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Mali : Français et Maliens entrent dans Tombouctou, les islamistes brûlent des manuscrits
Publié le mardi 29 janvier 2013  |  AFP


La
© Autre presse par DR
La ville de Tombouctou


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TOMBOUCTOU (Mali) - Soldats français et maliens doivent progressivement rétablir l`ordre dans la cité historique de Tombouctou où ils sont entrés sans combats et sous les vivats après des mois d`occupation par des insurgés islamistes, les pays donateurs s`employant mardi lors d`une conférence à Addis Abeba de trouver les moyens de financer la stabilisation du
Mali.

Le Japon s`est déjà engagé mardi à verser 120 millions de dollars pour le
Mali et le Sahel, quelques jours après la mort de dix Japonais dans une prise
d`otages en Algérie par des islamistes qui disaient agir en représailles à
l`intervention française. De son côté, l`Union africaine va financer 10% de la
force africaine au Mali, alors que la conférence des donateurs chargée de
trouver au moins 460 millions de dollars pour repousser les insurgés
islamistes s`ouvre dans la capitale éthiopienne.

Le Royaume-Uni, qui envisagerait, selon la presse britannique, d`envoyer
rapidement 200 militaires non-combattants en Afrique de l`ouest, dont quelques
"dizaines" au Mali, deviendrait alors le premier pays occidental à épauler la
France par une présence sur le terrain, même s`il ne s`agit que d`entraîner
les troupes des pays d`Afrique de l`ouest chargées de prendre le relais pour
combattre les islamistes.

Lundi déjà, le Premier ministre David Cameron avait assuré M. Hollande que
Londres était "disposée" à aider davantage Paris au Mali.

"Il n`y a eu aucun coup de feu, aucune goutte de sang, même pas de
résistance passive avec des pièges", avait déclaré à l`AFP lundi soir le
colonel français Frédéric Gout, chef de l`opération héliportée sur Tombouctou,
ville-phare de l`islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles.

"Nous sommes en train de gagner cette bataille", avait asséné à Paris le
président français François Hollande. "Quand je dis nous, c`est l`armée
malienne, ce sont les Africains soutenus par les Français", avait-il précisé
aussitôt.


Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, est tombée après une manoeuvre
conjointe, terrestre et aérienne, et le largage de parachutistes dans la
périphérie, avant l`entrée lundi après-midi d`une colonne de soldats français
et maliens en ville.

"Crime culturel"

Aux cris de "Mali, Mali, Mali", la foule brandissait de petits drapeaux
français et maliens au passage des militaires, a constaté un journaliste de
l`AFP.

Mais les témoignages se sont multipliés sur la destruction de précieux
manuscrits datant de plusieurs siècles dans cette cité qui fut la capitale
intellectuelle et spirituelle de l`islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles et
une prospère cité caravanière.

"Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé
par les islamistes. C`est un véritable crime culturel", s`est lamenté le maire
de Tombouctou, Halley Ousmane.

L`Institut Ahmed Baba abrite entre 60.000 et 100.000 manuscrits, selon le
ministère malien de la Culture.

Selon les habitants, les islamistes ont pris la fuite après les frappes
aériennes françaises ces derniers jours.

Lundi soir, tout était calme dans Tombouctou plongée dans l`obscurité,
l`électricité étant coupée, tout comme le réseau téléphonique, en raison de
sabotages des islamistes, a constaté l`AFP.

Les militaires maliens occupaient la ville, tandis que les Français
s`étaient repliés dans les faubourgs où ils ont installé des postes de
contrôle.

Quelques 3.500 soldats français et 1.900 soldats africains, notamment
tchadiens et nigériens, sont déployés au Mali au côté de l`armée malienne.

L`opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise de Gao, plus
importante ville du nord et un des bastions des combattants islamistes, à
1.200 km au nord-est de Bamako.

Les combats à Gao ont fait 25 morts dans les rangs islamistes, selon
l`armée française.

Après Gao et Tombouctou, les regards se tournent désormais vers Kidal
(extrême nord-est), troisième grande ville du nord, à 1.500 km de Bamako.

Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des
groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal, mais
François Hollande a laissé entendre que les soldats français n`iront pas les
chercher.

"Exactions de l`armée malienne"

Des rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l`Azawad
(MNLA), et des dissidents du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de
l`islam), qui ont formé le Mouvement islamique de l`Azawad (MIA), disent
contrôler Kidal. Le MNLA assure ne pas rechercher la confrontation avec
l`armée française ni avec les militaires africains, mais vouloir empêcher "les
exactions de l`armée malienne".

La reconquête du nord laisse craindre des actes de vengeance contre les
islamistes, qui ont commis de nombreux crimes au nom de la charia (loi
islamique): amputations, lapidations, exécutions et, à Tombouctou, destruction
de nombreux mausolées de saints musulmans.

La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis
en garde Bamako. "J`invite les autorités maliennes à mettre immédiatement fin
aux actes allégués" et "à diligenter des enquêtes et poursuites à lencontre
des responsables", a-t-elle dit.

La France a par ailleurs annoncé avoir reçu des menaces directes par "des
groupes terroristes nigérians" en représailles à son intervention au Mali.

Le FMI a de son côté versé lundi 18,4 millions de dollars à Bamako pour
faire face à "l`instabilité" dans le pays et convaincre les donateurs
internationaux de reprendre leur aide, gelée depuis le coup d`Etat de mars
2012 qui a précipité le Mali dans le chaos.
bur-thm/abl/gir

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