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La guerre au Mali, une couverture médiatique semée d`embûches
Publié le dimanche 27 janvier 2013  |  AFP


La
© AFP
La presse malienne
Un homme en train de lire ses journaux


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PARIS, Armée française avare d`informations, soldats
maliens tendus, zones inaccessibles: les journalistes envoyés au Mali pour le
conflit contre les islamistes peinent à couvrir cette "guerre sans image"
menée en première ligne par les forces spéciales françaises, à l`écart des
médias.
Alors que les soldats français ont reconquis samedi Gao, bastion islamiste
situé à 1.200 km au nord-est de Bamako, et se rapprochaient de Tombouctou,
images et informations en provenance de la ligne de front se faisaient
toujours rares et restaient essentiellement fournies par l`armée.
"Il y a une volonté des autorités militaires françaises et maliennes de
tenir à distance des zones de combat les journalistes", affirme Ambroise
Pierre, responsable Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF).
Un scénario classique en temps de guerre, rappelle-t-il. "Dans les conflits
armés, garder à distance les journalistes est plutôt une règle qu`une
exception". Mais "dans ce conflit, la France semble prendre moins de
journalistes +embedded+ (embarqués avec l`armée, ndlr) que d`habitude",
note-t-il.
"Il y a eu 40 médias et 150 journalistes embedded depuis dix jours", se
défend-on dans l`entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le
Drian.
"Tous les jours, on envoie des images photo et vidéo à la presse", insiste
le ministère. Que ce soit uniquement des prises de vue militaires? "Mais ça
fait quarante qu`il en est ainsi !".
"L`accès est plus restreint au Mali qu`en Afghanistan", commente Marc
Bastian, reporter à l`AFP. "Là-bas l`armée française nous laissait accéder aux
zones de combat, ici ce sont les forces spéciales qui avancent, déblayent,
identifient les objectifs".
Le fait que les télévisions françaises soient diffusées au Mali n`aide pas,
souligne Pierre Grange, grand reporter chez TF1: "L`armée ne veut pas donner
d`informations qui pourraient renseigner le camp d`en face".

Barrages

Difficulté supplémentaire, les forces maliennes entravent les déplacements
de la presse.
"L`armée malienne a mal pris que l`on relaie des témoignages les accusant
d`exactions. Conséquence, elle bloque certains accès et cause des problèmes
aux barrages", analyse-t-il.
Dans un hôtel de Sévaré (630 km au nord-est de Bamako) où s`agglutinent les
journalistes étrangers, les uns et les autres racontent les ruses qu`ils ont
dû utiliser pour contourner les barrages militaires maliens.
Les informations, elles, sont distillées au compte-goutte par les forces
maliennes.
Samedi, à Konna (700 km au nord-est de Bamako), ville récemment reprise aux
islamistes, "nous avons été autorisés à entrer pendant quelques heures pour
voir les restes des combats. L`officier nous a dit que c`était +une visite
guidée+ et qu`il y avait certaines choses que nous ne pourrions pas voir",
relève le journaliste free lance espagnol Jose Navarro.
"Des habitants de Konna nous ont parlé de dizaines de morts dans les
combats. Mais une semaine après, on n`a eu aucune information claire",
déplore-t-il.
Les autorités justifient certains de ces blocages par les risques
d`enlèvement ou de meurtre de journalistes, cibles de choix pour les groupes
islamistes combattus par Paris.
Le Quai d`Orsay a déjà appelé la presse à "respecter les consignes de
sécurité", s`attirant les foudres de RSF pour qui "c`est aux journalistes, et
non aux militaires, de déterminer les risques qu`ils sont prêts à prendre".
A la sortie de Mopti, face aux journalistes irrités d`être bloqués a 500 km
des opérations militaires, un officier malien a fait valoir dimanche que la
zone n`était encore assez sûre.
"La sécurisation, c`est notre devoir. Des actions isolées, des attentats
suicides peuvent se passer (...) Un individu déguisé avec des explosifs peut
faire n`importe quoi", s`est justifié le colonel Amadou Diarra.
"Le déplacement des journalistes se fera graduellement, au fur et a mesure
qu`on avance", a-t-il assuré. "On n`a rien à cacher".

dab-lbx/pr/

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