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Corridor routier Abidjan-Bamako: plus de 150 camions Maliens bloqués à la frontière
Publié le jeudi 24 mars 2016  |  Info Matin
Accident
© aBamako.com par as
Accident d`un gros porteur sur la route de Kati.
14/08/2012. Kati.




Ça dure depuis des semaines : plusieurs centaines de transporteurs maliens en provenance du port d’Abidjan sont bloqués à la frontière entre les deux pays, principalement à la ville frontalière ivoirienne de Pogo. Si la polémique enfle, côté camionneurs, sur les raisons liées à cet état de fait paralysant pour l’activité économique, l’on pointe déjà du doigt sur l’inobservation d’une réglementation de l’UEMOA en la matière. Que font alors les autorités maliennes pour désamorcer la crise ?

Pogo, ville frontière ivoirienne, dernier passage routier vers le Mali, est la localité où depuis plusieurs semaines, s’entassent, dans une atmosphère de tollé, plusieurs centaines de transporteurs maliens, en provenance du port d’Abidjan. Ayant traversé tout le territoire ivoirien, via le port d’Abidjan à partir duquel ils ont fait le plein des charges des marchandises (il y en a de toutes sortes), les transporteurs maliens, une fois à Pogo, pour accomplir les dernières formalités d’usage, sont aussitôt relégués.
Et pour cause ? Au passage du pont-bascule, ils ne passent pas évidemment. Difficulté ? Les charges de marchandises, déclarées sur ce pont-bascule, sont nettement plus importantes que celles initialement instruites par les autorités portuaires. Il est donc bien évident que les transporteurs maliens soient stationnés au niveau de ce corridor routier pour des questions de surcharge, voire de fraude, et de pénalité. En dépit de la polémique, née de la différence d’approche sur ces questions, selon qu’il s’agit des autorités frontalières ou des camionneurs, il est certain que c’est une réglementation de l’UEMOA qui est visée.
En fait, présentement, les différents corridors routiers dans l’espace UEMOA sont réglementés par un texte qui prévoit textuellement une pénalité de trois cent mille francs (300.000 FCFA), pour tout véhiculé surchargé. Dans le même temps, une tolérance de 500 kg est prévue entre le tonnage déclaré et les tonnages de contrôle aux différents ponts-bascules. En vue de prévenir tout dérape, lié à cette situation, il nous est revenu de constater que les autorités ivoiriennes, en tenant compte de l’extrême sensibilité de la crise, ont dépêché sur les lieux de nombreuses personnalités concernées par la gestion du flux commercial, notamment le patron de la douane ivoirienne, qui n’a pas tardé à s’enquérir de la situation.
A l’évidence, il est bien indiqué, dans ce dossier, que la part de la douane, c’est de connaître le pourquoi de la surcharge, cause du blocage des transporteurs sur le corridor routier, éventuellement, dit-on dans les milieux des opérateurs privés, de saisir la marchandise, s’il s’agit d’une fraude découverte. En tout état de cause, s’agissant des relations commerciales entre deux États, qui entretiennent annuellement un flux commercial impressionnant, comme le Mali et la Côte d’Ivoire, il est de bon ton qu’en pareille conjoncture économique, les différentes autorités concernées puissent rapidement se concerter en vue de décrisper la tension. Histoire d’empêcher toute paralysie sur le corridor routier entre les deux pays.
Si les autorités ivoiriennes, pour l’essentiel, ont rallié la zone de tension, à l’annonce du phénomène de plus en plus récurrent, selon certains observateurs, les autorités maliennes, elles, n’ont pas été très visibles sur le terrain. Et c’est justement là où le bât blesse : les chauffeurs maliens ne reçoivent pas suffisamment de sensibilisation du côté des responsables nationaux en vue d’un nécessaire changement de comportement vis-à-vis de la réglementation en la matière. Ces derniers sont toujours pris au piège de certaines mauvaises pratiques sur le corridor routier et lorsqu’il s’agit de parer au plus pressé, comme ce fut le cas de cette nouvelle tension sur le corridor Abidjan-Bamako, les autorités concernées brillent par leur absence. C’est du moins, le principal reproche des camionneurs maliens à l’endroit des autorités nationales. D’ailleurs, apprend-on, face à ce silence des autorités concernées, les transporteurs maliens, bloqués à Pogo, ont rallié à pied la ville frontalière malienne, Zégoua, pour manifester contre la situation et dénoncer ce qu’ils ont qualifié le « tarif exorbitant » pratiqué par les autorités frontalières ivoiriennes.
Face à la situation, on apprend que certains véhicules se sont acquittés de l’amende préconisée et ont dû quitter la zone de tension avec beaucoup de ressentiment ; certains d’entre eux menacent, à en croire les sources, d’abandonner purement et simplement ce corridor routier. Ce qui est sûr, c’est que certains observateurs sérieux avertissent déjà qu’à l’avenir, les meilleures solutions à préconiser, pour prévenir ce genre de tension et d’empêcher tout blocage de l’activité économique, c’est d’identifier le tonnage supplémentaire, les décharger et les mettre à la disposition de la douane frontalière. Il importe également, côté malien, que les autorités concernées mettent l’accent sur la sensibilisation en vue d’arriver à un changement de comportement vis-à-vis des transporteurs. Cela est d’autant nécessaire que les autorités portuaires ivoiriennes estiment que le corridor aménagé, avec ponts-bascules, est soumis à la réglementation de l’UEMOA, prévoyant une pénalité de trois cent mille francs CFA (300.000 FCFA), en cas de dépassement du poids déclaré et manifesté, comme tel.

Sékouba Samaké
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