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Pr Assa Traoré Sidibé à propos du diabète : « Mangeons moins gras et moins sucré »
Publié le lundi 11 avril 2016  |  Le Pouce




A l’issue des travaux de la cérémonie de lancement de la Journée mondiale de la santé, le professeur Assa Traoré, agrégée en endocrinologie, diabétologue à l’Hôpital du Mali, s’est prêtée à nos questions. Elle nous parle de la maladie, sa transmission, sa manifestation et sa prévention

Le Pouce : Pouvez-vous dire à nos lecteurs ce que c’est un diabétique ?

Pr Assa Traoré. Le diabétique se définit comme étant quelqu’un qui a un taux de sucre dans son sang, en permanence élevée (24 h/24). Autrement dit, celui qui dépasse un taux officiellement reconnu par l’OMS, fixé à un 1g26. Et le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement celle qu’il produit. Cela se traduit par un taux de glucose élevé dans le sang ou hyperglycémie. C’est aussi, un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (encore appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie. Les aliments sont composés de lipides (graisses), protides (comme la viande) et glucides (sucres, féculents). Ce sont eux qui fournissent l’essentiel de l’énergie dont a besoin le corps pour fonctionner, passent dans l’intestin, puis rejoignent la circulation sanguine.



Comment se manifeste la maladie ?

Cette maladie se manifeste cliniquement par la polyurie, ce qui donne au diabétique, une déshydratation. Le patient va beaucoup boire, il maigrit parce que l’énergie qu’il reçoit dans son corps n’est pas utilisée et le patient est fatigué. Cela est dû, au fait qu’on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie. Les cellules bêta du pancréas, regroupées, secrètent de l’insuline. L’insuline permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme : muscles, tissus adipeux, et le foie où il va pouvoir être transformé et stocké ».

Le diabète est-il héréditaire ?

Le poids de l’hérédité diffère selon qu’il s’agit du diabète de type 1 ou du diabète de type 2. Lorsque l’un des deux parents est diabétique de type 2, le risque de transmission à la descendance est de l’ordre de 40 % et si les deux parents sont atteints, le risque grimpe à 70%. Il n’est que de 5 % dans le diabète de type 1, plus précisément 6 % si le père est diabétique, 2-3 % si c’est la mère (mais 30 % si les deux parents le sont). Il est donc utile de se construire un arbre généalogique pour repérer les personnes de sa famille qui sont diabétiques et connaître son patrimoine génétique.

Parlons-nous des complications ?

Les complications chroniques du diabète font aujourd’hui que cette maladie a une charge économique mondiale très importante qui mérite une attention particulière. Et le but du traitement dans les deux cas est de normaliser la glycémie : les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Ce sont les complications du diabète qui peuvent se traduire par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux, des troubles de l’érection ou une insuffisance rénale.

Quel est le rôle du sport dans la lutte contre le diabète ?

Le sport permet à l’organisme de consommer, d’utiliser cette grande quantité de sucre de l’organisme. Cela même si la personne n’a pas l’hormone qui lui permet cette utilisation. En faisant le sport, les muscles aident le patient à utiliser ce sucre. On ne peut pas guérir le diabète mais on peut faire une diminution de consommation de sucre pour éviter les cas de complications.

Quel conseil pour l’alimentation ?

Nous devons consommer moins de sucre et moins gras. Cette consommation veut dire quand on est diabétique, on doit amener moins d’énergie dans le corps. L’énergie qu’on amène doit pouvoir être utilisée. Parce que nous avons un problème d’utilisation d’énergie. Vous savez, le gras amène beaucoup d’énergie génétique. On doit diminuer le rapport kilo et calorie. Quand on est diabétique, on ne doit pas les utiliser sans médication et sans précautions particulière. C’est pourquoi, tout le monde doit manger moins gras et moins sucré.

Propos recueillis par Dramane Coulibaly

journée mondiale de la santé

Le diabète au centre des préoccupations.

Notre pays célèbre depuis jeudi 07 avril 2016, la Journée mondiale et la semaine nationale de la santé. Le démarrage des travaux de cette semaine était placé sous la présidence du Dr Marguerite Dembélé Coulibaly, médecin en santé publique à la Direction nationale de la santé, représentante du ministre. À ses côtés, le Pr Assa Traoré, agrégée en endocrinologie, diabétologue à l’Hôpital du Mali et le Pr Massambou Sacko, épidémiologiste à la représentation de l’OMS au Mali et le directeur général du CNIECS monsieur Seydou Baba Traoré, le Dr Ibrahim Nientao, diabétologue. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée au siège de l’OMS. Le thème était : « Soyez plus fort que le diabète » et avec comme slogan : « Adoptons une alimentation pas trop grasse, pas trop salée et pas trop sucrée ; du sport adapté et un poids normal pour éviter le diabète ».

A l’ouverture des travaux, le directeur du Centre national d’information, d’éducation et de communication pour la santé (CNIECS), Seydou Baba Traoré, a fait savoir que le 7 avril est consacrée chaque année, à la Journée mondiale de la santé. Pour lui, elle a pour but d’informer et de sensibiliser l’opinion publique sur la morbidité, la mortalité et la souffrance. Selon le rapport mondial du diabète de l’OMS, le constat mondial du diabète est alarmant : « les pays en voie de développement ne bénéficient toujours pas des conditions de vie nécessaires au maintien d’une bonne santé ». C’est pourquoi cette année, l’OMS a dédié la célébration de la Journée mondiale de la santé au diabète, car l’épidémie progresse rapidement dans de nombreux pays.

Ainsi, en 2008, on estimait à 347 millions le nombre de diabétiques dans le monde et la prévalence augmente en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2012, le diabète a été la cause directe de 1,5 million de décès, dont plus de 80 % sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde. Pour le Pr Assa Traore Sidibé, le diabétique se définit comme étant quelqu’un qui a un taux de sucre, dans son sang, en permanence élevée (24 h/24). Autrement dit, celui qui dépasse un taux officiellement reconnu par l’OMS, fixé à un 1g26. Elle a conseillé qu’il ne faut attendre ce taux d’1g26 pour s’agiter, car la glycémie normale est entre 0g8 et 1g10 (la normale). Selon elle, le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement celle qu’il produit. Cela se traduit par un taux de glucose élevé dans le sang ou hyperglycémie.

Selon le Pr Massambou Sacko, représentant de l’OMS, les complications chroniques du diabète font aujourd’hui qu’elle a une charge économique mondiale très importante qui mérite une attention particulière. Il a indiqué qu’en 2008, il y avait 347 millions de cas de diabète dans le monde. Et, les dernières statistiques ont montré que près de 422 millions ont été affectées dont 1,5 millions ont perdu la vie à cause de cette pandémie.

Cette semaine consacrée à l’évènement, dans notre pays, consistera à sensibiliser davantage sur la progression du diabète, à l’énorme charge qu’il représente et à ses conséquences ; informer la population sur une série d’actions spécifiques, efficaces et abordables à diagnostiquer, traiter et soigner les personnes qui en souffrent. Elle sera marquée par l’organisation d’une table ronde sur le thème ; des jeux-concours radiophoniques, etc.

Dramane Coulibaly
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