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IBK à mi-mandat : Que reste-t-il de son engagement, «Le Mali d’abord, pour l’Honneur du Mali et pour le Bonheur des maliens » 30 mois après ?
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Infosept
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Nous nous en rappelons encore comme si c’était hier, de la prestation de serment du nouveau président de la République élu à plus de 77%, le 04 Septembre 2013 devant une foule en effervescence au CICB. Ce jour a été le coup d’envoi du mandat d’IBK pour redonner confiance aux maliens traumatisés par les soubresauts de la crise politico-sécuritaire consécutive au coup d’Etat militaire de Kati et à l’occupation des 2/3 du territoire national. Trente mois après cette cérémonie de prestation, beaucoup de maliens s’interrogent et à juste raison sur le « Kankélintigui » qu’ils ont connu ? Va-t-il enfin faire son introspection et son check-up total à mi-mandat et essayer de redresser la barre lourdement tordue ? Saura-t-il lire la grande frustration et la colère légitime des nombreux maliens qui lui ont préférés aux autres candidats en lice en 2013 et apporter les correctifs nécessaires ?

C’est sous une pluie battante qu’a eu lieu le 04 Septembre 2013 la cérémonie de prestation de serment du président de la République Ibrahim Boubacar Keita au Centre International des Conférences de Bamako. Ce jour, le cœur des maliens à l’unisson, a vibré d’espérance et de confiance. Mais 30 mois après, c’est la désillusion totale. Jamais dans l’histoire de notre démocratie naissante aucun Président n’a été élu dans une liesse aussi populaire avec autant d’espoir qu’IBK en 2013. Mais jamais également aucun président n’aura été aussi, autant décrié dans sa gestion et battu le record de la mal gouvernance en deux ans qu’IBK. Que de chemins parcourus, que d’espoirs déçus, que d’aspirations non satisfaites, que de promesses non tenues. Le héros d’hier est-il en train de devenir un tigre en papier ? Ses slogans, « le Mali d’abord, pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des maliens », qui avaient séduit plus d’un ne sont-ils pas en train de produire l’effet boomerang ? Va-t-il continuer sur la même lancée en restant sourd aux différents cris d’alerte et même de détresse de son peuple qui dans sa grande majorité pense qu’il peut, doit et va mieux faire avant la fin de son mandat ? Sait-il que cette accalmie, s’il en existe d’ailleurs, sur le front social n’est que de courte durée et que le malaise social est à un niveau alarmant ? « Le Président le plus bien élu», s’il ne change pas d’ici à un an, risque d’être surpris dans les urnes, car son bilan est largement en deçà du grand espoir que son peuple fonde encore en lui, à tort ou à raison. Pour l’instant, son bilan ne semble se résumer qu’à une corruption généralisée, à l’immixtion très dangereuse de la famille présidentielle dans les affaires publiques dont la première conséquence est la nomination à des postes de responsabilité des cadres qui ont contribué à la chute du Mali et qui n’ont pas la compétence qu’ils occupent. Celui qui avait promis de censurer aucune compétence, s’avisera-t-il à temps ? Ces cadres véreux dont il fait aujourd’hui la promotion sont ceux-là même qui ont pillé le Mali et sont prêts à tout pour rester dans les bonnes grâces du pouvoir. Ils sont même capables de trahir leurs formations politiques pour préserver leurs avantages. Le Bilan, c’est aussi le retour fracassant de l’ancien régime UDPM dans les affaires, reléguant ainsi au second plan le mouvement démocratique au profit des amis du « nouveau républicain » de Moussa Traoré. Le 26 Mars approche, que dirons-nous à nos martyrs ? Vivement donc cette prise de conscience pour renverser la tendance afin d’espérer avoir la confiance des maliens.

Youssouf Sissoko



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