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Amadou Haya Sanogo : Un Capitaine, vendeur d’illusions
Publié le lundi 21 mars 2016  |  L’aube
Capitaine
© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo




Demain mardi 22 Mars, consacre le 4ème anniversaire du putsch le plus débile de l’histoire du Mali. Ce jour, en 2012, la soldatesque s’emparait du pouvoir à la veille de la présidentielle. La suite est connue.
Autant le 26 Mars est un motif de fierté pour l’ensemble des maliens, autant le 22 Mars, traduit la tristesse et l’amertume. Et pourtant, ces deux dates ont été marquées par des coups d’Etat. Un crime imprescriptible selon notre loi fondamentale du 25 février 1992. Alors en quoi un coup d’Etat est-il plus valable qu’un autre ? Le premier, celui du 26 Mars, intervient à la suite de 23 ans de dictature (même si des renégats veulent nous faire croire le contraire en publiant « Le Mali sous Moussa Traoré ») et d’une demande collective. Ce coup d’Etat là, libérait le peuple d’un joug.

Or, celui du 22 Mars, aussi inattendu que stupide, est intervenu à la veille d’une élection présidentielle alors que personne ne s’y attendait. Des énergumènes armés de kalachs, avec à leur tête un pitoyable personnage, ont cru bon de mettre fin au processus démocratique sans raison valable. S’ils avaient leur raison, celle de laver l’affront subi par les forces armées et de sécurité au nord. Des soldats, qui malgré tout, ont opposé une rude résistance aux terroristes et aux rebelles.

Le coup d’Etat de Sanogo et ses compagnons a précipité le Mali dans le gouffre. Tout le contraire du 26 mars 1991 où la nation, debout comme un seul homme, chantait en chœur la liberté. Les putschistes, mal inspirés, ont fini par livrer notre pays, voire sa partie septentrionale, à une horde de terroristes et de bandits armés. L’armée malienne a perdu du terrain par des replis « stratégiques » et des fuites organisées. Les trois régions du nord du Mali ont été occupées.

C’était une première en République du Mali. Il ne pouvait en être autrement. Car ceux qui ont pris le pouvoir, n’ont pas tardé à montrer leur vrai visage : détournement de biens publics, harcèlement d’honorables gens, le luxe insolent (consommation abusive d’alcool…), vol et chantage, des opérations foncières douteuses. On a vite compris que ce « machin » n’irait pas loin. Sinon comment comprendre qu’au lendemain du putsch, que des putschistes soient tentés de se procurer de force des passeports diplomatiques pour fuir le pays ?

Les illusions données par Sanogo à ses supporters ont vite disparu. Petit à petit, les groupuscules qui défilaient au soir sur notre petit écran, qui s’invitaient dans nos salons, ont mis la queue entre les jambes pour disparaitre tout confus. Ils venaient d’être abusés ? Celui qu’ils considéraient comme un héros, s’est avéré être un zéro.

Abouba Fofana
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