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Spécial 26 Mars : Mme Sy Kadiatou Sow : « Il faut corriger les insuffisances et avancer»
Publié le vendredi 25 mars 2016  |  L’Essor
Conférence-débat
© aBamako.com par Dia
Conférence-débat : " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali"
Bamako, le 09 Novembre 2013. A l`occasion de la célébration de son 23 ème anniversaire, l’Association "Alliance pour la démocratie au Mali" (A.DE.MA) a tenu ce jour, une conférence-débat sur le thème: " Rôle de la CEDEAO dans la gestion de la crise politique et sécuritaire au Mali". c`était à la maison de la presse, et a été animée par Monsieur Toure Cheaka Aboudou, Représentant résident de la CEDEAO au Mali . photo: Mme sy Kadiatou SOW, Président de l`Association ADEMA




Je pense qu’il reste un certain nombre de choses importantes de l’esprit du 26 Mars 1991. La première des choses est que désormais la souveraineté appartient au peuple. Aujourd’hui, la très grande majorité des Maliens rejette la prise du pouvoir par les armes. La conquête du pouvoir se fait désormais par les urnes. Cela est très important. Avec le temps, on oublie que cela était une conquête essentielle. Aujourd’hui, les Maliens savent qu’il n’y a pas d’homme providentiel. Que ce sont eux qui décident. La deuxième chose est l’une des aspirations importantes et profondes des populations à l’époque : les gens voulaient participer à la gestion de leurs affaires au niveau national comme au niveau local. Aujourd’hui, la décentralisation est une réalité au Mali malgré les difficultés qu’il y a encore. C’est normal. On s’y attendait. Des collectivités territoriales ont été créées. Les communes disposent de leur Plan de développement économique, social et culturel. Et ça fonctionne assez bien dans l’ensemble même s’il y a encore beaucoup de choses à faire. La troisième chose est qu’il y a un formidable essor de la vie associative. Ce n’est pas à négliger parce que ce n’était pas évident à l’époque. Aujourd’hui, cette floraison d’associations est visible dans tous les secteurs d’activités de notre pays : économique, social, culturel… Toute chose qui a permis aux uns et aux autres de se regrouper, de se mettre ensemble pour obtenir de meilleures conditions de vie, de travail, etc. En ce qui concerne les femmes et les jeunes, il y a eu pas mal d’avancées dans ces domaines là. Il y a eu également suffisamment de progrès en matière de libertés d’expression, d’opinion. Aujourd’hui grâce à ces libertés, rien ne passe inaperçu dans le pays. Les gens ont conquis le droit de s’indigner et ne s’en privent pas. Quand ils ont des choses à dire, ils le disent. C’est vrai que dans ce domaine comme dans d’autres, il y a des dérapages. Mais ça se gère avec le temps. Ce que je retiens également, c’est au niveau syndical parce que les aspirations des Maliennes et des Maliens à l’époque étaient l’amélioration de leurs conditions de vie, de travail ; et le droit syndical s’est affirmé réellement dans le pays. Les corporations aussi se sont organisées. Que ce soit au niveau de l’agriculture, de l’industrie, de l’artisanat, il y a aujourd’hui des chambres qui sont très actives et qui défendent les intérêts de leurs membres. Il y a eu aussi des augmentations de salaires depuis 1994 à aujourd’hui. Il y a eu également la mensualisation des pensions. Donc, il y a cette formidable mobilisation des gens autour de la défense de leurs intérêts. Aujourd’hui on est dans un état de droit au Mali et les citoyens maliens ont même le droit d’assigner l’Etat devant la justice. On peut ne pas être d’accord avec certains jugements qui sont rendus contre l’Etat mais toujours est-il que les abus de pouvoir ne sont plus acceptés par les gens. Dans d’autres domaines, il y a eu des conquêtes ; les gens ont pu avoir accès a plus de services de base : santé, éducation, etc. Ce n’était pas évident que les gens s’organisent pour revendiquer et obtenir. Je pense que c’est quelque chose que l’on ne peut plus arrêter. Je crois qu’il y a des choses que les Maliens considèrent comme des acquis auxquels ils n’accepteraient pas que l’on porte atteinte. Pour moi, cela est effectivement très important. Évidemment, il y a toujours des regrets. Je pense que malgré les soubresauts de l’histoire, malgré des erreurs dans la gestion des affaires publiques, ce que je regrette jusque-là, c’est que la culture démocratique n’est pas bien ancrée au Mali. Peut-être suis-je impatiente mais je me dis qu’après 25 ans, les citoyens ne doivent pas attendre toujours que les responsables les appellent pour dire : « bon voilà, on va faire ça ; on permet ceci ». Par exemple, après avoir mis en place leur équipe communale, les citoyens ont le devoir d’exiger que l’on leur rende compte. Et malheureusement, souvent on ne le fait pas. Une fois les élections terminées, on attend et on se met à critiquer dans son salon. Il est bon que l’on aille demander des comptes et les responsables ont l’obligation de rendre compte. Il y a des espaces qui sont là pour ça. Il y a l’Espace d’interpellation démocratique. Aussi à l’Assemblée nationale où le député peut interpeller les ministres. Mais les citoyens eux-mêmes dans leur commune n’exercent pas suffisamment encore ce droit là. L’autre chose, c’est le sentiment que les gens considèrent souvent que quand ils ne sont pas aux affaires, ils doivent croiser les bras. Je regrette aussi qu’il y ait un laisser-aller comme s’il y avait une sorte de consensus autour de la pagaille ; chacun pense qu’il faut avoir sa part. Mon regret est qu’on n’a pas pu freiner un peu cette tendance parce que quand on arrivait aux affaires, il y avait une situation qui était là. Aujourd’hui, quand on parle de la corruption, les gens pensent que ce phénomène est né avec l’avènement de la démocratie. Certains disent que la corruption s’est démocratisée. Avant, il y avait un seul point d’entrée et un seul point de sortie. Maintenant avec la multiplication des formations politiques avec tout ce qu’il y a autour, chacun a trouvé sa part. Chacun se dit qu’il faut qu’il trouve sa part dedans et c’est devenu un problème, un phénomène de société. Il faut que le politique agisse mais il ne le peut pas si les citoyens qui sont victimes de la corruption, de la gabegie, de tous les maux que l’on dénonce, s’asseyent et attendent que ceux qui profitent de la situation arrêtent d’eux-mêmes. Ils ne le feront jamais. Les victimes qui constituent la majorité des populations devraient donc se mobiliser et se battre davantage contre ces phénomènes. Si les gens ne se mobilisent pas, je pense que ça ne sert à rien de dénoncer dans son « grin », dans son salon. Quand le pays va mal, c’est forcément une minorité qui va toujours tirer son épingle de jeu. La grande majorité va continuer à végéter dans la pauvreté, à être insatisfaite, à avoir toutes sortes de problèmes. C’est vrai qu’on s’est battu pour le multipartisme mais on ne pouvait pas à l’époque dire que ce n’était pas raisonnable de penser que l’on pouvait limiter le nombre de partis. Mais à partir du moment où on a vu la tendance que cela prenait, certains ont accepté de se mettre ensemble. On aurait dû continuer sur cette tendance de regrouper les partis politiques et d’avoir quelques grands pôles politiques au lieu de continuer à créer chaque semaine de nouveaux partis politiques qui ne servent pas à grand chose… Des partis qui deviennent des GIE (ndlr : Groupement d’intérêt économique). Ça c’est un regret. Je pense qu’il faut aujourd’hui une prise de conscience collective pour que les hommes ... suite de l'article sur L’Essor

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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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