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Université des Sciences sociales et de gestion: bras de fer autour de la gestion de l’UFP
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Info Matin




Après un calme précaire à l’Institut universitaire de gestion (IUG) de l’Université de sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB), qui n’a duré que quelques mois, rien ne va plus entre le corps professoral de cet institut et le Rectorat de ladite université. En cause, la gestion de l’Unité de formation et de production, (UFP), (cours du soir) ; ainsi que le non payement des arriérés d’heures supplémentaires et de frais de surveillance des examens au titre des années universitaires, respectivement de 2013-2014 et de 2014-2015. Face à ce qu’ils appellent blocage de la situation, les enseignants observent, depuis le 8 mars dernier, une grève illimitée. Qu’est-ce que l’UFP et comment en sommes-nous arrivés là ?

Le corps professoral de l’IUG, représenté par son Comité syndical du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche (SNESUP) a animé, hier mercredi, une conférence de presse, dans un hôtel de la place, pour expliquer les motifs de son débrayage.
La conférence était animée par le secrétaire général du comité syndicat, Waly Badji Sissoko, en présence des secrétaires aux revendications, Boubou Doucouré ; à l’organisation, Tiéauni Sako, Ibrahim Koné de l’information ainsi que M. Allassane Sidibé.
Selon M. Sidibé, leur syndicat avait observé une grève de 48 heures, le 24 février 2016 et de 72 heures, le 1er, 2 et 3 mars 2016.
Depuis le 8 mars, le mot d’ordre de grève illimitée a été lancé et est largement suivi, s’est réjoui le responsable syndical.
Les revendications sont au nombre de 7 points : révision de l’article 2 du contrat autorisant les contractuels à donner 12 heures en cours de soir ; le payement immédiat et intégral des heures supplémentaires de cours au titre du 2e semestre (S2, S4) de l’année universitaire 2013-2014 ; le payement immédiat et intégral des frais de surveillance, de correction et de secrétariat du 1er semestre (S1, S3, S5) de l’année universitaire 2014-2015 ; le payement immédiat et intégral du reliquat (38,07 %) des heures supplémentaires de cours au titre du 2e Semestre de l’année 2014-2015 ; le payement immédiat et intégral des frais de surveillance, de correction et de secrétariat au titre du 2e semestre (S2, S4) de l’année universitaire 2014-2015 et enfin la mise en place immédiate d’une commission de relecture des textes régissant l’UFP.

L’UFP, une création des enseignants et pour les enseignants
Ces doléances, selon le secrétaire à l’information, peuvent être regroupées en trois points : le Contrat des vacataires au niveau de l’UFP, les arriérés et les textes de l’UFP.
Selon le syndicaliste, sur les contrats, le syndicat n’a rien contre les propositions de l’administration de l’IUG à laquelle, elle n’a nullement l’intention de se substituer.
D’ailleurs, lorsque la direction a proposé de donner des contrats à des vacataires, l’initiative a été saluée par les enseignants qui n’y voyaient aucun inconvénient, a expliqué M. Sidibé.
Cependant, les enseignants ont vite compris que derrière la décision de l’administration de recruter des vacataires en lieu et place des heures supplémentaires des permanents, se cachait une volonté manifeste d’exclure complètement ces derniers de leur initiative. Et pour cause, l’UFP qui forme les professionnels en mode, cours du soir, est une initiative des enseignants et pour eux. Par conséquent, ils ne peuvent en aucunement être en marge de cette initiative.
De quoi s’agit-il réellement ?
En effet, à l’origine, l’idée de l’UFP, qui est venue à la suite d’une mission canadienne dans notre pays, dans les années 2000, dans le domaine de l’enseignement supérieur, avait pour objectif d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants du secteur, a expliqué Boubou Doucouré, secrétaires aux revendications. En effet, à côté de l’enseignement public, qui est par essence laïc et gratuit, selon la Constitution malienne, il s’agissait de mettre en place une initiative payante qui permettrait de faire payer des cours à des professionnels qui en exprimaient le besoin, en échange de rémunération, a fait savoir M. Doucouré. Donc, à côté des cours normaux donnés aux étudiants, il était également question d’organiser des cours du soir (privés) pour des particuliers. Ainsi, les enseignants qui donnent ces cours devaient être obligatoirement des permanents et non des contractuels. Ces derniers temps, voyant que l’initiative rapporte gros, certains «dinosaures de l’administration » sont dans une logique de détournement de la vocation de l’UFP pour des intérêts inavoués, a fait constater le secrétaire aux revendications.
«Dans cette logique, ils veulent recruter progressivement des vacataires qui vont occuper le terrain et qui finiront par pousser à la sortie les enseignants permanents, à l’origine de l’initiative», s’est défendu le conférencier. «Cela ne marche pas», martèle-t-on dans le milieu.

