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Art et Culture

Photographie : Les oeuvres de Seydou Keïta exposées a Paris
Publié le jeudi 31 mars 2016  |  L’Essor




C’est ce jeudi 31 mars que s’ouvre officiellement au Grand palais de Paris l’exposition consacrée aux photos de notre compatriote feu Seydou Kéïta. Il s’agit d’une exposition événement dans cet établissement culturel public créé en 1895. Premier opérateur culturel européen, le Grand palais enregistre 2,5 millions de visiteurs dans toutes ses expositions et organise 50 événements par an.

L’exposition qui sera visible jusqu’au 11 juillet, présente 238 photographies prises pour la plupart à Bamako entre 1948 et 1960. Il s’agit de tirages appartenant à la Contemporary African Art Collection (CAAC), collection Jean Pigozzi, Genève. Des conférences-débats, tables rondes, projections de films et autres activités pédagogiques sont programmés autour de cette exposition.

Seydou Keïta est sans aucun doute l’un des plus grands photographes africains du siècle dernier dont le travail, dès lors qu’il est soumis à l’analyse, est marqué d’emblée par les signifiants du contexte colonial qui l’a vu naître et dans lequel il a produit la quasi-totalité de son oeuvre photographique, indique Yves Aupetitallot, le commissaire de l’exposition.

Né vers 1921 à Bamako, Seydou Keïta ne fréquente pas l’école, et, dès l’âge de 7 ans, devient apprenti menuisier auprès de son père et de son oncle. Cet oncle lui offre en 1935 son premier appareil photo, un petit Kodak Brownie. En 1939, il gagne déjà sa vie en tant que photographe autodidacte, et en 1948, il ouvre son studio sur la parcelle familiale. Il se spécialise dans le portrait de commande, individuel ou de groupe, qu’il réalise essentiellement à la chambre 13×18, et en noir et blanc, avec une préférence pour la lumière naturelle. La plupart des tirages d’époque dits « vintage » sont des tirages contact, au format du négatif, que Keïta réalise lui-même. Le papier est cher et difficile à trouver. A la demande de certains clients fortunés, il lui arrive rarement de réaliser des tirages en 30×40. Plus exceptionnellement, les accessoires, bijoux notamment, ont été colorisés par l’encadreur.

Seydou Keïta aime tout simplement la photographie et veut donner à ses clients la plus belle image possible. Il positionne la plupart du temps ses sujets, en buste légèrement de trois quart ou en pied, et utilise des fonds en tissu, à motifs décoratifs, qu’il change au bout de quelques années, en les réutilisant parfois. C’est grâce à ces fonds qu’il pouvait à peu près dater ses clichés. Avec les premiers bénéfices de son activité, il acquiert des vêtements « chics » à la mode occidentale, des accessoires, du petit mobilier, un poste de radio, des bijoux mais aussi une voiture et un scooter qui sont gracieusement mis à la disposition de ses clients qui ont le loisir de composer ainsi leur représentation.

La notoriété de Seydou Keïta a été rapide à Bamako, au Mali, et dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. La valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, la modernité et l’inventivité de ses mises en scène lui ont valu un immense succès. Le 22 septembre 1960, la République soudanaise proclame son indépendance, Modibo Keïta devient le premier président de la République du Mali. En 1962, à la demande des autorités, Keïta ferme son studio et devient photographe officiel du gouvernement, jusqu’à sa retraite en 1977. Il décède à Paris en 2001.
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