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Belmokhtar met l’Afrique de l’Ouest sous pression
Publié le lundi 14 mars 2016  |  Mondafrique.com
Aqmi
© Autre presse par DR
Aqmi




Après Bamako et Ouagadougou c’est au tour de Grand-Bassam, ville balnéaire à quarante kilomètres d’Abidjan à être touchée par une attaque commanditée par Al-Qaïda et Al-Mourabitoune, le groupe du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar, dit le Borgne. Avec le même objectif et le même mode opératoire : jouer sur l’effet de surprise et cibler des lieux où les attaques peuvent tuer le maximum de personnes.

Un fléau qui n’est pas prêt d’être stoppé. « Pour nous, la question n’est pas de savoir s’il va frapper, témoigne un ministre ouest-africain de l’Intérieur. Mais plutôt où et quand ? ». Résultat, à Dakar, Niamey, Nouakchott, N’Djamena, les autorités ont renforcé la sécurité autour des grands hôtels et des autres sites sensibles, notamment les écoles, les restaurants et autres lieux publics fréquentés par les ressortissants occidentaux. La vigilance a aussi été renforcée dans les aéroports et aux frontières terrestres.

Mesures dérisoires

Mais toutes ces mesures paraissent un peu dérisoires face au rouleau compresseur du groupe Al-Mourabitoune de Belmokhtar. Comme l’explique le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem, auteur de Le Ben Laden du Sahara, « l’émir algérien » a su préserver ses forces pendant l’opération Serval lancée en janvier 2014 au Mali, en évitant toute confrontation directe avec les forces françaises. Il a également réussi à déjouer les assauts répétés de l’opération française Barkhane contre les groupes djihadistes au Sahel.

Son mouvement s’est même renforcé avec l’arrivée dans ses rangs des dissidents du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), autre groupe terroristes très actif dans la région. C’est cela qui explique la capacité de Al-Mourabitoune à relever les défis opérationnels et logistiques que posent des attaques spectaculaires comme celle de In Amenas, en Algérie, en janvier 2013, celles d’Agadez et Arlit au Niger en mai 2013 puis plus récemment les raids djihadistes contre l’Hôtel Radisson Blu de Bamako en novembre 2015 (22 morts) et Le Splendid Hôtel à Ouagadougou le 16 janvier 2016 (30 morts).



La réponse collective, seule alternative

Ce n’est pas faire insulte aux pays de la sous-région que de dire qu’aucun d’entre eux pris isolément ne pourra résister au rouleau compresseur de Belmokhtar. On en a d’ailleurs eu la preuve évidente avec les événements puisqu’à Agadez en 2013, à Bamako en 2015 et à Ouagadougou le 16 janvier 2016, les forces de défense et de sécurité nationales ont dû être appuyées par des renforts des forces françaises. Lesquelles étaient heureusement pré-positionnées dans la région.

Il faut pourtant envisager de sortir de cette dépendance envers l’ancienne puissance coloniale et construire des capacités nationales, à défaut régionales, de réponse aux défis posés par la menace terroriste. Un tel changement de stratégie passe d’abord par la mutualisation des moyens humains et financiers des Etats ouest-africains pour mieux répondre à cette menace. Il passe également par le partage des renseignements, la surveillance commune des frontières à travers des patrouilles mixtes, etc. Un premier pas dans ce sens vient d’être accompli avec la création du G-5 Sahel, organisation commune basée à Nouakchott qui regroupe : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Reste que la coopération sécuritaire entre les Etats avance péniblement alors même que la menace terroriste, elle, est pressante. Mieux vaut donc préparer une réponse collective maintenant pour ne pas avoir à pleurer d’autres Grand-Bassam.

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