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Le Président de l’Association des résidents de l’ACI-2000 : – « On ne peut pas me condamner sur la base d’une décision illégale » – « Nous voulons que l’Etat du Mali respecte ses engagements » – « Nous sommes prêts à attaquer l’ACI devant le Vérificateur Général »
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Le challenger




Le Président de l’Association des Résidents de l’ACI 2000 (AR-ACI 2000), Diouly Birahima Sidibé, était face à la presse, le 4 mars dernier au siège de l’association. Il était entouré de Modibo Dembélé et Alassane Abba Traoré, membres de l’association.

Plusieurs points ont été abordés par le Président de l’AR-ACI 2000 au cours de cette rencontre avec les hommes de media. Sur la présentation de la zone, il dira que les titres fonciers n°1339 et 1071 de Bamako datent du 16 décembre 1946 et du 11 août 1932. Par mandat en date du 30 mars 1994, le Ministère des Finances et du Commerce a confié la gestion des parcelles issues du morcellement de ces TF à l’Agence de Cessions Immobilières – ACI. Selon Diouly Birahima Sidibé, c’est le Gouvernement de la République qui a pris la décision souveraine de faire de l’ancienne zone aéroportuaire la vitrine de la ville de Bamako. « Tout ce qui est posé comme acte doit être vendu aux enchères », a-t-il expliqué. L’Association, a fait savoir son président, a été créée par les résidents depuis 2010. L’une de ses missions est la sauvegarde des patrimoines fonciers de l’ACI 2000. « Nous ne défendons que l’intérêt général. Nous voulons que les gens respectent leur engagement », a déclaré Diouly Birahima Sidibé.

Abordant le point relatif à l’impact des décisions du maire du District de Bamako Adama Sangaré, sur la zone ACI 2000, il dira que « le foncier est devenu une mafia et que l’Etat est totalement absent. Comment peut-on faire des notifications sur un titre foncier ?», s’interroge-t-il. Selon lui, en violation des lois de la République, le maire Adama Sangaré a pris des décisions pour attribuer des parcelles à des particuliers sur une place publique. Parmi les bénéficiaires de ces décisions que le Maire Adama Sangaré a annulées sur instruction du Ministre du logement, des affaires foncières et de l’urbanisme de l’époque, David Sagara, figure un certain Cheickna Hamala Samassa. Ce dernier a engagé une bataille judiciaire contre le Président de l’AR-2000 et veut obtenir du tribunal de grande instance de la commune IV du District de Bamako la condamnation de Diouly Sidibé pour le paiement de la somme de 4 millions de nos francs pour cessation de troubles. Le Président de l’Association s’indigne et interpelle la justice. « Ce sont des parcelles virtuelles qui n’existent nulle part. On va se battre pour annuler ces décisions. Ces spéculateurs fonciers savent que c’est un système, une mafia qui est protégée par les lois de la République. On ne peut pas me condamner sur la base du faux », a-t- souligné.

La Présidence de la République s’en mêle

Le nouveau projet de morcellement des équipements collectifs par la Société ACI a été aussi évoqué par le conférencier. « Comme elle a vendu tout, la société ACI veut vendre nos équipements. La société ACI est déficitaire. Elle n’a pas d’argent. Elle veut vendre ces parcelles et nous distraire avec quelques aménagements», a-t-il lancé. Selon lui, au total, la société mise sur 50 parcelles dont le coût est le 110 millions par parcelle.

S’agissant de l’attribution de deux marchés dans la zone ACI à des opérateurs économiques, le Président de l’AR-2000 dénonce la procédure. « Ce n’est pas fait dans la transparence. Le Maire et ses adjoints nous ont menti. Nous avons suspendu toute collaboration avec la Mairie. Si l’ACI veut changer la vocation des équipements, elle nous trouvera devant les tribunaux. Nous voulons que l’Etat du Mali dans sa souveraineté respecte ses engagements. Nous sommes prêts à attaquer l’ACI devant le Vérificateur Général ». A en croire son président, l’Association a écrit à plusieurs institutions dont la Présidence, la Primature, etc. Dans une correspondance en date du 02 mars 2016, le Secrétaire Général de la Présidence a répondu que le dossier a été envoyé au Ministère des domaines de l’Etat pour traitement.

Selon Alassane Abba Traoré, les espaces verts constituent les poumons de la ville. Les gens sont venus s’installer à l’ACI 2000 avec l’espoir d’un cadre de vie meilleure. C’est une tricherie de morceler les espaces verts. Pour lui, on ne peut pas condamner quelqu’un sur la base d’une décision illégale. Pour Modibo Dembélé, l’impunité est devenue une institution camouflée au Mali. « C’est une situation qui met tout le pays en ruine », a-t-il affirmé.

L’Association demande à l’Etat de mettre en place une structure chargée de gérer les équipements de l’ACI.

Nous reviendrons sur le conflit entre Samassa et les résidents de l’ACI 2000.

Chiaka Doumbia
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