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Art et Culture

Art et culture Bilan MASA 2016 : ce qui a marché, ce qui n’a pas fonctionné
Publié le samedi 26 mars 2016  |  Le Reporter




Les lampions se sont éteints sur la 9ème édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA). Prévu pour se dérouler initialement dans trois villes du pays, à savoir Abidjan, Adzopé, Grand-Bassam et Bouaké, l’événement, qui a débuté le 5 mars, n’a finalement eu lieu que dans la capitale économique ivoirienne. Excepté la formation des humoristes à Grand-Bassam. Avec pour thème : «Réinventons les arts de la scène», ce MASA 2016 était présenté comme l’édition de la confirmation, après celle de la relance, il y a deux ans. Y a-t-il eu vraiment confirmation ?
Difficile de répondre avec précision à cette interrogation, car le MASA 2016 a alterné le bon et le moins bon. Au nombre des satisfactions, on note l’engouement des professionnels du spectacle pour la manifestation. En témoigne le nombre de badges émis qui est passé de 1.783 en 2014 à 3875 en 2016. Le MASA a notamment accrédité 123 journalistes étrangers ; accueilli au moins 305 diffuseurs et 142 invités (hors sélection officielle), dont Ray Rema, Bassékou Kouyaté, Manu Dibango…
Ce n’est pas tout, car 424 artistes ont participé au MASA-Marché, alors que 180 artistes sont venus de l’étranger pour le MASA-Festival. Toute chose qui prouve que le MASA suscite un réel intérêt chez les professionnels du spectacle ; ce qui est un motif d’espoir pour l’avenir. À ces chiffres encourageants, s’ajoutent le succès des showcases, des speeds meetings, des lectures scéniques, des défilés de mode et du MASA jeunes public. Le volet scientifique a été également une réussite avec, à la clé, des conférences, des tables-rondes enrichissantes et des contributions pertinentes. L’un des gros points positifs du MASA 2016, c’est la bonne qualité des spectacles, preuve que la sélection a été rigoureuse et le programme, solide.
Toutefois, ce MASA 2016 a été émaillé de beaucoup d’imperfections, pour ne pas dire, de couacs. À commencer par les scènes du MASA-Festival qui n’ont pas fonctionné comme les organisateurs le souhaitaient. C’est même un doux euphémisme d’affirmer que l’aspect festival a été un échec. Des scènes ont été annulées et, de plus, il n’y a pas eu cette dimension populaire que ce volet du festival était censé donner au MASA. Ensuite, il y a le gros retard avec lequel débutaient les spectacles de musique au Palais de la culture ; la grève des techniciens (pour des primes) qui a perturbé la soirée jazz du mercredi 9 mars. Sans oublier la faible audience, de manière générale, des spectacles.
Au Palais de la culture, il n’y avait pas autant de foule qu’en 2014. Bien entendu, il y a le drame survenu, avec malheureusement le décès d’une femme qui cuisinait pour une restauratrice du village du MASA. Comme l’a si bien souligné le Directeur général du MASA lors d’une conférence de presse pendant le festival, «le MASA est moralement responsable». Manifestement, le décès brusque d’Ismaël Diaby, 11 jours avant le début du marché, a désorganisé, quelque peu, le dispositif technique du festival.

En 2018, pour les 10 ans du Marché des arts du spectacle africain, il faudra rectifier le tir, en repensant par exemple le MASA-Festival. Faut-il nécessairement se disperser en essaimant la ville d’une kyrielle de scènes, qui, en définitive, ne fonctionnent pas correctement ? Faut-il gaspiller beaucoup d’énergie et d’argent à vouloir donner une dimension populaire au MASA, alors que sa vocation réelle est d’être un marché ; donc destiné en premier lieu aux diffuseurs ? Autant d’interrogations qui suscitent une réflexion profonde sur le MASA. Même le village du festival a besoin d’une meilleure organisation que celle qu’on voit depuis deux ans.

Il faudra par ailleurs repenser la communication du MASA, qui n’a pas réussi, en dépit du matraquage de la RTI, à drainer le public dans les salles. Enfin, la répartition des tâches entre le District d’Abidjan et la Direction générale du MASA doit être claire, pour éviter les quiproquos qui mettent à mal l’organisation du festival. À bientôt 10 éditions, le MASA ne peut plus se permettre certaines approximations…
Y.S
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