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Soumaïla Cissé : « ceux qui n’ont ni vision, ni projet ne peuvent que se livrer à l’invective, à la calomnie et au mensonge, en voyant le complot …. »
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  Delta News
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




La conférence nationale de l’Union pour la République et la démocratie (URD), parti de l’opposition s’est tenue le samedi 26 mars 2016, au Centre international de conférence de Bamako, sous la présidence de l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’URD, et chef de file de l’opposition malienne. Ont assisté à la conférence, les partis amis comme le PDES, le PIDS, le Parena, mais aussi les partis de la mouvance présidentielle comme le RPM et l’Adéma.

La cérémonie a débuté par le discours de la présidente des femmes du parti. Mme Wadidiè Salimata Dagnoko, a remercié la direction nationale du parti d’avoir à la veille de chaque élection donné des instructions aux sections pour un meilleur positionnement des femmes et des jeunes sur les listes électorales, même si ces instructions n’ont pas toujours été suivies d’effet. Elle a aussi remercié le groupe VRD pour l’adoption de la loi sur le quota de 30% de femmes dans les postes nominatifs et électifs. Elle a déploré la violation de cette loi par les plus hautes autorités du pays lors de la formation de l’actuel gouvernement.

Dans son allocution, Soumaïla Cissé a souhaité à la communauté chrétienne du Mali, de joyeuses fêtes de Pâques, et s’est dit fier de la cohésion et de l’entente entre les adeptes de toutes les religions. Pour lui, les prises de positions de l’opposition sur les problèmes de la nation contribuent à éclairer l’opinion nationale et sont de plus en plus appréciées par les citoyens. L’opinion nationale est ainsi au courant des divers scandales, dévoilés par l’opposition qui seraient restés dans l’ombre sans leur vigilance. Pour le chef de file de l’opposition, ceux qui n’ont ni vision ni projet ne peuvent que se livrer à l’invective, à la calomnie et au mensonge, en voyant le complot ou le coup d’Etat partout ! « Quand vous leur montrez la lune de leur incurie, ils regardent votre doigt ». Il a rappelé qu’il y a 25 ans, en ce même mois, ce même jour, que notre peuple gagnait la bataille du pluralisme et de la liberté d’expression. Élèves, lycéens, habitants des quartiers populaires, forces du travail et surtout les femmes du Mali, en une irrésistible vague, nourrie par l’ambition d’un meilleur avenir ont mené avec succès ce combat.

Il a rappelé que le thème retenu pour cette rencontre: ‘’un Mali en paix !’’. Cette paix, le peuple la veut ardemment ! Cette paix, le peuple l’appelle de tous ses vœux ! Malgré la signature par le gouvernement et les groupes armés de l’Accord d’Alger, la paix ne s’est pas installée, la réconciliation est loin d’être effective, l’insécurité s’étend à l’ensemble du territoire national, faisant chaque jour de nouvelles victimes innocentes. Par rapport aux autorités intérimaires, M. Cissé a affirmé que l’URD ne cautionnera jamais un texte qui jure avec la constitution du pays. L’URD n’acceptera jamais une interprétation erronée de l’accord de paix qui livrerait l’administration des communes, cercles et régions du Nord et les populations à des groupes armés. L’URD ne laissera pas qu’on écarte injustement les élus, notamment là où les collectivités ont toujours fonctionné vaille que vaille, malgré l’insécurité. « Nous en appelons donc au sens des responsabilités de chaque partie et à la communauté internationale pour que la mise en œuvre de l’accord de paix ne soit pas l’objet de surenchères permanentes qui risquent d’installer les régions du Nord, voire tout le pays dans des conflits qui nous éloigneraient durablement de la paix à laquelle aspire l’ensemble de notre peuple », a-t-il fait entendre.

Le chef de file de l’opposition a salué le courage et la détermination de nos soldats qui accomplissent des tâches impressionnantes dans des conditions qui frisent souvent le dénuement. Grâce à eux, des populations enclavées et dans l’insécurité, arrivent à vivre : c’est un miracle à saluer ! Les hommes au front, sous le vent, le soleil, la pluie et sous la menace d’attaques terroristes, méritent notre soutien et notre admiration : les militaires maliens sont notre fierté !

Par rapport au statut de l’opposition, Soumaïla Cissé estime que le décret d’application de la loi, tant attendu qui devait permettre au chef de file de l’opposition de disposer de moyens pour conforter la démocratie est une ” montagne qui a accouché d’une souris”. « Pensez-vous que nous allons accepter d’être la seule institution de la République dont les cadres soient nommés en conseil des ministres ? Pensez-vous que nous allons accepter d’être la seule institution dont le personnel de soutien soit entièrement désigné par un ministre, y compris, planton, chauffeurs et secrétaires ? Ce décret est tout simplement irrecevable pour nous, et, dans sa forme, et, dans son fond ! ».

Le président de l’URD, révèle que le pouvoir actuel, qui se veut démocratique, s’est accaparé des medias d’Etat en excluant pratiquement l’opposition qui ne bénéficie même pas de droit de réponse, contrairement à la pratique démocratique qui veut que ce droit lui soit garanti.

« Nous demandons que les medias d’Etat soient ouverts à l’opposition. Nous demandons au pouvoir de libérer l’ORTM, service public patrimoine commun de tous les Maliens. Par rapport aux élections législatives partielles qui se sont déroulées depuis les élections législatives de 2013, à Yorosso, en Commune V du district de Bamako et à Ansongo ; qu’elles ont été entachés de fortes irrégularités et qu’elles ont été dénoncées par l’URD ». Il a demandé à ce que la lumière soit faite sur les 900.000 cartes NINA qui seraient d’après le Vérificateur général dans la nature et que la biométrie soit utilisée pour les prochaines élections.

Sur la situation économique du pays, l’orateur pense qu’elle est des plus mauvaises dans tous les secteurs et de nombreux opérateurs économiques maliens préfèrent aller s’installer sous d’autres cieux. Sur le plan social, les conditions de vie des populations sont des plus difficiles. On n’enregistre pas d’amélioration au niveau de l’emploi des jeunes. L’exode des jeunes ruraux vers les villes s’accentue. Dans de nombreuses localités des régions du Nord du Mali, il n’y a ni préfet, ni sous-préfet, ni école, ni centre de santé, ni service de justice, ni services économiques, ni service des Eaux et Forêts, ni douanes, ni police, ni gendarmerie, ni armée ! Bref, l’Etat est complètement absent, et les populations, laissées à elles- mêmes, ne se sentent plus appartenir au Mali.

Pour lui, Il est très urgent d’assurer la présence de l’Etat malien dans toutes les localités du Nord. Il est très urgent que la souveraineté de l’Etat s’exerce partout au Mali. Sur le plan plus politique, il estime faire mien l’appel des notables de Mopti au président de la République pour le retour du président Amadou Toumani Touré, en vue de la réconciliation entre Maliens, pour la paix et de la concorde nationale.

« Le peuple ne veut plus de promesses, il veut des actes. Son impatience est visible, sa colère est perceptible ! Que notre gouvernement ne fasse pas virer cette colère à la révolte », a-t-il recommandé.

Bouaré
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