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Collectif des ressortissants des régions du Nord et la diaspora : « Nous rejetons la loi instituant les autorités intérimaires au Nord »
Publié le mercredi 6 avril 2016  |  Delta News
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de lancement des travaux du projet PADUB
Bamako, le 15 décembre 2015 la L’AFP en partenariat avec la mairie de la commune V a lancé les travaux du projet PADUB a la mairie de Badalabougou.




Dans une lettre ouverte en date du 3 mars 2016, adressée au président de l’Assemblée nationale, et dont nous sommes parvenus à avoir copie, les ressortissants des régions de Gao, de Tombouctou et de Mopti contestent la nouvelle loi votée le 31 mars 2016. Cette loi, qui modifie le Code des collectivités territoriales, institue des « autorités intérimaires » dans les régions du nord-Mali. Voici le contenu de la lettre ouverte. Lettre ouverte à Monsieur Issaka Sidibé, Président de l'Assemblée Nationale du MALI Bamako
OBJET: vote de la loi relative aux autorités intérimaires dans le Nord du pays en faveur des groupes armés
Monsieur le Président,
-Nous, Ressortissants des Régions de Gao, Tombouctou et Mopti de toutes les communautés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, condamnons avec la dernière énergie la loi scélérate et anticonstitutionnelle votée par votre assemblée le 31 mars 2016, instaurant des autorités intérimaires dans le Nord du pays en faveur de groupes armés (la CMA et consorts) se proclamant de la communauté touarègue qu’ils ne représentent pas. Des groupes armés qui sont allés jusqu'à renier leur nationalité malienne au profit de leur chimérique République de l’Azawad.
- Cette loi est pour nous une deuxième humiliation infligée, cette fois-ci, par nos propres autorités censées nous protéger.
Monsieur le Président,
Avez-vous déjà oublié que ces groupes lors de l'occupation des Régions du Nord avec leurs acolytes d'Ançardine, du Mujao et d'Aqmi avaient tout détruit sur leur passage et fait de nombreuses victimes civiles et militaires : Aguel hoc en janvier 2012, Kidal en mai 2014 y compris des militaires de pays amis après la libération, le déplacement de milliers de Maliens vers le Sud du pays et dans les pays voisins ?
Monsieur le Président,
Permettez-nous de vous rappeler que l'Assemblée Nationale, en devenant une simple caisse de résonnance du gouvernement, compromet la séparation des pouvoirs, en l'occurrence le législatif et l'exécutif. Le rôle d'un député, c'est de défendre avant tout son pays et les intérêts de ses électeurs. Manifestement, ceci n'est pas le cas de l'Assemblée nationale malienne.
Ce que nous avons compris sous la Présidence d'Ibrahim Boubacar Keïta, c'est que pour se faire respecter et se faire entendre, il faut nécessairement prendre les armes contre son pays, à l'instar de la CMA. En témoignent les nombreuses concessions et les avantages qui leur sont accordés, parmi lesquels, selon nos informations :
1. la réintégration des Rebelles déserteurs dans l'Armée et les Services de Sécurité.
2. Le versement d'arriérés de salaires d'un montant de 5 milliards de francs.
3. La nomination à des postes de haut niveau dans les services publics sans vérification préalable des compétences requises pour occuper de tels postes.
4. L'octroi de 400 millions de francs pour organiser un forum à Kidal auquel le gouvernement n'était pas autorisé à assister.
5. La libération à tour de bras, sans jugement, de la plupart des combattants du MNLA détenus dans les prisons maliennes.
6. En vue de faciliter leur insertion politique, une loi inique et anticonstitutionnelle a été spécialement votée à cet effet par l'instauration d'autorités intérimaires dont la gestion leur est confiée pour deux ans en application de l'Accord d'Alger. Que reste-il donc pour les autres Maliens ?
7.
Monsieur le Président,
Nous ne nous sentons aucunement concernés par ledit Accord car nous n'y avons été associés ni de près ni de loin lors de son élaboration, ni consultés sur sa mise en œuvre. Nous le rejetons donc en bloc. Les groupes armés ne nous représentent pas et, de ce fait, n'ont aucune légitimité à décider à notre place. Nous pensons que ce processus n’a pas été inclusif.
Comme habitude, cet accord a été fait sur le dos des communautés du Nord. Comment un gouvernement responsable peut-il déléguer des pouvoirs de l’Etat à des bandes de criminels et de narcotrafiquants dont certains relèvent de la justice ?
En conséquence, nous vous demandons de procéder à l'abrogation de cette loi scélérate et de maintenir les Délégations Spéciales actuelles jusqu’aux prochaines élections sinon nous nous battrons jusqu'à notre dernière énergie pour que ces autorités intérimaires ne voient le jour dans nos régions et qu'aucun drapeau autre que celui du Mali n’y flotte.
Dans ce cadre, nous demandons à nos compatriotes des autres régions de se joindre à nous pour dénoncer l'Accord d'Alger en ce qu'il prépare la partition du pays et est dangereux pour la cohésion sociale et l'entente entre les communautés maliennes.
Veuillez agréer Monsieur le Président l’expression de nos salutations distinguées.
Les signataires
Le Collectif des Ressortissants des Régions Nord du MALI et la diaspora.
Afrique : Ghana, Niger, Togo, Côte d'Ivoire, Gabon, Algérie, Nigéria, Mauritanie, Angola, Lybie, Egypte, Burkina-Faso, Guinée, Sénégal, Centrafrique, RDC-Congo, Cameroun.
Amérique du Nord : Etats-Unis (Atlanta, Philadelphie, New-York)
Asie : Arabie Saoudite : Mecque, Médine, Ryad, Djeddah-Turquie
Europe: Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne, France, la Hollande, la Suisse
Le 3 avril 2016
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