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Affrontements sanglants entre peuls et bambaras : Bilan : Entre 38 et 50 morts
Publié le jeudi 5 mai 2016  |  L’aube
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)




Les journées de dimanche et lundi derniers auront été particulièrement sanglantes dans la zone inondée du Macina où un conflit ethnique entre Peuls et Bambaras d’un même village (Maléi-Mana) aurait fait entre 38 et 50 morts, selon les sources. Un véritable carnage engendré par l’assassinat par des djihadistes de deux bambaras soupçonnés être des indicateurs à la solde de l’Administration ou des forces étrangères. Et c’est l’amalgame, puis les représailles contre les peuls, et l’hécatombe. Hier aux environs de 14 heures, une mission gouvernementale aurait pris le départ pour se rendre sur les lieux où les forces armées étaient déjà arrivées lundi en fin d’après-midi. Les Peuls de Bamako étaient également à la réflexion pour dépêcher une délégation dans la localité où ont eu lieu les massacres.

Jusqu’au moment où nous écrivions ces lignes, on ne disposait pas du bilan exact des tueries de Maléi-Mana, village situé à 42 km de Dioura, commune rurale du même nom, cercle de Ténenkou, région de Mopti. Le nombre de morts varie entre 38 et 50 en fonction des sources. Mais officiellement, le gouvernement n’a encore fourni aucun chiffre. La seule constante, c’est que le récit des événements montre clairement et de manière regrettable que l’amalgame a (encore) fait des ravages et que les Djihadistes ont gagné un autre combat, celui de verser ou faire couler largement le sang au sein d’un Islam inventé.



D’où est partie cette grande effusion de sang d’innocentes personnes?

Selon une de nos sources, sur la base d’une dénonciation, des Djihadistes (qui parleraient peul : vrai ou faux) ont abattu deux villageois bambaras de Maléi-Mana, supposés être (à tort ou à raison) des indicateurs pour les Famas et les « Blancs ». Les Bambaras ont conclu que c’est sur dénonciation des peuls que les Djihadistes (eux-mêmes taxés d’être des peuls) ont repéré et abattu leurs cibles. En guise de représailles, ils ont tué 4 Peuls. La tension monte dans les deux camps. Chacun de son côté se réunit pour dégager la conduite à tenir.

En route pour la réunion des Bambaras (présidée par le maire), le 1er adjoint du maire et non moins responsable des jeunes, est intercepté et assassiné par les Peuls (qui venaient de perdre quatre parents). Ce qui mit le feu aux poudres. Les réunions sont écourtées pour faire place à l’affrontement. Mais, le duel est inégal. Et pour cause : les Bambaras, en majorité des chasseurs, envahissent le quartier des Peuls et tirent à bout portant sur tout ce qui bouge. Ce n’est pas tout. Durant le reste de la journée de dimanche et toute la journée de lundi, les Bambaras ont constitué des groupuscules qui ont investi les coins de brousse pour exterminer tous les peuls qu’ils croisent ou dans les campements. Le bilan est lourd, et même très lourd, que vous savez déjà.

Alertées dimanche, les forces armées sont arrivées lundi après-midi à Dioura.

Face à la situation, l’Association Tabital Pulaku a réuni, lundi à son siège, son comité de crise sous la présidence de son président Abdoul Aziz Diallo. A cette réunion étaient conviés le président et le secrétaire général de l’association des ressortissants de Dioura à Bamako. Il a été demandé aux deux responsables de sensibiliser les ressortissants de Dioura et de s’impliquer pour l’arrêt des violences et le retour au calme.

Le collectif des députés de la région de Mopti s’est également impliqué auprès des autorités pour l’envoi d’une force d’interposition entre les belligérants.

Dans ce cadre, nous apprenons qu’une mission gouvernementale devait quitter Bamako hier à 14 heures pour se rendre dans la localité ensanglantée. De même qu’une délégation des Peuls vivant à Bamako.

La leçon qu’il faut tirer de cette situation, c’est d’en appeler toujours à éviter l’amalgame. Parce que, tous les Peuls ne sont pas des Djihadistes. Et les Djihadistes ne sont pas que des Peuls. On en trouve dans toutes les ethnies : peuls, bambaras, dogons, sonrhaïs, tamasheq, arabes etc.

Si ce n’est l’amalgame, comment comprendre une telle boucherie dans le « Kareri », une zone où les populations peules et bambaras cohabitent depuis des siècles sans la moindre anicroche. Il y aurait même un cousinage sacré entre les deux ethnies, les bambaras étant en majorité des Tangara. Et aussi des liens de mariage. Affaire à suivre !

Sékou Tamboura
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