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Expropriation foncière à Marakodougou : L’honorable Bourama Tidiane Traoré mis à profit par les spéculateurs fonciers
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de Presse du député Bourama Tidiane Traoré
Bamako, le 6 Décembre 2014 à la Maison de la Presse, conférence de presse du député Bourama Tidiane Traoré




Après l’affaire d’agression du juge de paix à compétence étendue de Ouéléssébougou, l’honorable Bourama Tidiane Traoré, élu RPM dans la circonscription électorale de Kati, est au cœur d’un autre scandale foncier de 60 ha à Marako et d’un projet de déguerpissement de plusieurs dizaines d’hectares à Bananzolé.



Si un politique étonne aujourd’hui le cercle de Kati par ses faits et gestes, c’est bien le député boxeur, Bourama Tidiane Traoré du parti présidentiel (le Rassemblement pour le Mali).



Imbattable dans la spéculation foncière, l’élu RPM dans la circonscription électorale de Kati trouble aujourd’hui le sommeil des paisibles populations de Bananzolé. En effet, le député est engagé dans un projet de spoliation des terres cultivables de la population de Marako au profit d’un certain Simpara. La parcelle s’étend sur 60 ha.



Les faits !

L’affaire qui oppose l’honorable Bourama T. Traoré au village de Bananzolé remonte en 2014 quand la population de Marako a vendu une partie des terres agricoles de Bananzolé à un certains Simpara. Les propriétaires ont envoyé une délégation au vestibule de Marako pour une gestion concertée de l’affaire. Cette méthode avait suscité de l’espoir d’autant plus que la population de Marako avait reconnu la faute.

Et par la suite, elle a fait savoir sa volonté de rembourser la terre. Mais l’engagement n’a pas été tenu. De 2014 à 2015, Bananzolé n’a reçu aucune délégation de Marako dans ce sens. C’est ainsi que le chef du village de Bananzolé a adressé une correspondance au préfet, au ministre des Affaires foncières et des Domaines de l’Etat pour une solution à l’amiable.

Les deux villages se sont engagés dans un contentieux chez le juge de paix à compétence étendue de Ouéléssébougou. Lors du jugement, Marako a reconnu la paternité du territoire à Bananzolé, le chef du village de Marako a encore demandé un temps de médiation avec Bananzolé. 40 jours ont été donnés aux parties.

A la grande surprise, le député Bourama Tidiane Traoré a convoqué toute la zone de Marakodougou, le sous-préfet de Ouéléssébougou, les collectivités décentralisées, les autorités scolaires et le préfet de Kati pour parler la question des 60 ha vendus par Marako à Simpara. Alors que les villages ont fait 2 ans sans être reçus une seule fois par le député. Voyant bien le complot ourdi du puissant député, les acteurs ont décliné l’honneur. La réunion a été reportée.

Quelques jours après, Bourama Tidiane Traoré a organisé une deuxième rencontre officieuse avec le préfet de Kati et le sous-préfet. Prenant la parole devant les autorités, Bourama a indiqué que le chef du village de Bananzolé est un problème pour le développement de la localité et d’ajouter que les conseillers comme Karamoko Traoré, Sékou Traoré, Souleymane Traoré, Seydou Traoré et Siriba Traoré ne sont pas de sages.

Il a expliqué qu’ils ne sont pas âgés. Pour lui, il serait utile de les remplacer, revoir le projet d’extension de l’école et officialiser la paternité des 60 ha à Simpara. Or, le plus jeune des conseillers à 36 ans et le plus âgé 46 ans. Et lors de la désignation des conseillers, sur les 50 familles du village, 46 ont participé aux travaux.

Selon nos sources, le péché des conseillers a été d’avoir tout simplement revendiqué 12 millions de F CFA à Tidiane Traoré, le père du puissant député, qui présidait la commission foncière du village. Cette commission a vendu 52 ha à Kindy Bathily à 12 millions de F CFA, elle n’en a versé que 5 à la commission des comptes.

S’agissant du projet d’extension de l’école, les infrastructures réalisées ont été faites selon la volonté du député, avec le quitus du chef du village. Le projet a été réalisé y compris les logements des enseignements.

