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Meeting de réconciliation : Les vampires de la politique au Mali jaugent et tâtent les cœurs
Publié le lundi 11 avril 2016  |  L’Inter de Bamako
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’URD
Bamako, le 19 novembre 2014. L`URD a organisé une conférence de presse sur les principales questions d’intérêt national au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), la cérémonie était présidée par son parrain M. Soumaila CISSE.




Depuis bientôt quelques semaines, il est question de la tenue, le 23 avril 2016, d’un grand meeting de «réconciliation nationale», meeting qui sera organisé par la jeunesse RPM et le Parti socialiste Yeleen –Coura. Selon toutes les indiscrétions, ce meeting doit consacrer le retour définitif de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT). C’est bien là une phase préparatoire de récupération du pouvoir ‘’perdu’’. IBK, une fois encore, doit faire une lecture critique d’une telle initiative au Mali, en tout cas, il en a grand intérêt. Cette lecture des événements à la loupe de la raison discursive s’impose à IBK car il avait agi la confiance de bien de citoyens. Ainsi, nul besoin de dire que lorsqu’ATT accédait au pouvoir en 2002, il avait dans sa valise politique le concept de consensus national. Ce projet de consensus s’est manifesté par une gestion commune partagée du pays par la quasi-totalité de la classe politique malienne. C’est donc dire qu’ATT a impliqué cette classe politique qu’il savait non seulement corrompue mais surtout apatride avec comme seule ambition l’enrichissement illicite qui constitue indubitablement hier comme aujourd’hui la peste du devenir de notre peuple travailleur. Par ce ‘’consensus unanime’’, le général ATT a ligoté cette classe politique qu’il savait mafieuse. Aussi, il est toujours de coutume chez nous que les politiciens dépourvus du moindre sens de la décence se servent toujours d’une jeunesse peu informée du caractère gougea de ses hommes et des femmes pour lui demander d’ouvrir le bal. C’est bien ce scénario en préparation qu’il faut saisir pour expliquer les dessous d’un meeting dit de réconciliation nationale prévu par la jeunesse du pari RPM et le Parti socialiste Yeleen-Coura dont le président, Amadou Koita, est un transfuge du Parti pour le développement économique et social (PDES) d’ATT.

La jeunesse malienne ne doit pas oublier un seul instant qu’elle avait mis sur pied des centaines d’associations de soutien au coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo en 2012 contre le général Amadou Toumani Touré. Le 22 mars 2012, cette jeunesse a fait entendre son cri de détresse forgée par les régimes de Alpha Oumar Konaré et d’ATT. Ce jour là, elle voulait le changement du tout au tout. Cette jeunesse qui se trouvait sur tous les fronts a été témoin des atrocités commises contre nos soldats dans le septentrion malien. Ces massacres de soldats maliens font suite à cet acte de haute trahison accomplie par le général ATT, trahison qui a consisté à autoriser des centaines de combattants venus des champs de bataille de Libye à entrer sur notre territoire national avec armes et bagages. Les Maliens se souviendront toujours de cette question lâchée par ATT à la face du célèbre journaliste français Christoph Boisbouvier : « Si nous les désarmons qui va les défendre ?» Il lui restait à dire contre qui ils doivent se défendre. Le temps permet de comprendre aujourd’hui qu’il s’agissait de se défendre contre notre armée nationale qui a été délibérément phagocytée par Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.

Il ne sera jamais de dire à IBK que dans la réalité politique malienne la jeunesse se manipule à souhait et à coup de milliers de francs CFA. Dans un pays où la jeunesse ne sait à quel saint se vouer, elle change au rythme du vent. C’est dire qu’il n’y a pas de parti politique ici au Mali qui puisse compter sur la fidélité d’une quelconque jeunesse. IBK sait plus que quiconque que les politiciens qui s’agitent pour le retour d’ATT ont été sérieusement trempés et salis par celui-ci. Il serait aberrant de penser un seul instant que ceux qui se sont mouillés avec et dans la gestion calamiteuse d’ATT pourront abandonner celui-ci à son sort qui est aussi le leur.



D’autre part, IBK ne doit pas oublier un seul instant que ce que l’on appelle ‘’classe politique de l’opposition’’ a un gage non modifiable : ‘’mettre le président IBK hors jeu’’ car bien de ceux- là qui s’agitent aujourd’hui pour le retour d’ATT ont tout géré avec celui-ci ou presque. IBK ne doit pas oublier un seul instant qu’en politique chez nous il n’y a pas d’amis mais des intérêts privés. C’est bien cette petite vérité qu’Amadou Haya Sanogo ne comprenait pas, raison pour laquelle il a été crédule sur parole de messies politicards.

IBK peut-il aussi ignorer les turpitudes en cours au sein de sa formation politique le RPM ? Ce ne serait pas intelligeant de feindre d’ignorer ces turbulences qui couvent chaque jour davantage dans son parti. Il doit donc faire la bonne lecture de ce prétendu jumelage entre la jeunesse du RPM et le Parti socialiste Yeleen-Coura. Aussi, faut-il qu’il revisite le manque de lisibilité dont les peuples font permanemment preuve, manque qui consiste à applaudir l’arrivée aux affaires d’un homme et son départ du pouvoir.

Le sieur ivoirien Alpha Blondy a averti : «Vive le président ! Abas le président.» C’est dire qu’IBK se trouve sur une pente glissante au regard de la versatilité irresponsable de ses politiciens en mal de crédibilité et qui ne jurent que par une seule chose : sucer le sang du peuple malien. Le meilleur choix pour IBK c’est de travailler à demander des comptes à Amadou Toumani Touré à propos de sa gestion des affaires du Mali. En tout cas, c’est bien cela le choix des forces vives du Mali : des militaires ont été livrés à la boucherie au Nord notamment à Aguel Hoc pendant l’exercice du pouvoir par ATT. On ne peut donc réconcilier les cœurs meurtris par une telle farce politicienne qu’est le meeting dit de réconciliation nationale.

Avant sa fuite pour le Sénégal, ATT s’était rendu coupable d’une situation socio-économique, politique et sécuritaire délétère. On peut tourner ainsi une telle page sombre par un simple meeting et d’ailleurs lequel !

En clair, ATT doit répondre de ses actes posés contre l’honneur et la dignité de notre armée et de nos forces vives.

A son temps, le peuple malien saura lever ce défi historique. En tout cas, les politiciens qui font semblant de soutenir IBK ou de mener une opposition «démocratique» sont bien à l’affut et toujours prêts à profiter de toute circonstance de déception générale des Maliens pour revenir à la charge et pourquoi pas avec la bénédiction de «ses amis français.» Que Dieu sauve le Mali !

Fodé KEITA
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