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Modibo Sidibé à la 14ème Conférence nationale de l’Adéma-Pasj : «Nous sommes convaincus qu’une force nouvelle est nécessaire pour les militants de la démocratie malienne…»
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  Le Reporter
Première
© aBamako.com par FS
Première Convention Nationale du parti FARE AN KA WULI
Le parti FARE AN KA WULI a tenu sa Première Convention Nationale le 19 Décembre 2015 au CICB sous la présidence de Modibo Sidibé




La 14ème conférence nationale du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj) s’est tenue le dimanche 27 mars 2016 à la Maison des Aînés. C’était en présence de plusieurs personnalités du parti, dont l’ancien président de la transition, Dioncounda Traoré ; le président du Comité exécutif, Pr. Tiémoko Sangaré, et des responsables des partis invités : Um-Rda, Codem, Cnas-Faso Hèrè, Apr, Asma, Rpm et Fare An Ka Wuli. Ce qui a retenu notre attention, c’est l’intervention de Modibo Sidibé, président du parti Fare An Ka Wuli, qui a été d’ailleurs fortement ovationnée par les participants. Intervention dans laquelle il tend la main aux Abeilles pour la formation d’une gauche politique forte, démocratique et républicaine.

«Monsieur le président et chers militants de l’Adéma, le parti Fare, par ma voix, vous adresse ses chaleureuses salutations, ses remerciements et félicitations pour ce que ce grand parti a été dans notre pays et surtout, pour ce que l’Adéma et les Fare pourront faire ensemble au sortir de cette Conférence pour recréer une dynamique de confiance autour d’un grand dessein républicain et démocratique.

Chers Aînés, Camarades,

Le 26 mars 1991, une nouvelle page de notre Histoire s’écrivait en lettres de sang : le sang de nos frères, de nos sœurs et de nos mères qui donnèrent leur vie pour que le Mali puisse accéder à la démocratie et la IIIème République naquit.

Ces vingt dernières années, nous avons connu des avancées indéniables, des insuffisances aussi. Mais, à dénoncer tout et n’importe quoi, à mettre en accusation en vrac, à inventer des années de mensonges, à jeter tous les bébés du Mali avec l’eau du bain...ou encore, à faire détester le passé, ou le caricaturer à des fins bassement politiciennes, je ne pense pas que cette méthode là soit la meilleure. Elle est même mauvaise, car source d’injustice et de division. Il n’est en effet jamais bon, ni sage, c’est même une illusion prétentieuse de penser que tout commence ou recommence à zéro au lendemain d’une épreuve. Nous sommes toujours les héritiers d’une action, d’une idée, d’un projet, même inachevé, d’un système, même imparfait, nous restons les enfants d’une culture… Le nier ou vouloir tout ignorer s’apparente à une forme très opportuniste de révisionnisme… Il y a dans le passé du très heureux comme du très critiquable et au milieu le nuancier des échecs et des réussites propre à toute gestion humaine. Et qu’il faut assumer avec lucidité, honnêteté et bon sens.
Ainsi, les ruptures et les continuités qui rythment la vie des nations, nous commandent d’assumer et transcender sans rien effacer, les temps du Mali moderne avec leurs succès, leurs échecs, leurs certitudes et leurs erreurs. Parce qu’il n’y a de trajectoire que celle du Mali éternel et, au fil du temps, avec responsabilité et sérénité, nous devons en tirer toutes les leçons, tous les enseignements.

Chers Aînés, Camarades,
Que nul ne s’y trompe, dans la crise que nous traversons, ce n’est pas la démocratie qui est en cause. Jamais les Maliens ne supporteraient de revenir à la dictature. C’est la fiabilité de nos institutions et le manque de confiance. La rectification nécessaire exige de l’organisation et de la confiance. Des institutions respectables et respectées, construites à partir de nos valeurs ? Une égale répartition sur tout le territoire des services apportés par les pouvoirs publics ? Seule cette ferme ouverture de la perspective nous permettra de vaincre la corruption, le laisser-aller, l’égoïsme, les petits arrangements, la religion de l’argent, les tentations de séparatisme qui ont peu à peu étouffé la confiance. Inventer ce nouveau fonctionnement institutionnel, cette nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants est aujourd’hui un préalable à la poursuite de notre développement, une exigence de la reconstruction du Mali. Partager cette exigence et aller vers un dialogue national refondateur, ouvrir de vraies perspectives pour notre peuple et notre pays, voilà ce qui nous semble être la tâche indispensable. Les germes d’une transition vers un Etat efficace et propre, vers une citoyenneté assumée, vers une unité nationale fraternelle et confiante, vers la prospérité que seul le travail peut faire advenir ont été semés çà et là. Mais cette œuvre historique est devant nous.

