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Nouveaux dirigeants de la nouvelle BMS :Vers le scenario « ni Babaly Bah ni Lanfia Koita»?
Publié le jeudi 31 mars 2016  |  Le Prétoire
La
© Autre presse par DR
La Banque malienne de solidarité (BMS – sa)





La fusion/absorption de la BHM par la BMS devra être à son dénouement le plus complet à la date du 31 mars 2016. Les assemblées statutaires de clôture des comptes des deux structures ont été tenues et les comptes consolidés sont élaborés. Place maintenant au top chrono d’un compte à rebours commencé pour qu’à la date du 1 avril 2016 la désormais quatrième banque de la place et la première à capitaux nationaux voit le jour avec de nouveaux dirigeants. Les analystes et autres observateurs avisés estiment que ni Babaly ni Lanfia ne sont légitimes à porter ce nouveau challenge pour plusieurs raisons.
D’une part, Babaly Bah devra normalement, si ce n’est déjà fait, faire valoir ses droits à la retraite au plus tard le 31 décembre 2016. Ceux qui ont suivi le départ d’Abdoulaye Daffe se rappelleront certainement que c’est cet argument qui a été évoqué pour l’exclure du jeu. Si l’Etat est cohérent, ce cas devrait faire jurisprudence.
D’autre part, et cela concerne à la fois Babaly et Koita, la grosse épine de la gestion chaotique de certains clients qui a valu à Babaly une inculpation pour faux et usage de faux, demeure encore planté dans les pieds des deux personnes. Cette affaire est, en effet très sérieuse et les autorités ne doivent pas l’occulter pour peu qu’elles soient soucieuses des préceptes élémentaires de bonne gouvernance. Un PDG de banque qui est sous inculpation pour faux et usage de faux est-il encore qualifié pour diriger la grande banque que la nouvelle BMS ambitionne de devenir ? Serait-il encore crédible aux yeux des déposants ? Pourrait-il encore être le porteur du changement de cap annoncé ? Assurément non !d’autant que les clients concernés demeurent encore déterminés à se faire entendre. A la faveur de la «campagne» en cours pour diriger la banque, les langues commencent à se délier pour évoquer cette affaire dans les plus petits détails.
Partisans et adversaires de Babaly Bah et de Koita s’envoient mutuellement la patate puante par billets de presse interposés. L’atmosphère a tout l’air de celle d’une opération terre brûlée. On évoque notamment une suspecte collusion entre ces deux personnes dans le cadre du fameux dossier de la principale cliente Mme Simpara Saran Traoré, bénéficiaire d’un prêt fictif de 800 millions sur la base d’une fausse convention notariée de prêt et qui s’est vue irrégulièrement mouvementer son compte chèque à hauteur de plus de 2 milliards de F CFA sans qu’elle ne signe la moindre pièce de retrait.
Pour ce qui concerne Lanfia Koita, Adjoint de Babaly Bah à l’époque des faits, on indique qu’il lui serait difficile de sortir indemne de ce contentieux vu que c’est lui qui assurait la direction opérationnelle de la banque, Babaly s’occupant de l’institutionnelle et de la gouvernance. Ce serait également M. Koita qui aurait en charge la création et l’analyse des fameux comptes-reflets qui ont permis à la banque de concrétiser les opérations suspectes. Bien plus, Mme Simpara Saran Traore serait venue à la BMS dans les valises de M. Koita quand il a quitté la BDM pour être DGA de la BMS sur recommandation de son mentor un certain Mamadou Igor Diarra. D’après les rapports d’audits beaucoup d’opérations irrégulières passées sur le compte de Mme Simpara aurait été ordonnées par M. Koita.
On évoque également le cas de cet autre client BTP qui s’est vu également débiter irrégulièrement son compte pour payer un des frères de Babaly Bah, un authentique prête-nom qui loue des engins lourds aux clients BTP bénéficiaires de crédits accordé par Babaly Bah. Sur la base d’une fausse facture de prestation de service, ce client se serait vu plumer pour près d’une centaine de millions de F CFA. « Grave conflit d’intérêts » serait un doux euphémisme pour qualifier ces faits.
Aussi longtemps que les contentieux de ce genre, qui malheureusement pullulerait à la BMS, ne serait pas vidé, l’atmosphère demeura toujours électrique chez les différents protagonistes. « Ils peuvent tramer ce qu’ils veulent pour demeurer au contrôle de cette banque et poursuivre ainsi leur entreprise de falsification des comptes et de destruction des preuves», tonne un des plaignants, « La justice, qu’elle soit humaine ou divine les rattrapera un jour ou l’autre. Le mensonge a beau prendre l’ascenseur, il sera rattrapé et devancé par la vérité qui emprunterait les escaliers » poursuit-il ; « Nous ne lâcherons jamais » assène un autre. La principale plaignante du dossier aurait, quant à elle, indiqué qu’il s’agissait d’une entreprise véritablement mafieuse dont elle serait victime depuis de longues dates ; ce qui, semble-t-il, serait confirmé par des pièces et actes notariés grossièrement faux qui figurent au dossier d’instruction.
Devant l’ampleur de ce contentieux aux ramifications passablement nauséabondes, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, qui avait proposé sa médiation pour un règlement amiable du litige, aurait fait marche arrière en déclarant renoncer à continuer sa mission de bons offices en raison de l’extrême complexité du dossier.
Abdoulaye KONATE
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