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Election présidentielle en Afrique : Les nouveaux putschs sur le continent
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  L’Inter de Bamako




Avant l'avènement de "la démocratie en Afrique" initiée par le sommet de La Baule du 20 juin 1990 où cette citation célèbre a été prononcée: «Le vent de liberté qui a soufflé à l'Est devra inévitablement souffler un jour en direction du Sud (...) Il n'y a pas de développement sans démocratie et il n'y a pas de démocratie sans développement". Tous les coups d’Etat perpétrés en Afrique sont militaires et dirigés par le réseau de Jaques Foccart qui représentait la France-Afrique.
Aujourd'hui, les coups d'Etat ne sont plus organisés par les militaires mais par les "démocrates" africains, installés au sommet des Etats africains par la bénédiction des différents chefs d'Etat français ou occidentaux. La plupart des élections africaines sont manipulées par les présidents au pouvoir dont l’objectif principal serait d'être des bons élèves de leurs mentors occidentaux.
Pour atteindre leurs objectifs, il faut d'abord qu'ils aient le feu vert de leurs maîtres. Le président congolais, le général Denis Sassou Nguesso, avant de modifier l'acte fondamental de son pays, a été reçu par le président français François Hollande.
Au Niger, le président Mahamadou Issoufou, qui avait l'intention de manipuler les élections de son pays, était parmi les chefs d'Etat du Sahel présent à Paris aux cotés des dirigeants français lors de l'attaque de «Charlie Hebdo» (13 janvier 2015) avec le leitmotiv: "Je suis Charlie".
En maintenant injustement son opposant M. Hama Amadou en prison, en manipulant les élections de son pays pour se maintenir au pouvoir, il a certainement eu la caution de ses maîtres français M. François Hollande qui est aux commandes de l'Elysée et du Parti socialiste français dont M. Issoufou vient recevoir les félicitations et leur reconnaissance. M. Mahamadou Issoufou a eu son salaire en disant à, M. Hollande: "Je suis Charlie". C’est un président, un homme pris par ses propres mots.
En appelant l'opposition à former un gouvernement d'union nationale, il reconnaît avoir truqué les élections. Sinon, si les élections avaient été organisées d'une manière transparente, il n'avait pas besoin d'appeler l'opposition pour la formation d'un tel gouvernement !

Après le Faso, le Niger
Après le coup d'Etat militaire du général burkinabè, Gilbert Diendéré, en septembre 2015, le président Issoufou était le chef d'Etat de la CEDEAO le plus virulent envers les putschistes de Ouaga. Et voilà qu'il vient d'orchestrer un coup d'Etat dans son pays. Mal organisées, les élections dans son pays en maintenant son challenger en prison sans jamais le présenter à un juge depuis quatre mois, cela équivaut à un coup d'Etat. A écouter une personnalité sur RFI qui commentait la conférence de presse du chef d'Etat nigérien sur France 24, dire: "la politique, ce n'est pas la guerre", voici du faux. Et pourtant, nous disons que toutes les guerres ont été orchestrées et engendrées par la politique. C'est la politique qui a occasionné les deux guerres mondiales et c’est pour des raisons politiques que la colonisation a été transportée en Afrique, en Asie, au Proche et au Moyen-Orient par les pays occidentaux. Et, toutes les guerres actuelles du monde découlent des faits politiques.
Aujourd'hui, les putschs militaires ne sont plus d'actualité. Ce qui est d'actualité, c'est le tripatouillage des élections, la modification de l'Acte fondamental et le bazardage des ressources minières des pays africains au profit des Occidentaux. Nous avons vu sur l'échiquier politique toutes sortes d'hommes politiques "démocrates".
Au Sénégal, le président Abdoulaye Wade, a crée le Parti démocratique sénégalais (PDS) en 1970 et pour la première fois, il participe à l’élection présidentielle de son pays, organisée en 1978 contre le président Senghor. Tout le monde a vu comment il a quitté le palais présidentiel.
Au Mali, l'ancien général-président malien, Amadou Toumani Touré, avait dit lors d'une interview que "les coups d'Etat proviennent de la mauvaise politique". Cette citation nous rappelle celle de Moussa Traoré prononcée lors de l'entrée des troupes rebelles d'Hissein Habré le 08 juin 1982 à N'Djamena en chassant le président Goukouni Weddeye. Moussa Traoré avait dit ceci au journaliste qui l'avait posé la question sur l'entrée de Hissein Habré: "Celui qui est venu par la force des armes, ira par la force des armes". Tous les deux (Moussa et ATT) sont venus par la force des armes et par des coups d'Etat. Ils sont aussi partis par les coups d’Etat et la force des armes.
Tout le monde avait vu comment le président Alpha Oumar Konaré avait organisé l’élection présidentielle et législatives en avril 2002. Elles ont consacré la victoire de l’homme de son choix. Nous avons vu un pronunciamiento électoral.
Les peuples des Etats africains au sud du Sahara sont encore dans le trou. Il n’y a pas eu de grands changements. En observant les dernières élections passées au Niger, quelle différence y a-t-il entre elles et celles organisées au Togo en 2005 après le décès de Gnassingbé Eyadema où on a vu un soldat togolais fuyant avec l'urne dans un quartier de Lomé.
Un homme, en tant que commun des mortels, peut bien servir son pays sans être président.
Au Vietnam, le général Giap n'a jamais été un chef d'Etat, mais il a été très utile pour son pays en le libérant du colonialisme français le plus asservissant du monde.
Si le président nigérien avait organisée l’élection présidentielle et législative transparentes dans son pays, il allait sortir par la grande porte. Ainsi, il créé une nouvelle crise au Niger. Et lorsqu’une crise éclate, personne ne sait quand est-ce qu’elle prendra fin. Africains, soyez vigilants et soyez exigeants dans le choix des hommes pour diriger vos Etats.
Vive l'Afrique indépendante.
Yacouba Aliou
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