Surexploitation des contractuels
«L’UFP est créée par les enseignants et pour eux. Nous comprenons le jeu subtil orchestré par l’administration. Nous ne tomberons pas dans le piège. Nous sommes prêts à tout pour sauver notre initiative », a averti M. Doucouré.

Les 6 contractuels recrutés par l’administration font l’objet de surexploitation de la part de cette dernière, a souligné le secrétaire général. En effet, ces enseignants vacataires qui exercent 12 heures de service par semaine, ce qui fait 48 heures par mois, ne sont payés qu’à moins de 120 000 FCFA/mois. Et pourtant, sur la base du tarif normal, l’heure supplémentaire est payée à 10 000 FCFA, a raisonné le conférencier. Sans être un mathématicien, sur cette base légale, ces vacataires doivent gagner 480 000 FCFA au lieu de 120 000 FCFA. Où vont les reliquats de ces rémunérations, s’interrogent les syndicalistes ?
Au regard de nombreuses anomalies de cette nature, le point relatif au texte (nouveau) forcé par l’administration de l’IUG sur la gestion de l’UFP reste une pomme de discorde, non moins importante par rapport à cette grève. Sur ce point, les enseignants sont catégoriques : «L’UFP n’est pas une création de l’État comme on veut le faire croire, mais plutôt celle des enseignants de l’IUG. Si elle était une création de l’État, il aurait orienté des étudiants qui seraient immatriculés au Rectorat et ils disposeraient des cartes d’étudiants. Ils auraient été candidats réguliers aux évaluations et non le contraire (candidats libres). Ils se seraient acquittés des frais d’inscription s’élevant à 5000 FCFA et non des frais de formation. Enfin, il est à retenir qu’aucun agent de l’État n’a été affecté dans cette structure pour la simple raison qu’elle n’est pas une création de l’État », a expliqué M. Sissoko. Pour qui, «classer l’UFP dans le domaine de l’enseignement public est plus qu’une erreur, mais une violation de la Constitution de la part de l’administration de l’UIG et du rectorat », a déclaré le secrétaire général.
Car l’Art. 18 de la Constitution stipule : «Tout citoyen a droit à l’instruction. L’enseignement public est obligatoire, gratuit et laïc. L’enseignement privé est reconnu et s’exerce dans les conditions définies par la loi ». Donc, l’UFP ne peut être une structure publique et faire payer les frais de formation par les auditeurs, contrairement aux étudiants réguliers qui ne payent que les frais d’inscription.
Pour ce qui concerne les points 2, 3, 4, 5 et 6 relatifs aux arriérés, selon les conférenciers, ils ont fait l’objet de consensus lors de la conciliation. Ainsi, les enseignants ont accepté, sur recommandation de la Commission de conciliation, d’attendre la proposition du ministre qui a promis de prendre attache avec son homologue de l’Economie et des finances pour chercher les 62 millions de FCFA afin de liquider ces arriérés.

Immixtion du Rectorat dans la gestion d’une structure privée ?
Le secrétaire général de SNESUP a relevé que l’ancienne gestion, celle qui a prévalu jusqu’en 2014 à l’UFP, donnait entière satisfaction ; Mais depuis l’implication du Rectorat dans la gestion, c’est le désordre total qui s’est installé.
«Nous avons assisté à un retard chronique dans le paiement des horaires des cours du soir, un retard chronique dans le paiement des frais liés aux tâches des examens, un retard chronique dans le paiement des indemnités et primes. Ainsi, depuis janvier 2016, il n’y a eu aucun payement de frais de rémunération de cours, alors que dans l’ancienne gestion, les gens étaient payés au plus tard le deuxième ou le troisième jour du mois », dit-il.
Les syndicalistes s’interrogent désormais pourquoi tout ça, alors que le Rectorat gagne dans ce système (cours du soir) plus de 120 millions de FCFA/an. Car sur chaque inscription, 50 000 FCFA lui est rétrocédé en guise de frais de location des locaux établissements du rectorat qui abritent les cours. Et pourtant, les mêmes syndicalistes estiment que c’est seulement à Bamako où les cours du soir se déroulent dans les locaux publics. Sinon, dans les régions, cela n’est pas le cas.
À suivre

Par Sidi Dao
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