technique, ex Fait-diversier de L’Essor et Chargé de mission à l’Administration Territoriale ; lui aussi est visiblement de ‘’la Famille’’.
La liste est loin d’être exhaustive. Si l’on ajoute à tout cela le fait que la Haute Autorité de la Communication (HAC) est présidée par un membre de la même ‘’Grande famille’’ qui en compte bien d’autres, on ne peut que donner raison à ceux qui pensent que les considérations communautaristes ou ethniques, en plus de celles religieuses, gagnent de plus en plus du terrain dans notre pays, déjà fragilisé par une crise politico-sécuritaire et religieuse. Alors attention ! Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on aborde un sujet aussi sensible, mais comme on dit, ‘’mieux vaut prévenir que…’’. Nous devons tout faire pour ‘’ne pas réveiller la bête qui dort en chacun d’entre nous’’.
Le peuple n’est jamais dupe, il observe tout. Signalons que même au sommet de l’Etat, on ignore parfois délibérément le critère de compétences. Au profit d’autres considérations… Au nom de l’équilibre des institutions, de l’équilibre sociopolitique, de l’équilibre tout court.
La Rédaction
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