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Célébration de la fête de l’indépendance de l’Azawad: la provocation de trop
Publié le dimanche 10 avril 2016  |  Info Matin
Profanation
© Autre presse par DR
Profanation du drapeau malien




A la surprise générale, ceux qui ont à Bamako apposé leur signature le 20 juin dernier sur l’Accord pour la paix et la réconciliation issu de 9 longs mois de dialogue fraternel à Alger, ceux qui depuis ne ratent aucune occasion pour inventer et dénoncer une prétendue mauvaise volonté chez le gouvernement à mettre en œuvre cet Accord ; ceux qui ont depuis accepté appui et subsides de l’Etat pour entretenir leurs combattants et organiser un Forum voilà quelque jours à Kidal, ont contre toute attente célébré avant-hier la date anniversaire de la déclaration de l’indépendance de leur utopique Azawad, prononcée conjointement un certain 6 avril 2012 à Gao par le MNLA et Ansardine.

Les habitudes, comme les convictions, ont la vie dure. Les déclarations de certains responsables du MNLA membres à part entière de la CMA sonnent comme le glas du processus qui a trimballé l’ensemble national et la communauté internationale deux années durant.

Ceux qui attendaient de la CMA une preuve de sincérité de son attachement à l’unité nationale et qui caressaient l’espoir de la voir conjuguer au passé ses ambitions séparatistes sont désormais édifiés.
Une fois de plus, une fois peut-être de trop, contre toute attente, malgré tout ce qui a été fait et dit, en dépit de sa signature et de sa parole, la CMA a remis ça !
Elle a encore célébré hier 6 avril dans les zones qu’elle contrôle avec la permission et la tolérance d’Ansardine d’Iyad Ag Ghali et d’AQMI de Mocthar Belmokthar sa fantasmagorique indépendance de l’Azawad.

Une chimérique indépendance d’une chimérique Azawad qui n’est reconnue par personne ni à l’intérieur ni à l’extérieur du Mali qui est et restera un et indivisible.
Comme l’année dernière, pour cette cause qu’on croyait reléguée aux calendes grecques, la CMA a instrumentalisé femmes et enfants et orchestré parades militaires et montée de couleurs.

Comme l’année dernière, la CMA fait un coup de Jarnac contre le processus de paix et de réconciliation nationale. Résultat : c’est un coup de canif dans la restauration de la confiance indispensable à la mise en œuvre de l’Accord.

Ceux qui accusait le gouvernement de mauvaise volonté et de mollesse à propos de sa non participation au Forum de Kidal sont désormais édifiés sur la sincérité, la franchise et la loyauté de la CMA. Chacun comprendra désormais pourquoi la CMA était peu réceptive à accueillir une délégation officielle à Kidal à l’occasion de ce Forum.
Si ce n’est pas une déclaration de guerre, c’est en tout cas une insupportable provocation dont les «frères » de la CMA pouvaient nous faire l’économie. Surtout au moment où « eux et nous » font face aux même ennemix : les terroristes.
Naïveté me dira-t-on : ce sont leurs ex-futurs-alliés dans cette partie du pays qu’ils ont pris en otage sous le nom d’Azawad. Les bambaras disent fort a propos: dosso koro te an son koro bila (l’habitude est une seconde nature).

Si «la trahison est une question de dates», celle des engagements serait-elle pour la CMA une question de posture et d’avenir ? Que les fiers descendants des hommes d’honneur et de dignité de l’Adrar des Ifoghas, n’oublient cependant point dans l’œuvre de construction, de consolidation et de défense de l’unité nationale, tout est pardonnable, excepté le mensonge, la déloyauté et la trahison.

Par Sambi TOURE
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