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Au Sénégal, des pèlerins maliens prient "pour la paix"
Publié le mercredi 30 janvier 2013  |  AFP




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NDIASSANE (Sénégal) - "Je suis venu prier et demander des bénédictions (...) pour la paix au Mali", affirme Bilal Siby, parmi de nombreux Maliens à s`être rendus à Ndiassane, ville sainte du Sénégal attirant des milliers de musulmans pour le pèlerinage annuel de la confrérie qadre.

"Nous demandons les prières de tout le monde" pour le retour de la paix au
Mali, insiste ce jeune de 20 ans, élève au lycée Kalabankoro de Bamako, assis
sous une tente dans le village de Ndiassane (une centaine de km à l`est de
Dakar), principal fief de la qadiriya.

Cette confrérie musulmane organise chaque année un pèlerinage, coïncidant
avec le huitième jour de la naissance du prophète Mohamed, qui accueille des
milliers de personnes dont de nombreux Maliens et autres ressortissants
d`Afrique de l`Ouest.

Le thème, cette année, est "la paix au Mali", pays voisin du Sénégal où
l`armée malienne, appuyée par l`armée française et des troupes africaines, est
partie depuis le 11 janvier à la reconquête des régions du Nord devenues en
2012 un sanctuaire des jihadistes armés alliés à Al-Qaïda.

"Trois cents bus sont venus du Mali", lance Mohamed Kounta, un fils et
porte-parole du calife des qadres. Nous allons discuter de la paix au Mali, et
qui parle du Mali, parle de Ndiassane. Beaucoup de nos +talibés+ (fidèles)
viennent de là-bas", affirme-t-il.

"Sous haute surveillance"

"La première de nos prières est le retour de la paix au Mali et dans le
monde musulman qui est divisé. Je pense aussi aux islamistes qui sont dans le
nord du Mali qui se disent musulmans alors qu`ils sont des terroristes. Tout
ce qu`ils font va à l`encontre de l`islam qui est une religion de paix", juge
Ibrahima Gassama, 23 ans, venu de Bamako. "Nous étions très inquiets, mais
nous sommes optimistes avec le déploiement des troupes françaises et
africaines."

A côté, des gendarmes fouillent le sac d`un jeune homme. En raison de la
présence de nombreux Maliens au pèlerinage, l`édition de cette année est
placée "sous haute surveillance", a déclaré mardi le ministre sénégalais de
l`Intérieur, Pathé Seck.

"Nos avons des liens particuliers avec le Mali. Nos ancêtres viennent de
Tombouctou (nord-ouest) et nous avons des fidèles dans tout le Mali", indique
le journaliste Ahmed Bachir Kounta, autre porte-parole du calife de Ndiassane
dont un aïeul originaire de Tombouctou a fondé en 1883 ce village.

"Ce qui s`y passe peut avoir des répercussions ici", explique-t-il, le
Sénégal ayant décidé d`envoyer 500 hommes pour appuyer l`armée malienne.
Tabara Camara, vendeuse quadragénaire venue du Mali, dit ne pas vouloir
"parler de ce qui se passe au nord du Mali".

Elle fait partie des nombreux commerçants maliens qui mettent à profit le
pèlerinage pour écouler des produits de leur pays: tissus teints, beurre de
karité, encens, tamarin sont exposés au "marché malien", fait de nombreuses
tentes bleues le long d`une des principales voies de Ndiassane.
"C`est un évènement religieux qui a un important impact économique. Nous
voulons en faire une foire parce que ce n`est plus un marché malien mais
africain", dit Mohamed Kounta.

Tabara Camara a une autre préoccupation: "Les places pour vendre coûtent
cher. Les prix sont passés de 150.000 FCFA (près de 230 euros) l`an dernier à
180.000 FCFA (près de 275 euros) cette année".

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