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Au cœur de Barkhane
Publié le mardi 19 avril 2016  |  Huffingtonpost.fr
Serval
© Autre presse par DR
Serval




Ce billet de blog a été écrit lundi soir 18 avril. Pour des raisons de sécurité, il est communiqué et publié avec 12 heures de décalage. Comme parlementaire, je suis amenée à voter le budget de la défense et, régulièrement, à m'exprimer sur les conditions d'engagement des forces dans les opérations extérieures, et cela suffirait à motiver un déplacement auprès de nos armées déployées au Sahel.
Je me suis, par ailleurs, toujours intéressée aux questions militaires et à notre armée. Appelée à faire moi-même un service militaire dans l'Océan indien et en Afrique de l'est, j'ai, plus tard, choisi en tant que parlementaire d'approfondir ces questions comme auditrice de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense nationale, pendant une année.
Et puis, bien sûr, depuis plus d'un an maintenant, nous disons et répétons en France notre intention de faire jusqu'au bout la guerre aux terroristes. Le front est chez nous bien sûr, et je serai bientôt auprès de nos soldats à Paris dans le cadre de l'opération Sentinelle. Mais le front est aussi ici, au Sahel. Je suis arrivée tout à l'heure à Niamey, au Niger, pour un voyage de quatre jours auprès des unités engagées sur l'opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne.
Barkhane fait suite à l'opération Serval, lancée en urgence pour éviter la chute de Bamako aux mains des djihadistes en janvier 2013. Cet objectif atteint, et la reconquête du nord Mali engagée, l'opération Serval a été régionalisée pour laisser place au dispositif Barkhane dans lequel la France travaille avec cinq pays: Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad.
Chacun de ces quatre jours, j'écrirai un billet de blog pour partager cette expérience, mes impressions, et travailler à renforcer encore le lien indispensable entre nos armées et la nation. Un militaire me confiait tout à l'heure au dîner son désarroi de se sentir parfois un peu incompris dans son choix d'engagement, et frustré du manque de connaissance qu'il ressentait chez certains de nos concitoyens à l'égard des questions militaires...
Je remercie le Ministère de la Défense et l'Etat-major des armées, qui ont accepté le principe de ce déplacement, comme l'ensemble des unités sur place, qui l'ont rendu possible.
Ce déplacement vise également à nourrir une réflexion sur les politiques de sécurité et de défense sur lesquelles je serai amenée à faire des propositions dans les prochaines semaines.
Pour ce premier jour à Niamey, j'ai pu constater le défi logistique que représente le déploiement d'une force de 3500 hommes sur un territoire large comme cinq fois la France et haut comme deux fois et demi, à cheval sur cinq pays différents, dans une zone largement désertique. Ici nos forces sont regroupées sur la base aérienne d'où elles ne sortent, depuis les attentats qui ont frappé les capitales d'Europe de l'Ouest, que pour raisons de service.

Le rôle du détachement air de Niamey consiste à assurer une grande part de la logistique de l'ensemble du dispositif, Niamey occupant une position assez centrale dans la région concernée par Barkhane. La base assure aussi des missions directement opérationnelles, avec l'accueil parfois d'avions de chasse et de manière permanente de drones, extrêmement utiles pour le renseignement et l'accompagnement des actions sur le terrain. La visite a d'ailleurs été l'occasion d'évoquer un sujet récurrent, régulièrement débattu à Paris, celui de l'armement des drones, puisque nous n'avons jusqu'à maintenant que des drones d'observation, et que la question se pose de manière de plus en plus pressante d'envisager des drones d'attaque.
Ce soir, la base de Niamey accueillait aussi des troupes en transit, occasion de bonnes discussions avec des soldats venant de tous horizons. Transmetteurs, mécaniciens, unités d'infanterie et de blindés, chacun faisait part de ses problèmes, petits et grands. Température dans les tentes, accès à internet pour parler avec les familles, menus de la cantine.
Un mélange d'énergie joyeuse et de gravité mêlée d'inquiétude, tous avaient aussi en tête la mort de trois de leurs camarades tués par une mine lors d'un convoi la semaine dernière, entre Gao et Tessalit.
C'est justement à Gao que je serai demain, pour poursuivre ce voyage au cœur de Barkhane.
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Source: Huffingtonpost
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