Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Région
Article
Région

Kidal : ke dalle ?
Publié le mercredi 23 mars 2016  |  Le Canard Déchaîné
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali




Après avoir empoché les 400 millions CFA, nécessaires à l’organisation du Forum de Kidal, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) s’apprêterait à remettre aux calendes grecques cette rencontre, censée baliser le terrain pour le retour de l’administration dans l’Adrar des Ifoghas.

Pour la énième fois, le gouvernement malien est sur le point de se faire ridiculiser par un groupuscule de narcotrafiquants, qui a pris les populations en otage depuis quatre ans, dans le but évident de satisfaire ses petits intérêts, aux dépens de ceux du plus grand nombre.

Privées d’eau, de soins de santé, de produits alimentaires, d’école pour la scolarisation des enfants….., les populations de Kidal attendaient beaucoup de ce forum. Dont l’objectif est de discuter du retour de l’administration sur le terrain ; mais aussi, des projets de développement pour le redécollage économique de cette région, éprouvée par la crise.



Prévu du 27 au 30 mars prochains, dans la capitale de l’Adrar, ce forum a été initié par les groupes armés, eux-mêmes, pour, d’une part, sceller la réconciliation nationale. Et, d’autre part, mettre fin au calvaire des populations au bord de la famine. Financé par le gouvernement, son budget est estimé à 400 millions CFA. Selon ses initiateurs, il devra être présidé par le Premier ministre, en présence des membres du gouvernement et d’un détachement des forces armées et de sécurité.

Mais quelle ne fût la déception des 15 millions CFA ? Après avoir empoché les 400 millions CFA, la CMA rejette la présence des membres du gouvernement sur le sol kidalois. Au mépris de l’accord de paix et du processus de réconciliation, soutenu par la communauté internationale.

Selon les faucons de la CMA, ce forum ne concerne, désormais, que les groupes armés. Plus grave, précisent-ils, les officiels maliens n’y seront pas invités. Et, pire, leur sécurité ne sera pas garantie. Cette énième volte-face de la CMA, au mépris du processus en cours, suscite colère et indignation au sein de la population.



Trop c’est…. troc !



Participant à une rencontre communautaire à Douentza, le ministre de la Réconciliation Nationale, Mr Zahabi Ould Sidi Mohamed a réagi, face aux déclarations, pour le moins, contadictoires de la CMA sur l’organisation de ce forum : « le gouvernement n’ira pas à Kidal, tant que tout le Mali n’y sera pas », aurait-il déclaré. Du moins, si l’on en croit notre confrère « L’indépendant », qui a rapporté ces propos.

Pour les populations maliennes, qui voyaient dans ce forum la fin de la prise d’otage de leurs concitoyens de Kidal, cette énième volte-face de la CMA n’est pas acceptable. Il traduit, selon elles, le manque de sérieux de ses leaders ; mais aussi, leur indifférence face aux souffrances que vivent les populations de la région depuis bientôt quatre ans. Après avoir annoncé, à grands renforts de publicité, la nécessité de ce forum et ses répercussions sur le quotidien des populations, la CMA s’apprêterait à remettre aux calendes grecques ce forum. Après avoir empoché les 400 millions CFA censés financer son organisation.

Il est temps, grand temps, pour le président de la République de faire preuve de fermeté, face à cette poignée de narcotrafiquants, qui continue de mettre en péril le retour de la paix dans notre pays. A l’instar du GATIA (Groupe d’Autodéfense Imghad et Alliés), entré à Kidal en dépit des vaines menaces de la CMA (qui perdu ses moyens militaires lors de ses deux derniers affrontements avec le GATIA à Ménaka), qui n’a, désormais, que sa « bouche » pour guerroyer, les autorités maliennes doivent profiter de cet énième revirement de ses leaders pour entrer à Kidal. Par la force, au besoin.

C’est à cette condition, et cette condition seulement, que le Mali avec, à sa tête IBK, retrouvera sa respectabilité sur les plans, national, sous régional, africain et international. On ne peut faire des œufs, sans casser des omelettes ! Pardon, on ne peut faire des omelettes, sans concasser des œufs !

Oumar Babi
Commentaires