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Après le Printemps arabe, un nouvel élan pour le jihadisme
Publié le dimanche 27 janvier 2013  |  AFP


Djihadistes
© AFP
Djihadistes d`Ansar Dine dans le Nord du Mali


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TUNIS - TUNIS - Montée en puissance des combattants étrangers en Syrie, trafic d`armes transnational en Afrique du Nord, guerre ouverte au Mali: les jihadistes ont élargi leur champ d`action à la faveur des bouleversements du Printemps arabe, selon des diplomates et des analystes.

Selon des chancelleries, ce constat a précipité l`intervention française au
Mali, et la prise d`otages à In Amenas en Algérie en serait une autre
illustration.

La secrétaire d`Etat américaine Hillary Clinton l`a souligné mercredi
devant le Congrès alors qu`elle était interrogée sur une autre attaque
retentissante, celle contre le consulat américain de Benghazi (Libye) en
septembre.

"Les révolutions arabes ont bouleversé l`équilibre des forces dans toute la
région (et) l`instabilité au Mali a créé un refuge pour des terroristes qui
cherchent à étendre leur influence et à perpétrer davantage d`attaques",
a-t-elle jugé.

Moscou va plus loin, pointant du doigt depuis des mois le péché originel
que constitue l`intervention occidentale en Libye.

"Les actes de terrorisme sont quasi-quotidiens, les armes se répandent sans
le moindre contrôle, l`infiltration des combattants (étrangers) est en cours.
On a l`impression que le Mali est la conséquence de la Libye, et la prise
d`otages en Algérie en est un signal d`alerte très inquiétant", a noté
mercredi le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.

Les Occidentaux commencent aussi à s`inquiéter de la jihadisation du
conflit syrien où les islamistes, appuyés par des centaines voire des milliers
de combattants étrangers, gagnent du terrain.

Le danger jihadiste au Maghreb sous-estimé

Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po Paris, rappelle qu`Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi) et d`autres existaient bien avant le Printemps arabe,
avec une dimension "gangstéro-jihadiste" alliant guerre sainte et activités
criminelles.

Cependant, les régimes issus des révolutions, en voulant se démarquer de la
logique du tout répressif des dictatures déchues, n`ont pas évalué l`ampleur
de la menace.

"Les nouveaux régimes ont beaucoup de mal à placer le curseur. Par exemple,
la libération d`Abou Iyadh a été une erreur majeure: ce n`était pas un
prisonnier d`opinion mais un collaborateur de longue date d`Al-Qaïda",
explique M. Filiu, auteur de "Le nouveau Moyen Orient".

Abou Iyadh, vétéran de l`Afghanistan, a été amnistié en Tunisie où il est
désormais la figure de proue d`une mouvance salafiste à l`essor inquiétant. Il
est l`organisateur présumé de l`attaque de l`ambassade américaine à Tunis.

Le président tunisien Moncef Marzouki a récemment admis ne pas avoir
"mesuré" le danger que représentaient ces groupes, et que son pays se
transformait en "corridor" pour les trafiquants et les extrémistes.

Si le désert que se partagent la Libye, la Tunisie, l`Algérie et le Mali
est depuis longtemps une zone de trafic, la présence accrue de jihadistes lui
a donné une nouvelle dimension.

Le caractère transnational de l`offensive d`In Amenas en a été un exemple
édifiant : 32 assaillants de sept nationalités (Tunisiens, Algériens,
Mauritanien, Nigériens, Egyptiens, Maliens, Canadiens) venant du Nord Mali
avec sans doute une aide logistique islamiste libyenne.

Conscients du problème, Tripoli, Alger et Tunis ont annoncé en janvier
vouloir coordonner "armées et services de renseignements pour empêcher tout ce
qui peut influer sur (la) sécurité (...): armes, drogue, traite des personnes
et terrorisme".

Mali, "terre de jihad"

Par ailleurs, d`autres observateurs jugent que la situation au Sahel et au
Mali montre que les jihadistes se sont adaptés aux réalités
postrévolutionnaires.

Le professeur d`islamologie Mathieu Guidère souligne que l`avènement de
gouvernements dirigés par des islamistes en Tunisie ou en Egypte a contraint
les mouvements les plus radicaux à identifier de nouvelles cibles.

"Les partis les plus radicaux ont eu tendance à aller vers le Sud, vers des
pays comme le Mali, à majorité musulmane où la problématique précédente
continue de se poser, avec un gouvernement se revendiquant laïc,
occidentalisé, moderniste", souligne l`auteur des "Cocus de la révolution".

L`intervention française est dès lors "une erreur stratégique" qui menace
de transformer le Mali en "terre de jihad" comme l`Irak des années 2000,
craint l`expert.
alf/cnp/jr

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