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International

Leçon de géopolitique : Le rôle de la Libye, des Etats-Unis et du Qatar dans la crise malienne
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Infosept




L’on ne cessera jamais de souligner la dimension éminemment internationale de la Crise malienne. Des enjeux géostratégiques justifient largement cet état de fait. C’est le cas de la France dont nous avons souligné, dans notre précédente publication, sa promptitude et sa très salutaire intervention militaire au Mali, par l’opération Serval. Mais, en intervenant au Mali, elle sauvegardait avant tout « ses réserves énergétiques » d’uranium au Niger voisin. Parce que si le Mali tout entier tombait sous le joug des terroristes extrémistes, c’est tout EDF qui en pâtirait et avec elle, un ménage français sur deux dont dit-on les ampoules sont allumées par l’énergie nucléaire à partir de l’Uranium du Niger. D’autres intérêts français que l’on pourrait qualifier de géoéconomiques étaient également en jeu. Des sociétés comme Total, Bolloré logistiques ou encore Orange auraient pu, tout simplement, fermer. Ce qui serait une perte énorme pour la France en cette période mondiale de vache maigre. Sur le plan sécuritaire, selon certains spécialistes, le risque que des expéditions meurtrières décollent du territoire nord malien avec pour cible des villes européennes aurait été réel si le dernier verrou du pouvoir convalescent de Bamako, à l’époque, tombait. Par Serval, notons-le, l’objectif était aussi de défendre les populations françaises, de Paris à Marseille, et même de celles de l’UE. Quid du rôle de la Libye, des Etats-Unis et du Qatar dans la crise malienne ?

La Libye de Kadhafi
Il est de notoriété publique qu’il existait au sein de l’Armée de la grande Jamahiriya, une légion d’élites composée de touareg originaires du Mali. Avec la chute de Mouammar Kadhafi et suivant la stratégie de M. Sarkozy, ils furent formatés à retourner au Mali en traversant d’autres pays, nombreux et surtout puissamment armés. Les principaux camps militaires de la Libye s’étant transformés en une armurerie à ciel ouvert. Ces combattants de la légion touarègue de Kadhafi passèrent plus d’une vingtaine d’années hors du Mali et ne maitrisaient autres métiers que le maniement des armes à feu. Ne connaissant rien des souffrances des maliens, il n’était pas surprenant de voir ces libyens « malianisés » à dessein imposer le sang et le martyre au Mali.
Les Etats-Unis d’Amérique
Le gendarme du monde est toujours présent dans toutes les crises qui secouent la planète. La CIA, le Pentagone et l’US Army ont bien œuvré dans l’ombre dans la crise malienne. Tout le monde se souvient du soutien logistique des USA aux troupes françaises au tout début de Serval. C’est à partir du renseignement américain que SERVAL a été autant une réussite.
Le Qatar
Cet Emirat du Golfe, qui tente depuis un moment d’asseoir son hégémonie géopolitique dans les pays musulmans à travers sa manne pétrolière, peut être aussi cité parmi les protagonistes de la crise malienne. Il a longtemps été soupçonné d’entretenir des liens étroits avec les groupuscules armés du nord malien. Et le Croissant Rouge qatari (CRQ) qui y œuvrait était sans cesse critiqué pour son manque de vocation humanitaire envers les populations locales. A la Conférence des donateurs de Bruxelles, le richissime Emirat n’avait pu offrir au Mali que 1, 35 millions d’euros. Comme s’il ne faisait que « rembourser » au prorata de la somme dépensée par l’ONG CRQ pour la prise en charge humanitaire au nord malien. Autant dire, que l’Emirat n’aurait rien octroyé au Mali. Un argument de plus qui renforce les tenants de la thèse du double jeu qatari dans le dossier malien.

Ahmed M. Thiam
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