Camarades de l’Adéma, à parti historique, responsabilité historique ! Voilà le coeur du message des Fare que je suis chargé de vous transmettre. Nous sommes convaincus qu’une force nouvelle est nécessaire pour retrouver la pureté des origines de notre quête de démocratie, pour rendre aux militants de la démocratie malienne le goût de ce grand combat, celui d’un Mali de l’espérance, du labeur, du mérite, de justice et de solidarité. Dans cette optique, notre objectif principal, c’est d’unir les forces de progrès, et permettre la poussée des forces de la gauche démocratique, la plus forte possible dans notre pays en vue de la formation et de la consolidation d’une alternative patriotique. Que serait cette poussée des forces de gauche sans l’Adéma !

Chers Aînés, Camarades militants,

C’est un honneur et un plaisir pour moi de porter ce message des Fare à un Parti où je ne suis pas un étranger, et qui ne m’est pas étranger, où pour beaucoup, ceux des premières heures je suis le «jeune frère» et pour d’autres le camarade Modibo ! Oui mon regretté aîné Mandé Sidibé fut des vôtres et comme Chef de gouvernement vous savez ce que vous avez fait ensemble, sous l’égide du Président Alpha Oumar Konaré, qui a su faire de la Can2002 un vrai projet de développement, faisant vibrer fortement cette fibre dont les peuples ont besoin périodiquement pour renforcer leur cohésion. Grand merci à ce patriote et panafricaniste qui m’a donné la chance de faire partie des gouvernements successifs de l’Adéma à des postes comme la Santé, les Affaires étrangères, d’avoir eu la possibilité de cheminer pendant dix ans à ses côtés. Ce furent des moments de progrès, de difficultés aussi, mais d’espérance sur le chemin de construction de notre pays, de notre démocratie : la multiplication des routes et ponts, les Centres de santé communautaires, de référence, réforme et modernisation des hôpitaux, le triplement du taux de scolarité, les aménagements hydro-agricoles, les infrastructures scolaires, universitaires, sportives, la capacité énergétique et la desserte en eau potable, les infrastructures de télécommunication, l’ambition décentralisatrice… ; le Mali de nouveau à l’avant-garde de l’intégration africaine, passeport de la Cédéao ; mandat au conseil de sécurité avec la tenue du deuxième sommet de l’histoire du Conseil de sécurité des Nations-Unies…
En ne citant que cela, pourquoi camarades n’en serions-nous pas fiers ? Fiers pour le peuple du Mali, le vrai artisan de ces succès. Vous comprenez pourquoi c’est avec émotion et conviction que je porte ce message des Fare, émotion qui me vient de ce que nous avons partagé de vision, d’ambition, de projets et d’innovations, des difficultés et obstacles rencontrés et, de cette expérience, la conviction que nous avons la capacité de transformer notre pays.

Chers Aînés, Camarades,

Le second terme du message des Fare, c’est de nous hâter de construire ce nouveau pôle politique dont notre Mali a tant besoin, travailler ensemble à construire une alternative politique crédible. Nous nous réjouissons de la franchise et de la qualité de nos débats lors de notre rencontre avec la nouvelle direction à qui nous renouvelons nos félicitations.
Oui, Camarades de l’Adéma, pressons le pas pour donner cette espérance au Mali et, au-delà, une réponse à l’appétit de renouveau démocratique et de gouvernance que connaît notre continent, dès le 25 mai prochain, celui de vos 25 ans ! Donner à notre pays les institutions, les capacités humaines et la puissance économique qui lui permettront d’ouvrir une nouvelle page dans son histoire millénaire.

Un très grand défi certes, mais camarades quelle mission, quelle mission historique pour les 25 ans à venir de l’Adéma ! Quelle ambition pour le Nouveau pôle de gauche ! Bon vent à votre Conférence nationale, que Dieu vous garde, que Dieu bénisse le Mali. Merci camarades !
Modibo Sidibé
Ancien Premier ministre, président des Fare

Arène politique : PRVM FASOKO en congrès ce vendredi 2 avril au CICB
Les militants et militantes du PRVM FASOKO se retrouvent ce 2 avril 2016 au CICB pour son Congrès national. Un rendez-vous cher au président Mamadou Oumar Sidibé et les siens, car il détermine la marche future du PRVM FASOKO. Les délégués du parti du Chameau blanc, fort du chemin parcouru, vont poser les balises pour l’avenir. Plusieurs cadres d’échanges et de partage sont au programme et une équipe à la dimension des défis futurs sera mise en place. Le PRVM FASOKO confirmera son appartenance à l'OPPOSITION et livrera sa vision sur les grandes questions de la Nation. Entre autres, l’insécurité, la Mission onusienne, la crise, le statut de L'OPPOSITION, l’emploi...

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