PARIS - Le député UMP des Yvelines, Henri Guaino, a
souhaité mercredi que l'intervention militaire française au Mali "ne soit pas
pour la France d'aujourd'hui ce que l'expédition de Suez (en 1956) avait été
pour la France de Guy Mollet", alors chef du gouvernement.
Invité de "Questions d'Info" LCP/FranceInfo/LeMonde/AFP, l'ancien
conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Elysée a dit que "lorsque le pays
est en guerre (...) avec des milliers de soldats français qui sont sur le
terrain, qui risquent leur vie, le devoir de la nation est d'être unie
derrière" eux.
Pour lui, la question de la pertinence de l'opération Serval déclenchée le
11 janvier ne pourra être posée que "quand il y aura moins de danger pour nos
troupes". "De toute façon, a-t-il dit, dans 4 mois il y aura un débat au
parlement, c'est la constitution qui le prévoit (car) on ne peut pas engager
la France indéfiniment sans l'accord du parlement".
Comme on lui demandait s'il mettrait alors "des conditions à son soutien",
M. Guaino a répondu: "Le problème est de porter un jugement sur ce qu'il se
passe, d'évaluer les risques (...) Quand on fait la guerre, il y a beaucoup de
risques".
"Le président de la République a pris des risques (...), des risques qu'on
prend toujours quand on fait la guerre. Il avait des informations que moi je
n'ai pas, que nous, nous n'avons pas. Je ne sais pas quelle était exactement
la nature de la menace qui pesait sur Bamako. Lui le sait. Le moment venu,
tout sera mis sur la table", a-t-il poursuivi.
"Je ne souhaite qu'une chose, c'est que cette guerre, cet engagement
français ne soit pas pour la France d'aujourd'hui ce que l'expédition de Suez
avait été pour la France de Guy Mollet".
Henri Guaino compare souvent François Hollande à Guy Mollet, une des
figures socialistes de la IVe République, considérée par ce gaulliste comme la
République des partis. "C'est Guy Mollet depuis qu'il a été élu aux primaires"
PS pour la présidentielle, a dit M. Guaino.
Quant à une comparaison entre Suez et le Mali, il a répondu: "nous verrons.
Est-ce que le Mali ce sera l'avènement d'un François Hollande président enfin
de la Ve République, ou est-ce que ce sera la preuve qu'il est un président de
la IVe République? Pour l'instant ce débat n'a pas lieu d'être aujourd'hui".
