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Nord-Mali, avion présidentiel : La diplomatie du secret
Publié le mercredi 13 avril 2016  |  L’Informateur
Forum
© AFP par STRINGER
Forum de Kidal




Pris dans les tourbillons du forum de Kidal, le gouvernement a longuement tourné en rond, il n’a échappé au naufrage qu’en changeant brutalement de cap, en jetant par-dessus bord toute participation. Quelque chose malgré tout surnage : la diplomatie du secret est bien commode pour masquer la diplomatie du verbe. S’ouvre dès lors l’ère du bricolage du style « il n’a jamais été question d’une participation du Premier ministre au forum de Kidal »

En fait, le gouvernement voyait dans le forum une planche de salut. Comme une personne menacée de noyade s’agrippe à son sauveur au risque de le faire perdre, il s’était au départ convaincu que tout sera réglé et qu’on pourra chanter les louanges à la paix, chasser l’inquiétude des cœurs quant au retard accusé dans le processus de paix. D’où sa promptitude à endosser la tunique de l’unique bailleur de fonds. Quitte à entrer dans la forteresse du report après que des questions soient restées sans réponses dans le déroulé de l’événement. La Plate-forme a suivi, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’est fendue de l’argument massue qu’elle ne peut plus faire machine arrière, l’essentiel de ses invités étant déjà sur place.

A peine a-t-on fini de clore cette controverse que s’est ouverte une guerre de chiffres. La CMA aurait indiqué avoir empoché 100 millions de F CFA. La Plate-forme n’aurait rien brouté. Question : quelle direction aurait pris le reliquat des 400 voire des 500 millions de F CFA qu’on évoque tant dans les salons feutrés et les colonnes des journaux ? Le gouvernement s’est muré dans un silence coupable. En vérité, il s’est toujours peu soucié des citoyens obligés d’utiliser d’autres canaux de communication – les médias internationaux qui sont bien tuyautés -pour savoir ce qui se passe chez eux.



On l’a régulièrement vérifié lors de l’opération Serval au Mali et l’intervention de la Mission des Nations-Unies dans notre pays. Les Maliens ont beau tendu l’oreille, la radio nationale et la télévision d’Etat ne pipaient mot des nombreuses embuscades tendues aux Forces armées maliennes et les attaques perpétrées contre des camps militaires et des populations civiles. A force d’essuyer de vertes critiques, le gouvernement a essayé de rectifier le tir en enjoignant au ministère de la Défense et des Anciens combattants de pondre des communiqués sanctionnant les attaques ennemies. Pendant que le numéro un français François Hollande ne ratait pas la moindre occasion de capturer aux micros et devant les cameras de nos confrères la situation sur le terrain au Mali.

On peut multiplier à souhait les exemples tendant à confirmer le mépris qu’affiche le gouvernement vis-à-vis des populations. Tenez ! Le prix d’achat de l’avion de commandement, objet de toutes les supputations, conserve encore une place de choix dans l’immense galerie de surfacturations. Peut-être l’on ne saura jamais les prix réels de livraison des 1.000 tracteurs – en fonction de leur puissance – aux paysans. Ici encore, le devoir de rendre compte se noie dans la diplomatie du secret.

On comprend à présent aisément la chute du président de la République dans les sondages d’opinion : 58% ne croient plus qu’IBK est l’homme de la situation. Tant les affaires de corruption à répétition, l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes et son train de vie dispendieux ont déteint sur son image. IBK croule dans les sondages, sans assurance de rebondir au plus vite : le redémarrage de l’économie tarde à se concrétiser, le chômage monte en flèche et le retour de la paix au Septentrion marque le pas.

Georges François Traoré
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