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Secteur de l’élevage : Le blues des professionnels
Publié le mardi 26 avril 2016  |  L’Essor
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de passation de service au ministère du développement rural .
Bamako, le 18 janvier 2016 à la cité administrative. La salle de conférence du ministère du développement rural a servi de cadre à la cérémonie de passation de service entre le ministre sortant du développement rural Dr Bocary TRETA et les ministres entrants de l`agriculture et de l`élevage et de la pêche, respectivement Kassoum DENON et Dr Nango DEMBELE. (Photo Nango DEMBELE )




Ils réclament davantage d’appuis de l’Etat au nom de l’égalité de traitement avec les agriculteurs
« L’absence de volonté politique » est une source de désespoir pour les éleveurs et constitue le signe précurseur de la « disparition progressive d’un pilier de l’économie malienne, l’élevage » : le président du Syndicat national des éleveurs et producteurs de viande (Synelprov), Barou Fall, n’a pas mâché ses mots samedi lors d’une conférence à la Maison de la presse.
Cette rencontre qui s’est tenue en présence notamment du vice-président du syndicat, Abdoul Wahab Touré, visait à mettre à contribution la presse pour faire connaître l’immense potentiel de production animale du Mali ainsi que « le mépris du gouvernement et de la chambre d’agriculture du Mali envers le secteur de l’élevage ».
Le Mali, pays d’élevage, regorge d’énormes potentialités de productions animales capables de couvrir ses besoins en lait, viande et dérivés. L’élevage contribue à 10% du PIB national et à 80% des revenus des populations des zones pastorales. Il représente 15% des recettes d’exportation et la 3è recette d’exportation après l’or et le coton. Le secteur se prévaut de plus de 10 millions de bovins et 31 millions de caprins et ovins, 900 000 camelins et 35 millions de volailles. Le Mali est le 1er pays d’élevage de l’UEMOA et le 2è de la zone CEDEAO, indique un document distribué à la presse par le Synelprov.
Pourtant, à en croire le président du syndicat, « le Mali importe plus de 35 milliards de lait et produits laitiers par an » sans pouvoir atteindre la norme FAO de consommation de lait par an qui est de 62 litres par personne. L’immense potentiel de l’élevage est rongé par des difficultés touchant à l’alimentation du bétail, l’insécurité, la santé, l’accès aux prêts bancaires et à la propriété foncière, l’organisation et la structuration des organisations professionnelles d’élevage. «En dépit des contraintes qui entravent le développement de la filière, il faut constater que l’Etat malien n’a pas mis en œuvre une véritable politique d’élevage », a soutenu Barou Fall.
Il admet cependant que l’Etat tente, tant bien que mal, de soutenir le sous-secteur. A ce propos, il a cité l’exemple de la coopération Maroc-Mali qui a permis de mettre à la disposition du sous- secteur, 125 000 doses de semences bovines composées de 115 000 doses pour la production laitière et 10 000 doses pour l’embouche bovine. Les premiers veaux issus de ces croisements sont nés. Ils ont besoin d’une alimentation équilibrée constituée de foin de qualité et d’un complément d’aliment bétail concentré.
Mais, les mesures d’accompagnement prévues par l’Etat n’ont pas suivi, ont déploré les syndicalistes. En effet, les pouvoirs publics avaient annoncé une subvention de l’aliment concentré d’un montant de 5 milliards de Fcfa pour la campagne agricole 2014-2015 sur lequel seulement 67 784 400 Fcfa ont été livrés par les établissements Achcar.
Au titre de la campagne 2015-2016 qui s’achève dans une semaine, aucune subvention n’a été accordée et aucun espoir n’est permis pour la poursuite de la subvention annoncée. Les représentants des éleveurs notent que, pendant ce temps, le sous-secteur agricole bénéficie depuis près d’une décennie, d’une subvention annuelle de plus de 35 milliard de Fcfa. La différence de traitement des deux sous-secteurs par l’Etat, est donc patente, regrettent les syndicalistes.
Évoquant l’insécurité, le président du Syndicat national des éleveurs et producteurs de viande constate que « l’éleveur a payé lors de la crise sécuritaire le plus lourd tribut à cause du vol de son cheptel convoité par les rebelles et les bandits armés ». Il a dénoncé « l’absence de l’éducation nomade faisant de l’enfant de l’éleveur, surtout nomade, le moins alphabétisé de la jeunesse malienne ».
Barou Fall a aussi déploré la mauvaise délimitation des passages des animaux. Ce qui provoque des incidents meurtriers entre agriculteurs et éleveurs. Le manque d’infrastructures pastorales entraine, de son point de vue, la fuite du bétail vers des pays voisins comme la Côte d’Ivoire où les conditions d’élevage sont meilleures.
Le coût élevé des médicaments vétérinaires, de la prestation des mandataires et la mauvaise organisation du mandat sanitaire sont également dénoncés par le syndicat. « La vente de médicaments de mauvaise qualité sur le marché, sans que les services techniques en charge ne mènent aucune opération de contrôle de qualité des produits mis sur le marché » est également un phénomène sur lequel le Syndicat national des éleveurs et producteurs de viande a attiré l’attention.
Ce qui est accordé aux autres couches socioprofessionnelles est refusé à l’éleveur au motif qu’il manque de garantie, prétendument car «le bétail n’est pas une garantie bancaire», s’est insurgé Barou Fall en abordant le thème de l’accès aux prêts bancaires et à la propriété foncière.
« Il y a un manque d’organisation des structures à la base, contrairement aux organisations professionnelles agricoles. Cette situation interpelle l’administration du développement rural», a-t-il souligné.

K. DIAKITE
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