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Mme Sidibé Dedeou Ousmane, Segale centrale démocratique des travailleurs du Mali : « L’intérêt de l’institut doit être au-dessus de nos intérêts partisans et particuliers »
Publié le lundi 18 avril 2016  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
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Elue pour un mandat de trois ans en qualité de représentante légale du personnel de l’Institut National de Prévoyance Sociale au sein du Conseil d’Administration de l’organisme, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, secrétaire générale de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali, a bien voulu nous accorder une interview. La conseillère juridique du directeur général de l’INPS se dit contente de la confiance placée en elle par les travailleurs et s’engage à tout mettre en oeuvre pour relever le défi de cette lourde responsabilité.
Le Pouce : Au sortir de cette élection, quels sont les sentiments qui vous animent ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane : « C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime en ce moment parce que justice a été faite. C’est normal que les travailleurs de l’Institut aient un représentant siégeant au sein du Conseil d’administration. C’est cette voie qui permettra de défendre leurs intérêts au sein du Conseil et même les intérêts généraux de l’Institut tout entier. Que ce soit la direction générale ou les travailleurs, c’est le représentant du personnel qui défendra l’Institut au niveau de ce Conseil d’Administration. C’est aussi un sentiment de justice et d’équité. J’étais la représentante du personnel au sein du Conseil d’administration sur la base d’un consensus qui a été dégagé au niveau des travailleurs de l’Institut depuis sa création. Et le représentant du personnel ne relève d’aucune structure syndicale. Il est tout simplement représentant des travailleurs à l’issue d’une assemblée générale des travailleurs. Ce principe a été remis en cause et qui heureusement a trouvé aujourd’hui son dénouement. Il y a eu déjà trois conseils d’Administration, des sessions non moins importantes qui engageaient à plus d’un titre l’Institut National de Prévoyance Sociale. Et ce en l’absence du représentant du personnel. Les travailleurs n’avaient pas eu voix au chapitre. Ils n’étaient pas représentés. Aujourd’hui, je me réjouis du fait qu’ à l’issue des élections transparentes et sans heurts, les travailleurs ont porté leur choix sur ma modeste personne, pour les représenter au sein du Conseil d’Administration ».

Le Pouce : Vous avez parlé de transparence, cela veut dire que vous n’aviez rien à vous rapprocher ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane : « Absolument rien. Au contraire, je suis comblée. L’inquiétude que j’aie, c’est de pouvoir être à hauteur de mission pour défendre ces travailleurs. La tâche qui m’attend est maousse et n’est pas à négliger ».
Le Pouce : Qu’est ce qui va changer dans le cadre de la défense des intérêts des travailleurs ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane : « Quand nous rencontrons notre direction, il y a des décisions que celle ci peut prendre et d’autres qui relèvent du Conseil d’Administration. C’est ainsi que nous avions pu négocier pas mal de choses. Je vous donne quelques exemples : le départ négocié des travailleurs qui souhaitaient valoir leur droit avant l’âge de la retraite, nous avons élaboré ici un projet de départ négocié qui a permis à presque trois cent personnes de partir de l’Institut et avec ce qu’il faut. Il s’agissait d’un départ négocié. Ensuite, nous avons négocié l’accord d’établissement. Çà, c’est tout un processus qui connaît son dénouement seulement lorsque le Conseil d’Administration accepte d’entériner les décisions convenues. C’est une procédure qui a duré presque sept ans. On n’a pu la mettre en application que lorsque le Conseil d’Administration l’a approuvé. Il y a le budget tout entier de l’INPS, qui constitue aussi un volet très important de la gestion de l’Institut. Il ne peut pas se faire sans les travailleurs qui aussi approuvent au sein du Conseil d’Administration. Pour l’accord d’établissement, il reste beaucoup de volets à mettre en œuvre. Et cette mise en œuvre ne peut se faire qu’avec l’avale du conseil d’Administration. Pour ne citer que ces exemples ».
Le Pouce : Avec votre retour au sein du Conseil d’Administration, comment compter vous y mettre pour que tout baigne dans l’huile avec la direction ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane : « J’ai siégé au sein de ce Conseil d’Administration pendant plusieurs années. Déjà, je connais avec humilité les techniques de négociation. J’ai appris la meilleure façon d’aborder les problèmes avec les administrateurs pour les amener à faire des concessions pour les travailleurs. Vous savez, le conseil d’Administration est l’organe de gestion. C’est aussi en son sein que siègent tous les partenaires de l’Institut, les partenaires sociaux et le pouvoir public. Les partenaires sociaux sont représentés par le patronat. Les travailleurs et les pouvoirs publics sont représentés par les représentants des ministères de Tutelle, les usagers. C’est-à-dire le ministère de la Solidarité, le ministère des finances, le ministère du travail et le ministère de la Santé. Tous les partenaires sont là. S’ils sont là pour œuvrer pour le bien être de l’Institut, il faut aussi qu’ils veillent sur le bien être des travailleurs ».
