Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Les islamistes ont commencé à fuir Tombouctou", assurent des habitants
Publié le lundi 28 janvier 2013  |  AFP


Les
© AFP
Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

MOPTI (Mali) - Après deux jours de voyage sur le fleuve Niger, une pirogue accoste à Mopti, dans le centre du Mali, en provenance de Tombouctou, dans le nord. "Là-bas, chez nous, les islamistes ont commencé à fuir", dit un étudiant venant de débarquer. "Il en reste quand même", nuance un commerçant.

Au soleil couchant - que les touristes étrangers ne viennent plus contempler depuis des mois à Mopti, "la Venise malienne"-, ces habitants de Tombouctou, à 900 km de Bamako, échangent, presque gaiement, ce weekend, les dernières nouvelles de "la guerre".

"J`habite à Tombouctou et nous sommes tous contents du président français François Hollande! On a l`impression qu`on va être libérés très bientôt", dit Sidi Touré, commerçant de 67 ans coiffé d`un turban vert, parti jeudi à bord d`une grande pirogue de sa ville "coupée du monde", sans réseau téléphonique.

A son côté, un chauffeur songhaï de 44 ans, Mohamed Touré, dit vivre "comme une fête" l`annonce de la reprise aux jihadistes de Gao, à 1.200 km au nord-est de Bamako, par les militaires français et maliens. "Bien sûr, la guerre, ce n`est pas bon. Mais la libération du nord, est-ce vraiment la guerre? Ce sont les populations souffrant depuis neuf mois qui réclamaient
d`être libérés", argumente-t-il.

Loin des regards de la presse, les opérations de "reconquête" telles qu`elles sont médiatisées se feraient quasiment "sans combats", relève-t-il aussi, "sauf au moins à Konna où ça a bardé et il y a eu des morts".

En neuf mois, les islamistes armés n`avaient "pas tué", disent-ils, mais "pris la population en otage".

"Il y avait des pillages, ils maltraitaient les gens", commence l`étudiant Amadou Alassane Mega, 22 ans. Le pire qu`ils aient fait: "Détruire les mausolées des saints musulmans" dans la ville mythique, vénérés par les populations, et "couper les mains de ceux qui étaient accusés d`être des voleurs", dit-il.

"leur faire payer ce qu`ils ont fait"

Y-a-t-il déjà à Tombouctou des gens qu`on accuse d`avoir "collaboré" avec les groupes islamistes? "Non", assure le chauffeur, ajoutant: "comme ils étaient armés, c`était obligatoire de leur obéir."

"Mais quand Tombouctou va être libérée, il y a des vérifications qui vont être faites. Comme par exemple chercher les islamistes parmi les habitants", avance le jeune Amadou. "Ils nous chicotaient (frappaient) quand on fumait, quand on écoutait de la musique. On va leur faire payer ce qu`ils nous ont fait. Les chicoter aussi".

Tous croient savoir que les jihadistes auraient fui vers la ville de Kidal, dans l`extrême nord-est, et vers le Sahara.

Non loin de là, un garde républicain rapporte, sous couvert d`anonymat, ce que d`autres piroguiers lui auraient confié: "à Mopti même, des jihadistes ont été arrêtés, cachés dans des pinasses parmi les poissons et la glace. Au nord, ils avaient obligé des piroguiers à les emmener et ces derniers les ont dénoncés".

Sur une plage voisine, Amadou Massaya Traoré, 42 ans, "chef d`un campement bozo" (une ethnie) installé sur l`île du Niger, accueille une pirogue débordant de poissons, tout sourire:
"Regardez ces carpes, ces poissons chiens... On a organisé une petite pêche pour les offrir aux autorités locales afin d`exprimer notre joie par rapport à la reconquête du nord".

"La semaine dernière, assure-t-il, on avait déjà offert une pirogue entière de poissons aux militaires français et maliens".

Pieds nus sur le sable, cet homme élégant en boubou brodé n`évoque jamais les conséquences d`une guerre à laquelle il ne veut voir que des avantages.

"La France, notre pays colonisateur, avait une dette envers nous et, aujourd`hui, elle nous rend la monnaie".

lbx/thm/jlb

 Commentaires