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Haute Cour de Justice : Qu’en est-il de la plainte contre ATT ?
Publié le lundi 21 mars 2016  |  L’aube
Amadou
© Autre presse
Amadou Toumani Toure
Le président déchu du mali




La plainte du BIPREM contre le Président Ibrahim Boubacar Keita, déposée le 1er mars 2016, au-delà des émules faites çà et là, a eu le mérite de prouver au moins une chose: que la Haute Cour de Justice peut rapidement statuer sur une plainte. Tout dépend de la tête du client, pardon du sujet.

Saisie le 1er mars 2016 par une association dénommée le BIPREM, pour une plainte contre le Président de la République, la Haute cour de Justice, aussi rapide que Ussain Bolt, a, en moins de 10 jours, rendu son verdict. Elle ne s’est pas contentée de rejeter simplement la plainte, elle l’a même qualifiée de tract, et a classé l’affaire sans suite, non sans en informer l’opinion nationale et internationale.

Et pourtant, depuis décembre 2013, une plainte officielle du gouvernement, est déposée contre ATT devant la même cour, pour haute trahison. A la date d’aujourd’hui, cette plainte n’a pas connu son épilogue. Deux poids deux mesures? Sans doute !



Une commission ad hoc dirigée par l’honorable Bréhima Béridogo, avec comme rapporteur l’honorable Abdoul Kassoum Touré, après audition de plusieurs personnes, a déposé depuis le 26 février 2015, ses conclusions sensées rester secrètes, mais qui se sont retrouvées dans la presse et sur internet. Ces conclusions disent en substance, qu’il n’y avait pas de preuves matérielles suffisantes pour décider de l’inculpation du soldat de la démocratie. Le plus dur du travail étant déjà fait, qu’attend donc la Haute Cour de Justice, après plus d’une année, pour vider ce dossier, et libérer par la même occasion, le gouvernement et le peuple maliens, afin d’accélérer la réconciliation des cœurs et des esprits.

Veut-elle voir ATT rester en dehors du Mali jusqu’au-delà des élections de 2018, afin d’empêcher que sa présence n’influence sur celles-ci? Pas d’inquiétudes pour cela, car il ne se mêlera plus de politique. Et Dieu a déjà choisi le prochain président du Mali pour 2018, que ce soit l’actuel président ou un autre. Rien ne pourra s’y opposer.

Au moment où la main est tendue aux rebelles qui ont pourtant semé la terreur dans notre pays ; au moment où certains parlent même de dialoguer avec Iyad Ag Aly, celui-là même qui signe régulièrement des actes terroristes commis à longueur de journée dans le nord du Mali, je me demande ce qu’a bien pu faire de plus grave qu’eux, le général ATT, pour ne pas connaitre l’épilogue de la plainte formulée à son encontre. Que la cour rende son verdict….S’il est coupable, ce dont je doute, après lecture du « Rapport Béridogo », que cela soit prouvé et qu’il soit condamné. Si par contre il est innocent, qu’il revienne chez lui au Mali et continue à jouer sa partition dans la réconciliation nationale.

Qu’on le veuille ou non, le Président ATT, sans parti pris, a été un président bâtisseur, même s’il a commis en tant qu’humain des erreurs. Qui n’en commettrait pas? Je ne reviendrai pas sur la liste exhaustive de ses réalisations, mais ce dont je suis sûr, c’est que les bénédictions silencieuses de tous ces retraités dont les pensions sont passées de trimestrielles à mensuelles, grâce à son initiative, ne resteront pas vaines, inch Allah.

Messieurs de la Haute Cour, à vos marques à défaut du record du Jamaïcain Bolt, que vous ne pourrez plus atteindre dans ce dossier, essayer au moins celui du marathonien éthiopien, Haïlé Guébré Sélassié.

Kalifa Gadiaga

Professeur d’Enseignement Secondaire

Columbus Ohio – USA

(NB : Le titre est de la rédaction)
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