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Violences sexuelles en période de conflit : La CVJR se forme aux techniques d’investigation
Publié le mercredi 4 mai 2016  |  L’Essor
Assemblée
© aBamako.com par FS
Assemblée Plénière de la CVJR
La Commission Vérité, justice et Réconciliation (CVJR) a tenu une Assemblée Plénière le 22 Février 2016 a son siège à Koulouba




Les enquêtes doivent mettre en évidence les informations sur les femmes victimes, différencier les formes et les modalités spécifiques des violations subies ou encore la spécificité des dommages qui en ont découlés

ONU Femmes, en partenariat avec la division des droits de l’homme de la MINUSMA et la Commission justice, vérité et réconciliation (CVJR), organise depuis, hier, à l’hôtel Onomo, un atelier de formation aux techniques d’investigation des cas de violences commises en période de conflit. La formation s’inscrit dans le cadre du « Programme d’amélioration de l’accès des femmes victimes de violences sexuelles et basées sur le genre à la justice et la sécurité dans le processus de consolidation de la paix au Mali », financé par le Fonds fiduciaire de consolidation de la paix et mis en œuvre conjointement par la MINUSMA, l’UNFPA et ONU Femmes.

L’objectif de cette session est d’améliorer les compétences des membres de la CVJR sur les techniques d’écoute des victimes et la conduite des investigations en matière de violences sexuelles liées au conflit afin que les droits des victimes des violences sexuelles à la justice, aux réparations et la garantie de non-répétition soient correctement pris en charge par la commission. Elle vise surtout à identifier les différentes phases d’opérationnalisation d’une Commission vérité dans l’exécution de son mandat et puis examiner les crimes de violences sexistes et sexuelles dans le contexte de l’évolution du droit international. La cérémonie d’ouverture a été dirigée par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, qui a avait à ses cotés le directeur de la division des droits de l’homme de la MINUSMA, Guillaume Ngefa, et le représentant résident de ONU Femmes, Maxime Houinato. Les trois jours de formation vont permettre aux participants de se familiariser avec les éléments de base des crimes de violences sexistes et sexuelles sur le genre au regard du droit pénal international.

Comme le démontrent les rapports de l’expert indépendant sur les droits humains au Mali et de la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles en temps de conflit, depuis l’occupation du nord du Mali, les femmes et les filles ont été victimes de plusieurs types de violence dont les violences sexuelles comprenant le viol, parfois collectif, l’esclavage sexuel et le mariage forcé. Le sous-groupe de travail sur les violences basées sur le genre (VBG) mis en place par les Nations unies au lendemain de la crise a révélé que plus de 6227 femmes et filles ont été victimes des violences diverses liées au conflit dont 622 cas de violences sexuelles.

UNE EXPERTISE COMPLEXE. Pour Maxime Houinato, parmi ces crimes, les violences sexuelles comportent une certaine complexité dans la mesure où l’enquête porte sur un sujet tabou ayant plongé les victimes dans le traumatisme et les stigmates de la honte. Il est donc essentiel que les crimes liés au genre et les cas de violences sexistes et sexuelles survenus lors du conflit ne soient pas oubliés. Surtout, dira-t-il, du fait que chaque viol commis durant un conflit armé et en lien avec celui-ci, constitue un crime de guerre qui devra être poursuivi. C’est à cet effet, a expliqué le représentant résident de ONU Femmes, que la présente formation a été organisée afin de renforcer les capacités de la Commission dans l’investigation de ces crimes et d’aider le Mali à rendre justice aux victimes des crimes basés sur le genre et des violences sexuelles et sexistes.

Les commissionnaires ont un rôle essentiel à jouer dans cette quête de paix et de justice que le pays est en train de traverser, juge Maxime Houinato en les présentant comme des acteurs clés de l’application de l’accord de paix avec la lourde responsabilité de restaurer la dignité de toutes les victimes de ce conflit.
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