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Malgré le financement du forum de Kidal à 200 millions et une loi au forceps sur les administrations intérimaires des régions du nord : Kidal s’éloigne du Mali à nouveau
Publié le mardi 22 mars 2016  |  le temoin
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali




Le conclave avec le chef de l’Etat à Koulouba, dans le sillage notamment de la 7è session de la Réunion du Comité de Suivi de l’Accord, était perçu par nombre d’observateurs comme la fumée de calumet devant sonner le retour de Kidal dans l’escarcelle de Bamako. Car, en plus d’avoir été sanctionnée par d’avancées théoriques et des indices encourageants de dénouement, ladite retrouvaille a été également marquée par une volonté pour le moins apparente des groupes armés de lâcher du lest sur le verrou de la 8 ème région. En atteste d’ailleurs leur consentement à la convergence massive d’officiels maliens vers la capitale des Ifoghas, dans le cadre notamment du Forum annoncé pour ce 27 Mars, sous l’égide du chef du Gouvernement en personne.
Entouré de flou artistique, selon toute évidence, les tenants et aboutissants de l’événement étaient à peine perceptibles, pas plus que n’étaient visibles les signaux d’une quelconque organisation matérielle. Toutefois, teneur symbolique oblige, les hautes autorités maliennes ont consenti sur les maigres moyens du trésor public la bagatelle de 200 millions francs CFA ayant sans doute servi à entretenir le confort de gourous agissant au nom des redoutables groupes armés – dont la nuisance n’est plus nuancée par une loyauté à l’Etat ou une quelconque appartenance au séparatisme depuis leur rencontre d’Anéfis avec l’onction financière du gouvernement maliens pour 150 millions en son temps.
Nonobstant ces appels du pied de Bamako, les attentes et espoirs suscités par le forum risquent de s’écrouler comme château de cartes, et pour cause. De sources concordantes, en effet, la convergence nationale annoncée à coups de battage médiatique est redevenue si aléatoire que le Premier ministre, initialement très enthousiaste, se trouve désormais dans une logique de renoncement au voyage de Kidal. Un revirement qui s’explique apparemment par une prudence due aux difficultés d’assurer la sécurité dans la zone, mais avec en toile de fond une versatilité manifeste des autres protagonistes de l’Accord beaucoup plus intéressés par les moyens d’organisation du forum que par sa finalité. Un revirement aussi spectaculaire ne peut avoir pour conséquence logique que de faire s’envoler les attentes d’un retour de l’administration qui alimentent l’espoir d’un exercice de souveraineté du Mali sur la région de Kidal.
L’impasse sur le Forum encore fictif du 27 Mars n’est point l’unique manifestation du mur de glace qui éloigne cette contrée de la capitale malienne. Considéré naguère encore comme un progrès significatif dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l’avènement des administrations intérimaires est brusquement devenu un motif de discorde entre le Gouvernement et les groupes armés. Leur différend sur la question est apparu notamment dans la foulée de la procédure législative en rapport avec les modifications que l’Exécutif veut apporter au Code des collectivités pour l’adapter au nouveau schéma institutionnel contenu dans les dispositions du document issu du processus d’Alger.
Après en avoir eux-mêmes élaboré les avant-projets de texte, les groupes armés se sont illustrés par un autre revirement ayant consisté à remettre en cause sa prise en compte dans un arsenal législatif déjà existant. Ils exigent, en clair, que la question des administrations intérimaires des régions du Nord soit traitée dans un dispositif distinct.
En le faisant clairement savoir à la ‘’Commission administration’’ de la représentation nationale, les parties prenantes armées de l’Accord auront pour le moins suscité une méfiance, une perplexité chez les tendances majoritaires de l’Assemblée, lesquels jugent désormais inutile l’adoption d’un projet de loi sans les effets escomptés : l’adhésion de ceux-là pour qui il a été taillé sur mesure. Par conséquent, en lieu et place du vote attendu et pour lequel la session parlementaire extraordinaire a été prorogée, un renvoi du texte est plus plausible, «pour donner le temps au groupes rebelles et au gouvernement d’aplanir leur différend », a confié un député de la majorité sous le couvert de l’anonymat.
En attendant, le processus de normalisation des rapports avec Kidal va devoir souffrir des retards qui vont en découler, au grand dam des objectifs de cantonnement des combattant et de leurs désarmements groupes, de retour de l’administration et de l’armée, bref, d’une réduction de la distance qui continue de séparer la 8 ème région du reste du Mali.

AK
Source: Le Témoin
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