Le Pouce : Des délégués ont aussi été élus, nos lecteurs voudraient en savoir plus ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane :« Par rapport aux délégués, je voudrais vous dire que la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali section INPS est sortie victorieuse de l’élection des délégués. Sur 41 délégués, 26 sont de la CDTM, soit un taux de 63,7% contre 15 pour l’UNTM, soit 36,3% . En ce moment, le syndicat le plus représentatif à l’Institut National de prévoyance sociale est la CDTM. L’élection des délégués avait pour but de déterminer le syndicat le plus représentatif. Aujourd’hui, c’est chose faite ».
Le Pouce : Des projets pour les travailleurs ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane :« J’ai des grands projets pour les travailleurs et pour lesquels, je vais faire un clin d’œil non seulement à la mise en œuvre des points de l’Accord d’établissement qui sont très bénéfiques pour les travailleurs, mais aussi au président de la coopérative de l’Habitat. Ce dernier est en train de se battre avec toute son équipe et avec nous pour que les travailleurs de l’INPS, en dehors des programmes établis par le gouvernement, puissent être pris en charge par la coopérative de l’Habitat dans la distribution des terrains qu’elle a acquis pour leurs adhérents. C’est pour que les travailleurs puissent trouver un logement décent. Nous sommes entrain de nous battre pour que ce projet soit immédiatement effectif ».
Le Pouce : En tant que représentante du personnel au sein du Conseil d’Administration, auriez-vous un droit de regard par rapport au recrutement des travailleurs ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane :« Avant que je ne sois au sein du conseil d’administration, je me suis toujours battu pour que les travailleurs puissent avoir un quota par rapport au recrutement. Il faut absolument qu’on se batte sur ce plan. On ne demande pas qu’on fasse une faveur aux travailleurs de l’INPS, parce qu’ils le sont. Nous pensons que par rapport à tout ce que nous avons apporté, une attention particulière doit être faite à ce niveau : surtout quand on sait que le problème de l’emploi est crucial. Et ce n’est pas seulement l’INPS. Je l’avais dit en son temps au conseil d’Administration. Nous avons été nous informés, nous instruire auprès d’autres organismes dans d’autres pays, pour savoir comment les choses se passent. Nous voulons que les choses se passent aussi de cette manière au sein de l’INPS ».
Le Pouce : Quels commentaires faites vous de la lettre de remerciement et de félicitation de la direction générale de l’INPS ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane :« C’est un sentiment de profonde gratitude et de profonde reconnaissance à l’endroit de la direction générale de l’Institut. Je profite de cette occasion pour remercier sincèrement la direction générale qui a su nous soutenir, qui nous épauler. Injonction a été faite à la direction générale d’organiser ces élections. La commission a travaillé pendant presque un an sous la présidence du représentant de la direction générale. Toutes les structures syndicales étaient représentées au sein de la commission. Et aux dires de mes représentants, la commission a travaillé dans la convivialité. Cette commission a su surmonter toutes nos différences, toutes les difficultés pour aboutir aux élections. La direction générale a mis tous les moyens humains, matériels pour permettre que ces élections se tiennent dans la plus grande courtoisie, dans la plus grande transparence. En aucun moment, nous n’avons senti l’implication de la direction auprès d’un syndicat ou d’un autre. Que la direction générale trouve ici tous nos remerciements et toute notre gratitude pour son soutien matériel et moral ».
Le Pouce : Un appel à l’ensemble des travailleurs de l’Institut National de Prevoyance Sociale du Mali ?
Mme Sidibé Dédéou Ousmane :« Nous remercions l’ensemble du personnel de l’Institut National de Prévoyance Sociale pour leur esprit d’ouverture, pour leur sagesse, pour leur esprit de responsabilité qui ont animé les élections pendant toute la procédure. Les procès verbaux vous le confirmeront. Il n’y a eu aucun problème, aucun incident à quelque niveau que ce soit dans tous les établissements, à Bamako ou en régions. Aucun incident n’a été signalé au cours des élections. C’est une première qui doit être saluée. Nous remercions aussi tout le personnel pour les suffrages exprimés qui ont permis à la CDTM d’être le syndicat le plus représentatif au niveau de l’Institut et qui ont permis l’élection de ma modeste personne comme représentante du personnel au conseil d’administration. C’est un appel d’apaisement et de rassemblement que je lance à l’ensemble des travailleurs. Il faut que tout le personnel se donne la main et qu’on voie l’intérêt de l’institut qui doit être au dessus de nos intérêts partisans et particuliers, afin de mener à bien nos missions de couverture sociale qui sont déjà très difficiles. Il faut qu’il y ait la cohésion et l’entente entre nous. En tant que représentant du personnel au sein du conseil d’administration, et du syndicat majoritaire, je tends la main à tous les autres syndicats, à tout le personnel, pour que nous puissions aller dans la même direction et défendre l’intérêt général de toutes nos modestes personnes. »
Entretien réalisé par Tiémoko Traoré
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