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A Konna, "peut-être 4 habitants tués par les frappes aériennes françaises"
Publié le dimanche 27 janvier 2013  |  AFP




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KONNA (Mali), Derrière une école de Konna, dans le
centre du Mali, plusieurs tombes récemment creusées. Des habitants affirment
que ce sont celles des civils "tués par les bombardements de l'armée
française". Evasive, la mairie évoque "peut-être quatre habitants tués par les
frappes aériennes".
Sous les résineux d'un petit cimetière de terre, le cultivateur Idrissa
Maïga désigne les monticules de terre sous lesquels sont enterrés sa seconde
épouse de 41 ans, deux de ses garçons et une de ses filles, âgés de 10 à 14
ans.
"Aminata. Aliou. Adam. Zeinabou." L'homme de 51 ans énumère leurs prénoms.
Son récit en langue locale traduit par un voisin, il dit que tous ont été tués
le matin du 11 janvier "dans les bombardements" et enterrés l'après-midi même.
Plus de deux semaines après le début de l'intervention française, un groupe
de journalistes étrangers, encadré par l'armée malienne, a été invité à
visiter - rapidement mais deux fois de suite, samedi et dimanche - la localité
rurale de Konna.
Une commune maintes fois évoquée depuis que le 10 janvier, les jihadistes
liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) y ont attaqué les militaires
maliens. Dès le lendemain, l'armée française ordonnait des frappes aériennes,
qui ont permis de stopper l'offensive vers le sud des jihadistes contrôlant le
nord du Mali depuis neuf mois.
Un pilote français d'hélicoptère a été tué dans ces combats le 11 janvier,
tandis que l'armée malienne a reconnu la perte de onze hommes. Celles des
islamistes demeurent inconnues.
A Konna, des restes témoignent de la violence des combats, des véhicules
militaires calcinés dans la cour de la sous-préfecture jusqu'aux deux énormes
cratères laissés par des bombes près de la halle aux poissons. Mais les
explications des militaires sont aussi parcimonieuses qu'imprécises.
Idrissa Maïga habite près d'une petite mosquée jaune dont les murs sont
éventrés à la verticale. La cour de sa maison très modeste en banco (boue
séchée) porte de nombreux impacts de tirs difficiles à identifier.

Adolescent mort à vélo

Le cultivateur assure que sa femme et ses enfants étaient enfermés dans une
pièce et ont été victimes de tirs, par les avions ou les hélicoptères. Il
montre les traces de sang qui restent aux emplacements où ils ont été trouvés
morts, près d'une table où restent posés les petits oignons qu'ils vendaient.
A la mairie, l'adjoint Demba Samouka assure n'avoir "aucun bilan précis".
Il glisse qu'il y a "peut-être quatre habitants tués par les frappes
aériennes, maximum" et "peut-être sept autres tués par les islamistes
eux-mêmes qui ont bombardé avec des lance-roquettes", tout en assurant n'avoir
pas leurs identités.
Il préfère évoquer "beaucoup de victimes du côté des assaillants
islamistes" et assure qu'ils étaient entrés "surtout par infiltrations".
M. Samouka aime aussi à dire qu'à présent, Konna se sent en sécurité parce
qu'avec les opérations de reconquête du Nord, "tu sens que l'ennemi s'éloigne
de toi".
Le commerçant Ali Coulibaly, 54 ans, vit dans une minuscule masure abîmée
par les bombardements. Devant, trône une moto calcinée. Quand on lui demande
pourquoi, il affirme: "le 11, on voulait creuser des tombes pour nos soldats
tués par les islamistes. Comme on a eu peur des bombardements, on a couru pour
entrer dans la ville et les avions ont bombardé ici".
Ali Coulibaly assure avoir compté sept habitants morts "dans les
bombardements", mais "un notable", à la mairie, conteste ces bilans en
tranchant: "les islamistes tiraient aussi au moment des frappes aériennes".
Sur la terre d'une petite rue, Ali Coulibaly désigne une tache sombre:
"c'est là qu'est mort le fils de Bere Traoré qui était à vélo, il y avait
beaucoup de sang".
Et il s'attarde sur la tombe d'Amadou Lacine, un "homme de 55 ans qui
creusait des puits". Il soutient qu'il a été "blessé à la tête lors des
bombardements".
"Il a survécu 11 jours, un médecin d'ici lui a donné beaucoup de sérum. Il
aurait dû être évacué à Mopti (à 70 km) mais il était pauvre et personne ne
l'a aidé. Il est mort ici."
lbx/thm/dif

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