Et Si l’Etat optait pour négocier avec Iyad Ag Ghali !

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Publié le jeudi 24 mars 2016 | CARREFOUR

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Iyad Ag Ghali

La plupart des hommes politiques et leaders religieux semblent avoir raison pour qu’une négociation soit engagée avec Iyad le principal chef d’ANSAR DINE au Nord du Mali. Cette vision pacifique écartée par le régime d’IBK constitue un socle pour la résolution de la crise du Nord avec un espoir de retrouver une paix durable tant attendue par les maliens en ce qui concerne les zones du Nord.
Souvenons-nous qu’en 2013, Iyad aurait joué un rôle dans les négociations pour la libération de quatre otages Français enlevés à Arlit dans le Nord du Niger en 2010.

On se rappelle également qu’en mai 2012, une délégation du Haut Conseil Islamique du Mali (HCI) partie de Bamako s’est rendue dans le Nord du Mali pour engager des négociations avec Iyad Ag Ghali ; négociations qui ont abouti à la libération sans rançons de plus de 160 militaires de l’armée régulière qui étaient faits prisonniers dans le Nord du pays.

S’il fut le premier à déclencher la rébellion Touareg des années 90, il n’en demeure pas moins qu’il fut le premier à prêcher la paix.

La France, l’Allemagne (qui lui a même offert un véhicule en 2003), l’Autriche, la suisse et bien d’autres pays occidentaux ont tous « supplié » Iyad dans les années passées afin qu’il joue aux médiateurs pour faire libérer des mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique(AQMI), leurs ressortissants pris en otages.

Pourquoi nos autorités ne veulent-elles pas maintenant franchir le pas en négociant avec Iyad dans la quête d’une paix définitive ? Lors de la grande réunion de clarification entre le MNLA et ANSAR DINE après la prise de Tessalit par le MNLA, Iyad avait pris le devant en assenant des vérités en ces termes : « Moi, je ne suis pas pour l’indépendance. C’est la charia que je veux pour mon peuple ».

Si l’on tient compte de ces allégations « iyadiennes », peut-on penser alors que le forum prévu à Kidal est un forum pour la réconciliation et la paix et contre les velléités de partition du pays.

Iyad est anti-européen. Il l’a fait savoir plus d’une fois. C’est pourquoi nos dirigeants sont contre toute négociation avec Iyad, car la France n’en veut pas. Et cela pourrait mettre fin à leur politique d’exploitation des ressources minières du Nord que la France a convoité depuis l’indépendance. Iyad voit à travers ces activités la volonté de la France à vouloir à nouveau coloniser le Mali pour piller ses richesses à savoir : l’or, le cuivre, l’uranium et l’eau potable…

L’assassinat non élucidé des deux journalistes français Ghislaine DUPONT et Claude VERLON le 2 novembre 2013 est-il lié à cette découverte ? Faudrait-il penser à une complicité tacite entre IBK et la France pour piller nos ressources dans cette zone ? L’avenir nous le dira.

Alassane TRAORE