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Revendications des travailleurs : L’Untm hausse le ton
Publié le lundi 2 mai 2016  |  L’aube
L’UNTM
© Autre presse par A.S
L’UNTM lève son mot d’ordre de grève
Bamako, le 28 octobre 2014. Bourse de travail. La centrale syndicale et le gouvernement sont parvenus à un accord mardi tôt le matin (4 heures), entrainant la levée du mot d’ordre de grève pour les 29, 30 et 31 octobre prochains. L`information a été donnée aux journalistes.




Le monde du travail a célébré hier, dimanche 1er mai, la journée internationale du travail. Au Mali, l’évènement intervient dans un contexte tendu entre le gouvernement et les syndicats de travailleurs, particulièrement l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) qui a plus d’une bonne dizaine de revendications sont toujours en souffrance. Pour rendre compte de l’état des lieux à l’opinion nationale, les responsables de la centrale ont animé, le vendredi 29 avril dernier, une conférence de presse. Le bilan est loin d’être satisfaisant. La centrale syndicale hausse le ton…

L’Untm, le gouvernement et le patronat du Mali ont convenus, en octobre 2014, d’un protocole d’accord sur les 17 points de revendications contenus dans le cahier de doléances de la centrale. Ledit protocole devrait être définitivement éteint en décembre 2015. Mais à ce jour, une bonne dizaine de revendications sont encore en souffrance sur la table du gouvernement qui, visiblement, est surtout en manque de volonté.

Lors de la conférence qu’il a animé, le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé, a épluché, point par point, les revendications encore non-satisfaites. Selon le patron de la centrale, le point 3, relatif à la diminution de l’impôt sur les traitements et salaires (Its), n’est pas encore mis en application, malgré l’adoption d’une loi consacrant cette diminution à hauteur de 8%. Autant, le point 6 qui exige du gouvernement la modernisation et la sécurisation de l’administration générale sur toute l’étendue du territoire nationale, demeure également en souffrance. Et l’Untm, qui n’entend pas envoyer à la boucherie (Ndrl : le cas Kidal où des administrateurs ont été assassinés en mai 2014) des chefs de famille innocents, tient à la satisfaction de cette doléance. Aucune avancée notoire n’est également enregistrée concernant le point 9 qui, faut-il le rappeler, demande la baisse les loyers des maisons à usage d’habitation.

Si le gouvernement brandi la loi n°2015-036 du 1er juillet 2015 qui affirme assurer la protection du consommateur; l’Untm, elle, estime qu’il n’y a aucun effet de ladite loi sur le terrain. « Donc, il y a violation d’un accord», a déclaré M. Katilé qui s’indigne également de la suite réservé à la revendication n°10, portant sur la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. Concernant cette revendication hautement sociale et économique, le conférencier a rappelé qu’il était convenu qu’une rencontre aurait lieu pour le 10 avril 2015 pour la fixation de nouveaux taux. Ce délai a été dépassé sans aucune réunion. Pire, la question fait actuellement l’objet d’un traitement laxiste par la commission de régulation de l’électricité et de l’eau (Cree). D’ores et déjà, les responsables de la centrale syndicale préviennent que les conclusions de la Cree ne les engagent pas.

Autres points d’achoppement : les revendications n°11, 12, 13, 14 et 15. Le point 11 (maintien et renforcement de l’usine malienne de produits pharmaceutiques) est, selon Katilé, la seule revendication dont la mise en œuvre était initialement prévue pour s’éteindre en 2017. À ce niveau, le malentendu est d’ordre politique. L’Untm, convaincu que la privatisation est à l’origine de la décadence économique et l’expansion du chômage, souhaite le maintien de l’Umpp dans son statut actuel, alors que le gouvernement veut la privatiser.

Aussi, la centrale juge le point 12 très sensible, puisqu’il concerne la maîtrise des prix des produits de première nécessité comme l’eau et l’électricité. Mais, le gouvernement ne perçoit pas la chose sous cet angle. Ainsi, il (gouvernement) est encore dans des considérations bureaucratiques, au moment où les Maliens n’ont plus le minimum vital. Pire, le gouvernement ne prévoit la faisabilité de cette revendication hautement sociale qu’en décembre 2016.

A travers le point 13, L’Untm dit stop à l’accaparement des terrains de recherche et d’expérimentation de l’Institut d’économie rurale, et de déclarer d’utilité publique cet institut. Sauf que cela ne semble guère être une préoccupation du gouvernement qui a fait preuve d’amateurisme en avouant avoir confondu Laboratoire central vétérinaire (Lcv) et IER. La même mauvaise volonté a été constatée par les syndicalistes dans le traitement du point 14, relatif à la régulation du fonctionnement des Bureaux de placement privés.

S’ajoutent aux doléances susmentionnées, la relecture de tous les contrats miniers (point15) et la participation des travailleurs aux conseils d’administration des entreprises privées et parapubliques (point 17). Sur ce dernier point, reconnait Yacouba Katilé, la mesure semble acquise dans les sociétés où l’Etat est majoritaire. Par contre, les choses trainent concernant le secteur privé, même si le gouvernement s’est engagé à créer une commission tripartite pour discuter de la problématique.

Un gouvernement fermé à tout humanisme…

Le patron de l’Untm n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le mépris et la gravité de la politique gouvernementale qu’il juge «fermée à tout humanisme, à toute morale, et même à toutes solidarité républicaine…». En effet, ne s’explique pas comment des autorités peuvent rester insensibles au calvaire quotidien des compressés des sociétés comme l’Huicoma, Hôtel Azaïl Tombouctou, Comatex, Smecma, ou encore Itema.

Leurs dossiers, selon M. Katilé, ont plus de 20 ans d’âge, alors que ces compressés ne réclament que leurs droits pour améliorer tant soit peu leur quotidien. « De nombreux parmi eux sont morts, laissant leurs familles dans une indigence où prolifèrent facilement tous les crimes amoraux », a-t-il témoigné. Mais aujourd’hui encore, l’Etat refuse de croire qu’ils n’ont pas été pris en compte dans les transactions pour la liquidation des droits des compressés. et, aux dires de Katilé, c’est ce même Etat qui leur exige d’apporter la preuve qu’ils n’ont pas été pris en compte. Pour l’Untm, il s’agit là d’une manœuvre tendant à priver de pauvres citoyens de leurs droits. « Nous ne répondrons de rien si de telles manœuvres dilatoires à souhait ne s’estompent pas courant mai 2016 », menace la centrale syndicale.

Aussi les syndicalistes sont écœurés par la surdité du Patronat, par rapport à la question du relèvement du taux de la valeur du point d’indice dans le secteur privé. Évoquant cette demande, deuxième point du cahier de doléances, le conférencier a affirmé que l’Untm se heurte à une réticence sans concession de certains patrons. Même sentiment d’indignation à propos de la situation des partants volontaires à la retraite. La mise en place d’une commission était prévue (pour 2012) afin d’examiner la question et proposer des solutions. Depuis… « A ce jour, nous ne connaissons ni les résultats auxquels est parvenue la commission ni l’état d’exécution des droits des partants volontaires à la retraite », a indiqué le conférencier. L’Untm condamne ce silence coupable entretenu contre ces citoyens. Et estime que la réparation du préjudice doit être envisagée et appliquée.

Issa B Dembélé
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