Quelques mois après, il a demandé un autre domaine. Les villageois se sont concertés avec le père du député Bourama Tidiane Traoré pour limiter la zone. Et le lieu a été borné en présence des intéressés. Les conseillers pensaient que la situation est résolue, mais à la grande surprise l’honorable est venu proposer encore la démolition des concessions aux alentours de l’école. La jeunesse n’a pas adhéré à ce projet. Le Centre d’animation pédagogique, la préfecture de Kati et le sous-préfet de Ouéléssébougou se sont exprimés contre.

Visiblement choqué de l’échec de ce projet, Bourama Tidiane Traoré est allé rebeller des groupuscules d’individus contre les chefferies traditionnelles et les autorités. Mais les chefs-coutumiers ont préféré jouer à l’apaisement à travers une diplomatie du vestibule. Les tentatives de dialogue se sont soldées par un constat d’échec.

Le chef du village a été obligé de montrer les limites des différentes parties. Mais Bourama Traoré et son père Tidiane n’ont pas partagé l’œuvre du chef du village. Et pour éviter l’affrontement, le chef du village a ajouté la partie au domaine de l’école. Cette victoire aurait renforcé Bourama Traoré dans ses manœuvres.

Pour une troisième fois, Bourama T. Traoré est revenu parler de l’école. Mais cette fois-ci : démolir des concessions à la proximité. Requinqués par le soutien du député, les jeunes ont assigné la famille Traoré en justice. Malgré ces manœuvres, les chefs-coutumiers ont cru toujours à une diplomatie coutumière. Bourama Traoré a rejeté en bloc la volonté des autorités traditionnelles.

Après les investigations, le rapport d’expert a été fait et toutes les parties ont adhéré à son contenu du rapport. Comme c’est une affaire foncière, le juge a demandé la comparution du chef de village de Bananzolé et de ses conseillers à l’audience du 4 décembre 2014.

Voulant montrer son autorité, il s’est présenté au tribunal vers la descente, après le départ de la greffière, du secrétaire de greffe et des stagiaires et en l’absence de sa garde rapprochée. A la question de savoir quel était l’objet de sa visite, le député lui a dit qu’il était venu s’enquérir du dossier de Bananzolé. Et d’ajouter qu’il insistait pour connaître ce dossier dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale.

En réaction, le juge lui a dit qu’il n’est pas le gouvernement et qu’il n’est qu’un juge qui ne fait que son travail dans un dossier foncier. Les explications du juge ont apparemment provoqué la colère de l’honorable député Bourama Tidiane Traoré qui fera savoir à Amadou Bocar Touré qu’ici à Ouéléssébougou, personne ne peut rien contre lui.

Il a rejeté d’un revers de la main, en disant au juge Amadou Bocar Touré qu’il n’est pas d’accord avec sa démarche d’autant plus que l’un des conseillers du chef de village n’est pas neutre. Et Bourama a demandé de trancher ce litige en faveur du demandeur, Siaka Traoré, qui n’est que son collaborateur.

Une demande que le juge refusera poliment en lui faisant savoir que cette affaire est une affaire coutumière qui ne peut être vidée qu’après une investigation approfondie auprès des autorités coutumières de Bananzolé, à savoir le chef de village et ses conseillers. En outre, il a ajouté que dans ce dossier, lui, juge, ne peut rien décider seul, car assisté par des assesseurs dont la présence est obligatoire dans les affaires foncières et coutumières. La conversation a pris fin par un pugilat dans la cour du tribunal.

Deux ans après, le député boxeur convoque les autorités ce matin pour, dit-il, poser la première pierre d’une nouvelle école dans un site abrité. Alors que les autorités coutumières ont réservé un site pour son projet. Avec les moyens nécessaires, Bourama Tidiane Traoré compte démolir plusieurs dizaine d’hectares et récupérer les 60 ha cultivables au profit de Simpara. Les villageois ne l’entendent pas de cette oreille et interpellent les autorités sur le respect des textes en vigueur en matière de droit coutumier.

Bréhima Sogoba
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