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Planification familiale : Bonne pour la sante des mères et des enfants
Publié le lundi 18 avril 2016  |  L’Essor




La campagne nationale qui vient d’être lancée met l’accent sur « l’engagement constructif des leaders et des décideurs » La 12è édition de la campagne nationale de la planification familiale a été lancée jeudi dernier sur le thème : « l’engagement constructif des leaders et des décideurs en faveur de la planification familiale, pour une jeunesse épanouie et un développement durable ». La cérémonie de lancement s’est déroulée sur le terrain de football de Sabalibougou, sous la présidence du représentant du gouverneur, Bagnan Mahamoudou Djiteye.
C’était en présence de la représentante de la direction régionale de la santé du district de Bamako, Mme Kanouté Awa Doumbia, du représentant du maire, Amadou Ouattara, du coordinateur des chefs de quartier, Abdoulaye Diallo, et des habitants de Sabalibougou.

Cette campagne qui se déroule du 14 avril au 13 mai, va intensifier ses activités dans cinq districts sanitaires des régions de Kayes, Ségou, Koulikoro, Sikasso, Mopti. Elle est divisée en trois phases : la précampagne, la campagne et la post-campagne avec des activités spécifiques. La phase « campagne » est aussi divisée en segments intensif et ordinaire.

A travers cette campagne, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et ses partenaires veulent mettre l’accent sur la mobilisation des jeunes et des femmes dans les zones de faible prévalence afin d’accélérer l’atteinte d’un des Objectifs pour le développement durable (ODD), du Plan d’action national (PAPF). Les objectifs sont, entre autres, d’accroitre le nombre d’utilisatrices de la planification familiale, contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile, renforcer l’implication du secteur privé et de la société civile.

Mme Kanouté Awa Doumbia a noté qu’en dépit des progrès réalisés dans de nombreuses régions du monde, la réalisation de l’Objectif du millénaire pour le développement cinq (OMD5) relatif à la santé maternelle et de la reproduction reste un défi majeur dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Chaque année, 4 millions d’avortements non sécurisés surviennent dans cette région ainsi que la moitié des décès maternels mondiaux.

Se penchant sur le cas du Mali, elle a expliqué que si le rythme de croissance démographique est maintenu en l’état à 2,8% par an, le pays devrait compter plus de 36 millions d’habitant d’ici 2035. Un tel accroissement de la population entrainerait des conséquences sur tous les secteurs du développement socio-économique.

En dépit des progrès appréciables réalisés au Mali en matière de reproduction, la représentante de la direction régionale de la santé a souligné que la mortalité maternelle néonatale et infanto juvénile demeurait un défi majeur. En se basant sur l’Enquête démographique et de santé (EDSM) 2012-2013, elle a cité des taux de l’ordre de 368 pour 100.000 naissances vivantes pour la mortalité maternelle, 35 pour 1000 pour la mortalité néonatale, 98 pour 1000 pour la mortalité infanto juvénile. Bien que ces chiffres soient en baisse par rapport l’EDS4, elle a invité le Mali à redoubler d’efforts.

Mme Kanouté Awa Doumbia a aussi constaté que le taux de prévalence contraceptive moderne est très préoccupant. Il reste très faible, à peine 10%. Ce niveau, a-t-elle dit, devrait nous interpeller car il est suffisamment prouvé que la planification familiale peut suffisamment contribuer à réduire de 30% la mortalité maternelle.

Elle a aussi attiré l’attention sur les besoins non satisfaits de planification familiale, estimés à 31% selon l’EDSM5, chez les femmes en âge de procréer et sur l’indice synthétique de fécondité évalué à 6,1 enfants par femme attestant d’un niveau de fécondité très élevé. A ce rythme, a-t-elle regretté, le Mali ne pourra bénéficier du dividende démographique dont nous avons tant besoin pour l’émergence économique.

Le représentant du gouverneur a souligné l’importance de la planification familiale qui met à la disposition des individus et des couples, des moyens et techniques leur permettant d’assurer leur sexualité de façon responsable, de manière à éviter les grossesses non désirées, espacer les naissances et avoir le nombre d’enfant désiré au moment voulu. Il a regretté que malgré tous les efforts déployés dans le domaine de la planification familiale, la fécondité des femmes n’a sensiblement guère évolué depuis plus de 20 ans.

Bagnan Mahamoudou Djiteye a relevé qu’il est scientifiquement admis que la planification familiale constitue l’un des axes stratégiques majeurs de la réduction de la mortalité maternelle. Un intervalle inter-génésique de 3 à 5 ans a, en effet, une influence positive sur la santé des mères et des enfants. En plus de ces bénéfices sur la santé de la mère, l’espacement des naissances assure un développement harmonieux aux enfants. C’est pourquoi, a-t-il jugé, cette campagne est une opportunité à saisir pour assurer aux populations des services de contraception de qualité pour leur plein épanouissement. Pendant l’opération, les méthodes de planification familiale seront offertes, tant dans les centres de santé publics que dans certaines structures privées, aussi bien en stratégie fixe que mobile.

Il est prévu que la campagne débouche sur 120.000 nouvelles acceptantes pour le District de Bamako. C’est pourquoi, Bagnan M. Djiteye a prié la population de faire fi de toutes les rumeurs sur cette pratique et de mener une analyse critique sur les bénéfices qui en découlent afin d’opérer un choix judicieux pour elle-même et leurs familles.

Le représentant du maire a souligné que les statistiques des services de santé du district de Bamako en 2015, affichaient un taux de prévalence contraceptive de 23,61%, avec un plus bas, 13,25%, en Commune V d’où le choix de cette commune pour abriter l’ouverture de la session. Ce dont il a remercié les autorités sanitaires.

Amadou Ouattara a assuré que les élus locaux étaient convaincus que la planification familiale contribue à la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale. C’est pourquoi, ils se sont engagés à ne ménager aucun effort pour sa promotion en Commune V de Bamako.

A. D. SISSOKO
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